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Requiem pour le candidat commun de l’Opposition: l’UDPS/T enterre définitivement le projet

La sortie d’Abraham Luakabuanga, porte-parole de Félix Tshilombo Tshisekedi, le lundi 20 août dernier, ne laissait déjà pas de place au moindre doute. «La base de l’UDPS n’accepterait jamais de se ranger derrière aucun autre candidat que Félix Tshilombo Tshisekedi», a-t-il déclaré sur «Top Congo». En guise de recadrage, c’est à un enterrement first class de toute possibilité d’une candidature commune de l’Opposition que le secrétaire général adjoint chargé de la communication, Augustin Kabuya, vient de procéder.
Intervenant lui aussi sur «Top Congo», Kabuya a ainsi déclaré: «si Félix Tshilombo Tshisekedi doit se désister en faveur d’un autre candidat, il devra retourner devant le congrès qui l’avait désigné expliquer pourquoi il veut maintenant se désister en faveur d’un autre». En clair, une procédure quasi-impossible à réaliser dans les conditions actuelles. En effet, tout le monde sait combien l’UDPS/T a peiné pour rassembler les moyens pour organiser son congrès. «Ce n’est pas un parti riche, et les négociants en diamant qui le finançaient pendant les années-Mobutu ont fait faillite. Ce parti a manqué de l’argent pour aligner des candidats dans certaines provinces du pays. Lui demander aujourd’hui de mobiliser ses faibles moyens pour convoquer un nouveau congrès destiné à obtenir le retrait de son candidat ne semble pas du tout possible», note un analyste de Kinshasa.
Il semble bien que c’en est fini de l’idée de candidat commun. Car, si la base de l’UDPS/T n’est pas disposée à soutenir un candidat issu d’un autre parti, l’engagement de Félix Tshilombo le 2 août dernier, devant Jean-Pierre Bemba et Vital  Kamerhe, à soutenir tout candidat commun qui serait désigné par consensus était donc une tragique farce.
Déjà, les Katumbistes avaient sonné le tocsin. «Il n’y a pas de candidat commun qui tienne si Moïse Katumbi est empêché d’être candidat par le pouvoir. Le candidat commun de l’Opposition doit être issu d’une volonté clairement exprimée par les forces de l’Opposition. Il ne doit pas être imposé par le pouvoir qui empêche un candidat de postuler et va peut être invalidé un autre afin de nous obliger de nous aligner derrière le moins disant de l’Opposition. L’offre ainsi présentée sera la plus faible», déclarait Delly Sesanga, SG d’Ensemble pour le changement, la grande coalition qui soutient Moïse Katumbi. Tous les esprits alertes ont compris que le «moins disant» de l’Opposition dont question dans ces propos est sans doute Félix Tshilombo.
De son côté, Vital Kamerhe de l’UNC considère que le choix du candidat commun de l’Opposition ne peut se faire que sur base d’un critérium sévère reposant sur la formation, l’expérience et la capacité à articuler un programme et à le défendre devant l’opinion. Une procédure qui éliminerait de facto le fils Tshiskeedi et  laisserait Kamerhe face à Jean-Pierre Bemba sans qu’on ne sache trop comment ils seront départagés. Félix Tshilombo a compris la manœuvre et se refuse d’emblée de s’aligner derrière tout autre candidat.
On peut donc considérer que les trois candidats de l’Opposition traditionnelle -UDPS/T, MLC et UNC- iront tous à la présidentielle s’ils sont, bien entendus retenus sur la liste définitive.
Aristote KAJIBWAMI/grands-lacs.org

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