Le feuilleton de deux ministres insoumis, Astrid Madiya et Emmanuel Ilunga, a connu son épilogue. Ils ont été évincés des ministères leur confiés à titre d’intérim. Aux Sports et loisirs, Astrid Madiya est renvoyée au profit de Jean-Pierre Lisanga Bonganga alors qu’aux Affaires foncières Tshibangu Kalala s’empare du fauteuil d’Emmanuel Ilunga.
Bruno Tshibala Nzhenzhe met fin au feuilleton conçu, réalisé et joué par Astrid Madiya et Emmanuel Ilunga, chacun dans le ministère lui confié à titre d’intérim. Le Premier ministre a résolu de retirer à Astrid Madiya les charges de ministre intérimaire des Sports et Loisirs pour les confier à Lisanga Bonganga, déjà ministre d’Etat en charge des Relations avec le Parlement. Pareil pour Emmanuel Ilunga qui doit céder son fauteuil à Tshibangu Kalala, ministre près le Premier ministre. Leur règne n’aura duré que quelques jours… une quarantaine.
Avant son éviction du ministère des Sports, Madiya s’est illustrée par une grosse bourde en transformant une Déclaration de créance en «Déclaration de création», cosignée avec certains de ses collaborateurs.
En effet, en sa qualité de ministre ai des Sports, Astrid Madiya a effectué une mission de service à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, du 15 au 18 avril 2019. A son retour, elle a sollicité le remboursement des frais dépensés dans le cadre de cette mission. Ces frais, selon Madiya, s’élèvent à USD 7.210 et CDF 4.445.000 et ont couvert les dépenses relatives aux titres de voyage, taxes aéroportuaires et frais de mission officielle.
«La République démocratique du Congo doit au ministère des Sports et Loisirs la somme de 7.210 USD + 4.445.000FC… suivant la facture en annexe n°F00080215 du 22 mars 2019 de l’Agence Africa Travel Sarl», écrit la ministre déchue dans sa «déclaration de création» signée conjointement avec Alain Mawanda, Dircab ai, André Willy Mbonku Tshiaba, attaché de presse, et Kapinga Rose, secrétaire particulier, ses collaborateurs du ministère de la Culture et arts, qu’elle a imposés aux Sports et loisirs en violation des instructions du PM en rapport avec le régime d’intérim.Dans les services du ministère du Budget, après réception de ce document, des experts ont fait remarquer qu’un ministre, devant une telle situation, est appelé à faire un bon d’engagement pour la sortie des fonds publics plutôt qu’une déclaration de créance, transformée par Madiya en «déclaration de création». Autant qu’Astrid Madiya, Emmanuel Ilunga a brillé par des actes d’insubordination et même de détournement présumé. Nommé à titre intérimaire aux Affaires foncières en remplacement de Lumeya-Dhu-Maleghi, Ilunga a marché sur les instructions de Bruno Tshibala en alignant de nouveaux membres du cabinet et en signant frauduleusement des arrêtés. Plus grave, Emmanuel Ilunga s’est offert le luxe de détourner la somme de CDF 17 millions destinée aux membres de cabinet, à en croire un mémo transmis au Premier ministre par les membres du Cabinet. Une bourde de trop que ceux-ci n’ont pas supportée. Ils ont levé l’option de porter l’affaire auprès du PM Bruno Tshibala pour dénoncer leur chef, visiblement dévoué à se remplir ses poches avant l’avènement d’un nouveau gouvernement.
Sans tarder ni passer par le dos de cuillère, le PM a retiré l’intérim aux Affaires foncières à Emmanuel Ilunga pour le confier à Tshibangu Kalala, jusqu’ici ministre près le Premier ministre. «C’est avec un sentiment d’un travail inachevé que je vous annonce mon départ du Ministère des Affaires foncières. Républicain, je m’incline sans renoncer à poursuivre mon combat, car la vérité doit éclater et la justice rendue aux victimes! La commission Etienne Tshisekedi se poursuivra d’une manière ou d’une autre!», a-t-il posté sur son compte Facebook.
LOI