Il faut se donner la peine de se rendre dans les milieux ruraux, en RD-Congo, en vue de jauger et de juger les efforts quotidiens des paysans. Leurs activités champêtres impactent sur les milieux urbains. Ils vivent sans cesse de produits de la terre en provenance des centres ruraux considérés à juste titre comme des sources de vie des citadins et citadines. Cette réalité a plusieurs paramètres et concepts qui permettent à ces deux catégories de vivre.
L’une ne peut se passer de l’autre. C’est vice-versa. Dans cette optique, cette cohabitation lucrative porte des fruits juteux pour ces deux catégories, qui somme toute, sont obligées de vivre dans une collaboration morale étroite. Mais pour que les unes et les autres puissent en tirer bénéfice, il faut que les animateurs de la territoriale – assistés techniquement par les agents de développement
- bénéficient de la confiance des populations tant rurales qu’urbaines. Des efforts leur sont exigés dans le sens de ne pas continuer à avoir la culture des tracasseries de toutes sortes. Ce phénomène ayant pris corps dans le chef des tenants du pouvoir à tous les niveaux même auprès de ceux de qui les populations pouvaient prétendre obtenir protection. Mettre les populations paysannes dans un éternel stress équivaut à décourager ces dernières à pouvoir capitaliser la fertilité du sol à un pourcentage considérable. Dans cet ordre d’idées, les milieux ruraux sont appelés à devenir réellement vivables à la seule condition que la politique d’entretien régulier des routes de desserte agricole soit inscrite sur la feuille de route de chaque secteur. Les animateurs de toutes ces entités de base n’ont pas à croiser les bras. Ils ont entre autres missions de pouvoir veiller sur l’état de toutes les voies de communication. Elles ressemblent, somme toute, à une épine dorsale à la manière du corps humain. Le mauvais état des routes de desserte agricole est un réel frein pour l’épanouissement des centres ruraux. Les masses paysannes se sentent marginalisées de part le fait que les voies d’évacuation de leurs produits agricoles sont dans un état tel que personne ne peut perdre son temps pour cultiver et ne pas vendre. Beaucoup de produits agricoles pourrissent dans les arrières-provinces. Quand bien même certaines personnes, par exemple, considéreraient le Kongo Central ou le grand Bandundu, comme étant des coins du pays disposant de bonnes routes tant provinciales que celles de desserte agricole, aussi de leur rapprochement de la capitale, alors que les paysans ne semblent pas être satisfaits. Pour palier à cet épineux problème, il suffit tout simplement d’une bonne politique routière applicable sur tous les fronts pour ne pas continuer à se lamenter, laisse entendre un des notables du territoire de Lukula dans le Kongo Central, se confiant à ”Journal des nations”. La partie ouest de la RD-Congo, comme d’autres, est par vocation, agro-pastoral. Cette réalité est démontrable en tous points de vue. Le ministère de l’Agriculture, Développement rural, Pêche et Elevage se veut être, au vu de toute l’opinion, l’animateur principal de la feuille de route du gouvernement en cette matière de développement de l’homme et de son environnement.
Selon un expert dans ce secteur, “l’entretien des routes de desserte agricole doit précéder indubitablement l’achat des engrains chimiques et des tracteurs. Tant que les routes de desserte agricole se trouvent dans un état piteux, l’évacuation des produits agricoles ne sera
jamais possible”. A l’en croire, la loi agricole devra être un garde-fou contre cette mauvaise politique tendant à ne pas d’abord prioriser les routes de desserte agricole pour penser d’abord aux
engrais chimiques et aux tracteurs. Une bonne politique agricole bien programmée et appuyée par une expertise éprouvée donnerait un plus dans le changement qu’on tient à apporter dans le domaine du
développement à partir de ce secteur-clé que sont l’agriculture et ses corollaires. A un fort pourcentage, ces voies de communication sont de vrai casse-têtes pour les paysans. Car, ils en ont marre de cultiver pour voir pourrir leurs produits agricoles sous leurs barbes.
Quand les officiers de l’armée font la loi
Outre cette situation des routes de desserte agricole, certains particuliers habitant les grandes villes s’interressent également à la production agricole. Parmi eux, l’on a entre autres les acteurs politiques, les patrons et cadres d’entreprises, les opérateurs économiques… les RD-Congolais de la Diaspora et autres particuliers. Cette situation est constatée dans la capitale ainsi que dans les provinces du pays. L’on retrouve des fermes présidentielles dans plusieurs villes de la RD-Congo et principalement à Kingakati dans la banlieu est de Kinshasa, très connu aussi pour des grand-messe qui s’y tiennent. D’autres dignitaires RD-congolais ont aussi profité pour trouver des hectares, toujours dans les périmètres que le Chef de l’Etat, où cultiver. Malheureusement pour en trouver en bonne et due forme auprès des chefs coutumier Tekes dont appartiennent cette terre, comme certains compatriotes l’on fait, certains usent de leurs rangs pour appliquer ce que les habitants du coin intérrogés qualifieraient du “gangster”. Par force, ils morcellent des terres ayant été déjà acquises par des particuliers. Les officiers de l’armée s’illustrent bien dans cela. “C’est depuis des années que j’ai acheté ces terres pour mes productions agricoles, l’une à Mbakana, et l’autre à Kingakati non loin de la concession du Président Kabila. J’ai déjà perdu la moitié de l’espace, arrachée par ceux qui sont plus fort avec comme raison, ma ferme ne pouvait pas être à côté de celle du Chef de l’Etat. Come c’est la loi du plus fort, je ne sais à quel saint se vouer”, nous a confié un des producteurs agricoles ayant recquis l’anonymat. Et un fermier d’ajouter: “nous assistons à des scènes horibles ici -village Dumi, situé à la hauteur de plateau de Bateke-. les plus forts s’approprient des portions de terre ne leur appartenant pas sans aucune forme de procès. Parmi eux, l’on denombre plus, des généraux et
autres officiers de l’armée et de la Police nationale congolaise qui s’imposent en usant de la trafique d’influence pour morceller les terres déjà acquises par des particuliers”. Les proprietaires s’opposant à cette patriques sont souvent victimes des arrestations. C’est ce qu’a déclaré un retraité de la Banque centrale du Congo propriétaire d’une concession qui été victime de ces actes et ayant passé deux jours dans les géoles du camp Tshatshi avant d’être relâché. Cette situation décourageraient certains RD-Congolais souhaitant investir dans l’agriculture et faire avancer ce secteur véritable facteur de développement.
Patrick NZAZI