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VODACOM, Tigo et SCPT escroquent l’Etat RD-Congolais!

Sur cette photo, on se demande si les staffs de Vodacom et de la SCPT célébraient le fibre optique ou les gains générés par leur deal
Sur cette photo, on se demande si les staffs de Vodacom et de la SCPT célébraient le fibre optique ou les gains générés par leur deal
Pendant que Tigo fonctionne avec une licence non payée, VODACOM-Congo, elle, réclame une créance d’USD 3.198.245 et dénonce les pratiques de sims box faites par la SCPT. Mais quand on gratte pour connaitre le fond de leur dispute, hélas! Des indices sérieux de complicité mettent les deux complices dans des sales draps: le privé et l’opérateur public sont dans les sims-box On la croyait peut-être capables de tout. Mais pas aussi du pire comme celui-là. VODACOM-Congo, la filiale du Groupe Vodafone, la plus prestigieuse société des télécommunications de droit anglais, se retrouve trempée dans une affaire de fraude sur les appels internationaux entrants en complicité avec la Société Congolaise des postes et télécommunications -SCPT. Des longs mois durant, les deux partenaires ont roulé l’Etat dans la farine, jusqu’à ce que leur deal tourne au vinaigre. Ce qui se faisait dans le noir se traite désormais à la place publique. Et pour cause, la SCPT ne s’est plus acquittée correctement de ses engagements vis-à-vis de sa complice qui lui réclame environ USD 3,2 millions au titre de paiement des factures d’interconnexion des mois de mai, juin, juillet, août et septembre 2013. Le big deal a tourné au vinaigre! Les deux associés d’hier s’entredéchirent et traitent désormais sur la place publique ce qu’ils avaient concocté dans le plus grand secret. Au départ, il s’agissait d’un contrat d’interconnexion. Au finish, c’est une affaire de sim box! L’affaire fait actuellement beaucoup de bruits dans le secteur des télécommunications. Chez VODACOM-Congo tout comme à la SCPT, elle est commentée de diverses manières. Les langues se délient, les uns accusent les autres…mais tout ce qui s’en dégage, c’est une complicité contre l’Etat, une maffia bien étoffée, mais qui a malheureusement mal tourné à cause de la cupidité de l’homme fort de la SCPT, le DG Placide Mbatika. Tout est parti du Sommet de la Francophonie d’octobre 2012, apprend-on des sources proches de VODACOM. Vu l’importance et l’urgence de ce Sommet, il avait été demandé à tous les opérateurs télécoms de monter en puissance en vue d’avoir «un Sommet de la Francophonie sans perturbation des réseaux des télécommunications». Pour y arriver, en secret, la filiale RD-congolaise de Vodafone va signer avec l’opérateur RD-congolais de référence, un accord dont le contenu reste caché jusqu’à ce jour. Selon un cadre de la SCPT, VODACOM avait sollicité et obtenu la location d’un Switch de la SCPT pour acheminer une partie de ses communications sortantes et entrantes. Opérateur à part entière, la SCPT devait se charger de collecter et de reverser à VODACOM le bonus de toutes les communications entrantes ayant passé par son Switch. Au début, renchérit notre source, tout baignait dans l’huile. Jusqu’à ce que le patron de la SCPT, l’unique qui maitrisait le contour de cet accord fantôme passé avec VODACOM, se décide de rouler dans la farine son partenaire. Plus rien ne lui est reversé! Pire, Mbatika se transforme même en sim-boxeur. «…Grande était notre surprise de constater, vu le volume de trafic, que la SCPT acheminait frauduleusement du trafic international sur notre réseau en violation des dispositions contractuelles et avec un identifiant de l’appelant erroné ou travesti, le 888888888888 en l’occurrence», renseigne une correspondance de VODACOM dont AfricaNews a pu se procurer une copie. Puis: «au demeurant, il sied de relever que par sa lettre du 3 septembre 2013 nous adressée, la SCPT a reconnu avoir routé du trafic international par le lien d’interconnexion». C’est ce