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RDC : Tshisekedi promet de libérer Bujakera

Le journaliste RD-congolais Stanis Bujakera, en détention depuis cinq mois, voit enfin une lueur après des jours sombres. Accusé d’avoir fabriqué un document attribué à l’Agence nationale des renseignements -ANR-, et sur base duquel “Jeune Afrique” a écrit un article sur les contours de l’assassinat de l’opposant Chérubin Okende, Stanis Bujakera affronte depuis une «justice malade» qui met le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, hors de ses états au point de le contraindre de «fouiner» dans cette affaire qui bat de l’aile. C’est l’engagement pris urbi et orbi par Félix Tshisekedi lors d’un échange avec la presse nationale jeudi 22 février à Kinshasa.

«Croyez-moi, notre justice est malade», a avancé le Chef de l’État, convaincu que le correspondant de Jeune Afrique dans la capitale RD-congolaise est «victime» de cette infirmité. Raison pour laquelle il a «décidé, dès demain, de fouiner» dans ce dossier pendant devant les instances judiciaires quoi que, par respect au principe de séparation des pouvoirs de l’Etat, Félix Tshisekedi «n’aime pas faire ça». Une exception que veut faire le Président de la République par souci de défendre la liberté de la presse.

Il a «solennellement» promis de «prendre la décision qu’il faudra» pour que Stanis Bujakera recouvre sa liberté et retrouve sa communauté sur Twitter où il est le journaliste RD-congolais le plus suivi. Interpellé le 12 septembre à l’Aéroport international de N’Djli, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Lubumbashi dans le cadre d’un voyage professionnel, Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint chez Actualite.cd, est notamment poursuivi pour faux et usage de faux ainsi que propagation des faux bruits. Tout est parti d’un article publié chez Jeune Afrique, qui ne porte cependant pas sa signature. Cet article, rédigé sur la base d’un «faux rapport», confectionné, selon le ministère public, se basant sur le rapport de ses experts, par le journaliste en vue de nuire aux services des renseignements. Selon le rapport qu’aurait fabriqué Bujakera, le député Okende a été tué par étouffement dans les installations des renseignements militaires -DEMIAP- avant que son corps ne soit replacé dans son véhicule et conduit sur l’avenue des Poids lourds à Kinshasa où il a été abandonné. Le corps sans vie du porte-parole d’Ensemble pour la République, criblé de balles et gisant dans le sang, a été retrouvé dans la matinée du 12 juillet dernier. Le récit du «faux document» de Bujakera serait conçu, de l’avis du ministère public, de manière à désorienter l’opinion et les enquêtes lancées par la justice pour identifier les vrais auteurs de ce crime. Sauf que la défense, vent debout, a toujours rejeté ses accusations, soutenant que le document incriminé est bien vrai et qu’il était en circulation des jours avant la publication, sur le site de Jeune Afrique, de l’article à la base de l’arrestation du DPA d’Actualite.cd. La contre-expertise sollicitée et obtenue par la défense du journaliste tarde encore à livrer les conclusions de son travail, décisives pour la suite à réserver à l’affaire Bujakera

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