Culture

Franck Dikisongele, des valeurs spirituelles dans ses œuvres

Peintre, enseignant dans le Département de peinture, assistant aux cours de Philosophie de l’art, d’éthique et morale, de Questions approfondies de l’esthétique à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa -ABA-, Franck Dikisongele Zatumwa reste unique en son genre au regard de sa démarche.
Dans une interview exclusive accordée à «AfricaNews» dans son lieu de travail, ce double licencié en Arts plastiques et en Science de l’art et communication artistique renseigne que les thèmes de ses œuvres revendiquent le plus souvent les valeurs spirituelles, car, estime-t-il, que ce qui fait la force de l’homme, c’est d’abord l’esprit. «Ce qui prime en réalité dans l’homme, c’est l’esprit. Je pense que mes œuvres y vont dans ce sens-là pour apporter un plus, tant soit peu», laisse-t-il entendre lors de cet entretien.
«Au fait, premièrement, je dirai que j’ai trouvé l’appui de mon art dans la Parole de Dieu. C’est pourquoi j’exploite le plus souvent les thèmes qui revendiquent les valeurs spirituelles. Parce qu’aussi, je pense que ce qui fait la force de l’homme, c’est d’abord l’esprit.
Ce qui prime en réalité dans l’homme c’est l’esprit. Je pense également que mes œuvres y vont dans ce sens-là pour apporter, tant soit peu, un plus dans la société», croit Franck Dikisongele.
Hormis la pratique au quotidien de l’art et l’enseignement, Dikisongele pense qu’il est nécessaire de mener des actions artistiques et culturelles en vue de la promotion des arts plastiques en RD-Congo.
Ce qui justifie la mise sur pied de l’association «RD-Congo, terre d’artistes», une plateforme dont il est coordonnateur. «C’est une façon pour nous d’emboiter le pas à l’action de la promotion de la culture de la RD-Congo. A l’heure de l’émergence, je pense que l’art a toutes ses raisons de connaitre aussi cet apogée.
C’est également une façon pour nous de nous impliquer dans le développement intégral, l’engagement commun, la démarche commune pour l’émergence de notre pays. ‘’RD-Congo, terre d’artistes’’ tente quand bien même d’y répondre avec son action artistique et culturelle», explique le peintre Diki. Comme la plupart d’enfants, il a, dans sa vie professionnelle, bénéficié de l’orientation et de la motivation de sa mère qui, constatant que son fils avait de l’art dans le sang, l’a inscrit aux humanités artistiques.
«Aujourd’hui, j’ai compris qu’on naît artiste, on ne le devient pas. Par-là, je salue le regard attentif de ma mère, comme tout parent qui s’occupe de ses enfants, a vu en moi ce don de l’art. C’est pour cela qu’elle n’a pas hésité un seul instant de m’envoyer à l’école des Beaux-arts pour les humanités artistiques en ce temps-là. Je peux dire que ma mère m’avait mis sur le rail et le bon rail grâce à son regard aussi perspicace qu’important sur mon devenir et sur les aptitudes que je présentais devant elle comme enfant», relate-t-il.
Et de poursuivre: «quand je grandissais, ma maman me voyait entrain de jouer avec les terres argiles, puis je modelais, j’aimais bien reproduire les photos de ducs, parce que leurs tenues me façonnaient beaucoup. Maître Liyolo m’encourageait de manière indirecte à travers ma mère qui me disait: vas-y, n’hésites pas, je connais un monsieur qui fait des statues. A l’époque, j’étais tout petit et je ne le connaissais pas. Et en moi, il montait toujours un sentiment positif. Par contre, personnellement, je rêvais de faire l’armée, je voulais devenir militaire».
Une marque de reconnaissance aux aînés
Lors de cet entretien, ce professionnel de peinture n’a pas hésité de reconnaitre l’apport de ses aînés dans sa carrière professionnelle.
«Dans ma carrière, je reconnais ici l’assistance remarquable du Professeur Mukalayi que j’ai rencontré à l’ABA. Il m’a beaucoup encouragé dans la peinture. A la fin de ma 4ème année secondaire, les rumeurs m’envoyaient faire la Communication visuelle. Le Prof. Mukalayi m’a vite interpelé et m’a conseillé avec insistance de continuer avec la peinture. Il m’a dit: restes dans la peinture, car tu y as de l’avenir. Je pense qu’à part ma mère, c’est lui qui m’a vraiment encouragé. Ce Mukalayi que je trouvais comme un simple Monsieur dans l’atelier de peinture aux humanités, je me sens honoré d’enseigner aujourd’hui avec lui dans le Département de peinture. Une fois au supérieur, j’ai rencontré le Prof. Roger Botembe, une des grandes pointures de la peinture RD-congolaise de la nouvelle génération», reconnait-il.
Et d’ajouter: «j’ai donc bénéficié d’une main de Mukalayi et Botembe. Liyolo, lui, reste un modèle d’organisation, de percée, de maintien de la qualité des normes, de respect de l’artiste dans mon pays. C’est l’icône, je dois le reconnaitre. Il est resté l’image valeureuse de notre art au niveau tant national qu’international. J’ai aussi rencontré d’autres professeurs qui m’ont inspiré dans la théorie de l’art. Je peux citer Mgr Modiji, les Professeurs Ibongo et Buatsha».
Toutes ces relations font de lui un des peintres dont les qualités artistiques ne sont pas douteuses.
Nombreuses expositions collectives
Alors étudiant à l’ABA, Dikisongele Zatumua a participé à de nombreuses expositions collectives. Il a fait ses premiers pas en participant au Concours d’exposition sur l’art et le sport à Kinshasa.
Dans sa carrière professionnelle, Diki a reçu beaucoup de prix, dont les prix de Brazzaville, ACKHEN, prix de l’art chrétien d’Afrique en Allemagne, Lovo, prix du jeune meilleur artiste 2015, Référence africaine et le prix de meilleur jeune et initiateur des projets de Kinshasa. Il a aussi participé à plusieurs rencontres artistiques dans son pays comme à l’étranger.
René KANZUKU

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