qu’on appelle sim bix. Rien d’autre! Depuis combien de temps dure ce scandale? Combien de millions de dollars l’Etat a-t-il perdus? Mais pourquoi VODACOM n’a attendu qu’environ une année plus tard pour dénoncer cette maffia? Des questions fusent de partout et demeurent pour la plupart sans réponse. Indices de complicité D’avoir resté longtemps silencieuse face à la pratique maffieuse de la SCPT, VODACOM s’est rendue coupable et complice de la SCPT avec laquelle il a passé un accord d’interconnexion. Aussi, des questions de crédibilité se posent sur les allégations avancées par VODACOM dans son courrier. Tout calcul fait, la valeur de ce que cette entreprise réclame à la SCPT représente plus ou moins 14 millions de minutes d’appels internationaux entrants. Fait curieux: pendant cette même période -mai, juin, juillet, août et septembre 2013-, des sources crédibles renseignent que VODACOM n’a déclaré que plus ou moins 37 millions de minutes d’appels internationaux entrants. Donc, ce qu’il réclame à la SCPT représente plus ou moins 40% de son trafic international entrant. Autrement dit, avant son deal avec la SCPT, la filiale de Vodafone perdait au moins 40% de son trafic international. Or, confie un cadre de VODACOM, «le Switch de la SCPT n’est qu’une issue de secours, une redondance pour le trafic international entrant et sortant». C’est incompréhensible. Il y a anguille sous roche! Un redressement dans la comptabilité de VODACOM s’impose. C’est clair que l’Etat est floué, escroqué dans cette affaire, alors que le gouvernement tout entier se bat jours et nuits pour la maximisation des recettes. Si jamais Mbatika avait payé à temps ce qu’il devait à la filiale RD-Congolaise du Groupe Vodafone, personne n’aurait jamais su ce qui se faisait en cachette.
HMK
Stéphane Teyssedre, DG de Tigo RD-Congo
Stéphane Teyssedre, DG de Tigo RD-Congo
Quand Tigo peine à exhiber les preuves de paiement de sa licence
Alors qu’elle est indexée pour fraude et la DGRAD lui réclame plus d’USD 13 millions, Tigo risque la suspension de sa licence d’exploitation!
Le cas Tigo inquiète en même temps qu’il surprend plus d’un RD-Congolais. Selon la DGRAD et la Banque centrale du Congo -BCC-, le Trésor public n’a jamais encaissé un seul sous au motif du paiement de la licence de concession de Tigo. Sommée par la DGRAD et l’Administration des PT-NTIC de brandir les preuves de paiement de sa licence, Stéphane Teyssedre, DG de Tigo, n’a trouvé mieux que de s’en prendre au ministre des Postes, télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication, dans les colonnes de l’hebdomadaire franco-tunisien Jeune Afrique. Selon des informations relayées dans la toute dernière édition de J.A, Tryphon Kin-kiey, ministre des PT-NTIC, «harcellerait Tigo pour versement au Trésor public d’une somme d’USD 8 millions». Faute de paiement, Tigo risque gros. Il risque de voir sa licence soit suspendue, soit retirée par l’Etat RD-congolais qui en est le propriétaire. Le ministre des PT-NTIC qui a évoqué cette question au cours d’un point de presse tenu en son cabinet de travail vendredi 22 novembre, affirme n’avoir jamais entendu parler de cette affaire avant la publication de l’article de Jeune Afrique. Teyssedre ignore peut-être que ce n’est pas le ministre qui signe les notes de taxation, encore moins les notes de perception. C’est une prérogative dévolue respectivement à l’administration des PT-NTIC et à la DGRAD quand on sait que la BCC donne, au finish, les preuves de paiement. «Qui paie mal, paie deux fois», commente le ministre. Soit Tigo a payé entre les mains des individus, soit il n’a jamais payé! La DGRAD semble très avancée dans ce dossier. Dans une correspondance transmise à Tigo, elle réclame plus d’USD 13 millions à l’opérateur privé, réfractaire au paiement de la licence et à d’autres taxes dues à l’Etat depuis plus d’une dizaine d’années.
HMK          

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