En route vers les élections du 23 décembre 2018, qui avancent à grand pas, certains ministres concentrent leurs énergies pour remporter la bataille électorale et semblent oublier leurs prérogatives. Pendant ce temps, d’autres membres du gouvernement sont au front et accomplissent avec bravoure leurs devoirs d’Etat. C’est le cas de Michel Bongo Ikoli, ministre d’Etat en charge des Fonctions publiques. Selon les résultats du sondage réalisé par l’institut Les Points du 26 au 27 octobre 2018 pour évaluer l’action des membres du gouvernement, Bongongo, accrédité de 83% d’opinions favorables, occupe «la première place des ministres les plus actifs».
«La réforme de son secteur a motivé le choix des sondés avec un accent particulier sur son implication en faveur de la paix sociale entre le gouvernement et les travailleurs», précise le rapport de sondage. La tournée de Bongongo dans les provinces pour l’octroi des numéros matricules aux fonctionnaires de l’Etat, a été positivement perçue dans l’opinion qui, en plus, a salué la publication de la liste de 1.223 directeurs éligibles à la titularisation. Par-dessus tout, Bongongo a gagné dans l’opinion après avoir été auréolé par les chaleureuses félicitations lui adressées par la délégation de la Banque mondiale, venue en mission de supervision du Projet de réforme et de rajeunissement de l’administration publique -PRRAP.
Au numéro 2 de ce hit se place le ministre des Affaires foncières, Lumeya-Dhu-Maleghi. Il engrange 65% de suffrage grâce notamment à sa détermination de doter la RD-Congo d’un document de politique foncière nationale.
«Dans son secteur, Lumeya ne fait que marquer des points. Après avoir quintuplé les recettes dans son secteur, reconstitué la réserve foncière, mis sur le marché la nouvelle carte de propriété sécurisée, lancé avec succès la sécurisation du cadastre et la numérisation des titres fonciers, doté les conservateurs, géomètres et chefs de cadastre de nouvelles tenues, le ministre des Affaires foncières, juriste distingué, se prépare à doter le pays d’une nouvelle loi foncière», constate l’institut Les Points. Puis: «Lumeya veut moderniser davantage les affaires foncières. Canard boiteux pendant des décennies, le ministère des Affaires foncières est devenu aujourd’hui aussi, grâce à Lumeya, un des pourvoyeurs des recettes au Trésor public».
Avec Bongongo et Lumeya, Chantal Safou, ministre du Genre, famille et enfant, forme le trio de tête du baromètre du gouvernement du mois d’octobre 2018. Elle bénéficie d’une note évaluée à 63% et connaît un accroissement de 3% par rapport au mois de juillet dernier.
«Chantal Safou constitue une garantie du gouvernement en ce qui concerne la sécurisation des femmes candidates aux différents scrutins, les profondes réflexions menées sur l’évolution du cadre légal de l’avortement, la validation du plan d’action de la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies en faveur de la promotion de la femme». Tels sont les facteurs ayant milité au choix porté sur la ministre de Genre, famille et enfant.
Le rapport du sondage évoque également d’autres facteurs comme l’organisation à Lubumbashi du Forum national des ministres et chefs des divisions en charge du Genre, les rencontres de Safou avec les femmes paysannes de Mbankana, Kinshasa et Kolwezi dans le cadre des activités de la quinzaine de la femme rurale afin de célébrer la Journée internationale de la femme rurale.
Ministre de l’Urbanisme et habitat, Joseph Kokonyangi Witanene s’empare de la quatrième place avec à son actif 61% d’opinions favorables. De l’avis de l’institut Les Points, la principale action de Kokonyangi a été la mise en place du Fonds national de l’habitat -FONHAB- et l’Agence de promotion immobilière -ACOPRIM- dont le projet de décret portant création a été récemment adopté en Conseil des ministres. «L’adoption de ces textes répond à la croissance démographique élevée en RD-Congo», explique l’institut de Frédéric Panda.
Kokonyangi est talonné par le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, choisi par 58% d’enquêtés. Ces derniers, rapporte Les Points, notent qu’Okitundu s’est activé pour exprimer la désapprobation du gouvernement RD-congolais au traitement inhumain infligé aux RD-Congolais expulsés d’Angola.
56% d’enquêtés ont perçu d’un bon œil l’action du vice-Premier ministre chargé de Transports et voies de communication, José Makila Sumanda, arrivé en 6ème position. Ces enquêtés se sont montrés «admirateurs» de Makila et ont été particulièrement «convaincus par le soutien et l’attention qu’il a apporté aux victimes de l’accident» de Mbuba dans le Kongo Central.
Makila est suivi de plus près par son collègue à l’Intérieur et sécurité, Henry Mova Sakanyi totalise 55% de suffrage, grâce notamment à la série des réunions stratégiques placées sous sa présidence et à son implication pour solder USD 122 millions du budget électoral. L’institut Les Points note que Mova a fait preuve d’une remarquable maitrise des données techniques en suivant de près le plan de décaissement du budget des élections dans sa tranche annuelle estimée à USD 432 millions.
Sa participation active à la 39ème Session du Conseil des Nations unies aux Droits de l’homme, tenue fin septembre à Genève en Suisse, et l’instauration du cours de droits de l’homme dans les facultés de Droit dans toutes les universités de la RD-Congo dès cette année académique, ont permis à Marie-Ange Mushobekwa de se positionner en 8ème place avec dans sa gibecière 53% d’opinions favorables. Elle est en ex-aequo avec le ministre de la Santé publique, Dr. Oly Ilunga. Au four et au moulin face à résurgence de l’épidémie à fièvre Ebola dans le territoire de Béni, le Dr. Oly Ilunga, selon les sondés, a été très actif et a effectué des descentes sur le terrain pour des entretiens avec la population et les équipes médicales et les points de presse pour rendre compte du déroulement du travail des équipes de riposte. Ces enquêtés laissent entendre que le ministre Oly Ilunga a bien coordonné le plan de riposte contre Ebola.
Marcel Lehu Ilunga occupe la dernière marche de ce hit. Le ministre de l’Industrie peut néanmoins se targuer de figurer dans le top 10 des ministres nationaux. Son mérite est d’avoir lancé la traque contre des emballages plastiques non biodégradables. Il glane 51 % d’opinions favorables.
Laurent OMBA
4 minutes de lecture