Le feu couve à l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS/Tshisekedi. Le secrétaire général Augustin Kabuya a beau instruire les ministres du gouvernement Ilunkamba issus de l’UDPS de réserver un quota de 70% des postes au sein de leurs cabinets au parti. Le SG a même demandé aux ministres de lui transmettre la composition de leurs cabinets respectifs. Jusqu’ici, c’est le silence radio. Les ministres font de la résistance. Ils boudent les ordres de Kabuya. Du coup, cette question est devenue l’affaire de différents fédéraux provinciaux du parti présidentiel. Ces derniers, réunis mercredi 1er octobre, ont statué sur cette situation qui les a poussés à lancer un ultimatum de 72 heures aux ministres pour s’exécuter. Dans le cas contraire, ils menacent de mobiliser toute la base dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol et se désolidariser avec leurs ministres qu’ils jugeraient insoumis à la hiérarchie du parti. Dans les milieux fédéraux, les cadres et militants ont été préparés à aller travailler dans les cabinets ministériels. Les CV ont été rassemblés et transmis dans chaque fédération, puis au secrétariat général de l’UDPS. «C’est ici que la répartition a été faite afin de ne pas frustrer aucune fédération appelée à envoyer ses membres dans les cabinets ministériels», a confié un cadre du parti présidentiel. Il a justifié la décision prise par le SG Kabuya par le fait que l’UDPS ne voudrait pas voir les postes qui devraient revenir au parti être occupés par les membres des familles, des amis et connaissances des ministres si ces derniers ne font pas partie de l’UDPS et n’ont pas combattu pour l’alternance pacifique intervenue le 24 janvier dernier au sommet de l’Etat. L’envoi des membres du parti dans les cabinets ministériels se justifierait par le fait qu’ils constituent une source de financement quand on sait qu’il est recommandé à chacun de contribuer à la hauteur de 10% de son salaire mensuel à la caisse du parti. Dans cette logique, les menaces de ces fédéraux sont à prendre au sérieux car lors de l’échec patent de l’UDPS aux sénatoriales, les combattants avaient improvisé une marche, s’attaquant à tout sur leur passage, saccageant les maisons et véhicules de certains députés provinciaux de l’UDPS qu’ils ont accusés d’être corrompus pour n’avoir pas voté pour les candidats sénateurs UDPS. Au parti politique du feu Etienne Tshisekedi, on a mis cette question sur la place publique alors qu’au sein des autres mouvements politiques représentés au sein du gouvernement, les choses se discutent en toute discrétion. Selon une certaine indiscrétion, les ministres seraient inondés par des recommandations dressées soit par les chefs des partis, soit par les membres de familles influents pour caser les leurs dans les cabinets. Que va-t-il arriver devant toutes ces pressions? La question reste posée.
Tino MABADA