Culture

La 11ème édition du Festival international de théâtre «Ça se passe à Kin» programmée pour la première semaine du mois de juin

La 11ème édition du Festival international de théâtre «Ça se passe à Kin» se tiendra du 5 au 12 juin 2024 à Kinshasa. Cette manifestation culturelle sera organisée par la structure Tarmac des auteurs. Son principal objectif est d’amener les spectateurs à changer l’image qu’ils se font de la région et plus spécifiquement de la RD-Congo. Fondé en 2010 par l’artiste RD-congolais Israël Tshipamba Mouchounay, le Festival «Ça se passe à Kin» est aujourd’hui l’une des plus importantes manifestations internationales du spectacle vivant contemporain dans la commune de Kintambo.

En effet, chaque deux ans, pendant la première semaine du mois de juin, la commune de Kintambo devient un quartier-théâtre, un lieu de représentation, étonnant, accueillant des artistes professionnels et des artistes émergents. «Pour nous, le théâtre c’est cette expérimentation éternelle d’être autre, de pouvoir un instant croire et faire croire qu’on est un autre. Se dédoubler. Avoir en soi une partie qui reste, qui s’accroche à quelque chose et une autre qui devient justement autre, qui se transforme. C’est le monstre qui est en nous que mon équipe et moi essayons de dessiner à travers ce festival», a déclaré Israël Tshipamba, directeur artistique de ce rendez-vous culturel.

Et de poursuivre: «nous voulons que les habitants de Kinshasa sachent qu’il est possible d’épouvanter le théâtre, de faire dresser les cheveux sur la tête comme cela arrive parfois au cinéma ou dans la vie. Et pour cela, nous leur proposons quelques fictions du Burkina-Faso, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Belgique, du Luxembourg, du Maroc, du Congo-Brazzaville et de la RD-Congo, incarnées par des artistes qui convoquent des corps vivants et des choses, des objets, des lumières, de la scénographie, et qui en font de l’art mort-vivant par excellence».

Dans la foulée, il a souligné que chaque spectacle est fruit d’un double mouvement. «Ainsi, les pièces de théâtre ont été d’abord pensées par les auteurs, sans penser à la mise en scène puis elles ont été saisies comme s’il s’agissait des œuvres des auteurs morts ou des manuscrits anonymes. Travailler avec les auteurs sans les metteurs en scène, travailler ensuite avec les metteurs en scène des pièces des autres. Se dédoubler là encore», a-t-il expliqué. D’après lui, la question du double, du dédoublement est ainsi ce qui fait le centre du travail du Tarmac des auteurs et de son projet en particulier. Un théâtre qui veut sortir de lui-même, il veut se recréer.

«Dans une ville pauvre, croyante aux miracles, à la chance et sans vie après la mort, où l’autre monde a disparu, il faut que le miracle arrive ici et maintenant et si cela ne se passe pas, si nous ne parvenons pas à nous réaliser à travers le miracle alors nous retrouvons seuls face à nos échecs, seul avec les fantômes d’une vie possible, la vie des autres qui eux ont réussi. Nous ne fuyons plus les fantômes, nous leur courrons après. Les fantômes ne sont plus les revenants d’un autre monde mais plutôt nos désirs non réalisés, nos projections de la vie rêvée des autres, nos impossibilités, nos doubles manqués, nos impasses…», a-t-il conclu.

Le festival réussit l’alliance originale d’un public populaire avec la création théâtrale. Le Festival «Ça se passe à Kin», c’est également des concerts, des ateliers, des rencontres professionnelles tous les soirs dans la rue. C’est aussi un forum à ciel ouvert, où les festivaliers parlent des spectacles et partagent leurs expériences avec les spectateurs. Une semaine durant, tous peuvent avoir accès à une culture contemporaine et vivante. Le programme est composé de spectacles, mais aussi de lectures, des rencontres et de débats, qui sont autant d’entrées dans l’univers des artistes invités.

Hénoc AKANO

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