Bul’s 21 Bulembi Diadi, artiste céramiste contemporain RD-congolais et enseignant à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa -ABA-, vent de produire une œuvre qui, cette fois-ci, traite du lien affectif qui existe entre la mère et l’enfant. Bul’s 21 chante tel un poète lyrique la femme au travers de son œuvre unique «Bolingo Ya Darry». De cette manière, il dénonce les atrocités qui se perpétuent sur les femmes de l’Est de son pays natal, la RD-Congo.«Bolingo ya Darry», cette œuvre sublime et magnifique de par le spectacle qu’elle nous livre, raconte l’histoire d’un amour inconditionnel, d’un amour sans fin, d’un être qui a toujours partagé notre quotidien ainsi que notre vécu. Dès notre naissance à notre âge de maturation, sa présence nous est chère et ne nous quitte pas ou presque pas; le ton de sa voix nous éveille, et la chaleur de son affection nous émerveille.
«Bolingo ya Darry», l’amour de Darry en français, traduit avec beauté et éclat cette corrélation existante entre deux êtres étroitement liés à savoir la mère et l’enfant. Le céramiste Bul’s 21 au travers de cette création mémorable nous plonge dans un univers des possibilités et des souvenirs indélébiles, nous conduisant dans un chemin parfois sombre et obscur, un chemin dont il en détient lui seul sa lumière. Cette dernière étant l’esprit qui l’anime lors de sa création et qui se pérennise pendant toute l’exposition de son œuvre au grand public ainsi que dans son cheminement avenir.
Certains artistes des différentes disciplines à travers le monde ont tour à tour rendu hommage à ces êtres affectueux qu’est leurs mères. De la chanson à la poésie, la peinture à la sculpture; ces différents créateurs ont pu sublimer de par leur création cet amour maternel inconditionnel. Tels des poètes lyriques, ils ont su faire usage de la matière comme des mots pour construire en vers ou en prose leurs poésies de l’âme.C’est le cas du feu célèbre chanteur RD-congolais Jules Presley Shungu dit Papa Wemba, avec sa chanson mythique «Maman», plume de Pascal Phoba.
Aussi le cas du célèbre écrivain Guinéen Camara Laye avec son œuvre générationnelle «À ma mère», et plus récemment la femme politique et journaliste française Clémentine Autain avec son œuvre «Dites-lui que je l’aime». Ceci n’est qu’une infime partie dans la grande liste de ces héros artistiques qui chantent chacun à sa manière l’amour d’une mère.
«Bolingo ya Darry», en hommage de sa mère qui est vivante, l’artiste international RD-congolais Bul’s 21 au travers de cette céramique particulièrement contemporaine, ouvre une brèche et fait entrer son œuvre dans l’univers des artistes qui traitent sur ce sujet maternel. Cette céramique, haute de 70 centimètres, et large de 35 centimètres, avec une base de 30 centimètres, entièrement en terre cuite émaillée; est une symbiose de beauté aux souvenirs presqu’éternels qui habitent l’esprit de son créateur, un cocktail des sentiments et émotions, un mélange des plus beaux joyaux de la vie jamais reçus de qui que ce soit.
Cette œuvre, en mémoire de sa mère, celle qui est artistiquement travaillée comme une représentation de toutes les femmes du monde en générale, et de l’Est de la RD-Congo en particulière, cette partie du pays en guerre depuis plus de trois décennies, où les femmes sont violées, massacrées et tuées.Le jour du vernissage de l’exposition, l’artiste a bel et bien fait le choix de porter une tenue hautement symbolique, tant dans sa valeur liée au lieu de sa provenance, mais aussi par son caractère spirituel.La tenue se nomme «Mushanana», un cadeau de l’artiste reçu d’une amie résidante de Goma, cette partie du pays cible des ennemis et territoire des différents conflits armés.
Au travers du choix de cette tenue, l’artiste transmis un message qu’est celui de porter au travers de son œuvre et de son cœur les femmes de l’Est du pays.Nous remarquons visiblement dans cette œuvre, les représentations d’une femme avec deux enfants, une fille et un garçon. Il s’agit bel et bien de l’artiste Bul’s 21 enfant, sa sœur jumelle, entourés de l’amour maternel de Darry la génitrice.Un trou artistique et symbolique au milieu, accentue la beauté de l’œuvre, symbolisant ainsi la notion de l’infini, souffrance infinie qu’a éprouvée la mère à porter dans son sein deux enfants.Ces représentations à caractère continu de ces trois personnages, sont une preuve palpable de tous ces moments des difficultés endurées par la mère, mais aussi l’ensemble des souvenirs de ces instants de bonheur et de joie partager ensemble jusqu’à ce jour.
