Qui a tué Cherubin Okende? Où et quand a-t-il été tué? Quel est le mobile du crime? Qui en est le commanditaire? Quelles sont les causes exactes de sa mort? Dans quelles circonstances a-t-il été tué? Y-a-t-il des témoins de sa mise à mort? Qu’ont révélé les résultats de l’autopsie réalisée sur son corps à la suite d’un examen radiologique de l’ossature, avec des experts en dentition et en balistique? Où en est l’enquête et qui la pilote? Dans l’hypothèse d’une mort par balle, que révèle le rapport balistique? Qui détiendrait les pièces à conviction telles que l’arme utilisée ainsi que les balles trouvées sur la scène du crime? De quelle unité de l’armée proviendraient-elles? Qui sont les premiers suspects? Où sont-ils et que disent-ils? A quand les premières confrontations et la reconstitution des faits?
Alors que le pays attend avec empressement les éléments de réponse clairs à toutes ces questions et à tant d’autres sur le supplice du députe Okende d’heureuse mémoire, les services recourent à des manœuvres dilatoires pour brouiller les pistes et faire obstruction à la manifestation de la vérité en arrêtant un pauvre journaliste dont le seul tort est d’appartenir à un organe de presse qui, dans l’une de ses publications, a semblé donner les liminaires sur les circonstances éventuelles du décès de Chérubin Okende. Ce n’était qu’une piste.
Outre le fait que ces liminaires diffusés par «Jeune Afrique» et «RFI», s’appuyant sur un rapport présumé provenir des services et contesté par le gouvernement dans une lettre du ministre de l’Intérieur aux médias concernés, il y a lieu de souligner qu’il ont mis à mal la thèse officielle soutenue par un haut magistrat alléguant sans précaution de langage d’usage que «l’assassinat aurait été commis avec l’arme du garde du corps du défunt».
La précipitation et la mise en scène de cette thèse embarrassent aujourd’hui la République devenue aphone sur cet odieux crime qui couvrira à jamais de honte, le quinquennat qui s’achève. Le journaliste Stanis Bujakera, parce que c’est de lui qu’il s’agit, se trouve du fait de l’arbitraire aux mains des services pendant que les assassins de Chérubin Okende restent inconnus deux mois après et sûrement, courent en toute liberté sans qu’ils ne soient inquiétés. Entre-temps, la commission d’enquête patine et sans doute, voudrait compter sur l’oubli de la part de l’opinion publique afin de désorienter celle-ci de la vérité, celle d’un crime qui, jusqu’à preuve du contraire, constitue un sérieux embarras pour la République et une énième tache de boue sur le quinquennat du Président Tshisekedi.
Seule l’intention d’imposer une omerta sur la tragédie de Chérubin Okende peut justifier l’acharnement à l’endroit de Stanis Bujakera et de quiconque serait tenté d’exiger la vérité. Il ne peut nullement devenir, sauf dans un environnement kafkaïen, le bouc émissaire d’un crime dont les auteurs, commanditaires et exécutants ne s’appellent pas Bujakera. Les services ont l’obligation de se concentrer sur la recherche de la vérité plutôt que de distraire l’opinion en l’entrainant sur une fausse piste, celle d’un journaliste qui n’a rien fait et dont la liberté de la presse et d’expression lui est garantie par la Constitution et les lois de la République. Son arrestation et sa détention ne sauraient conduire à la manifestation de la vérité sur un crime de sang dont les circonstances doivent être élucidées.
#Libérez Stanis
Claudel André LUBAYA