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RDC : Tshikuya brocarde le rapport de l’IGF

Avant sa suspension tombée le week-end dernier, l’ADG a remis en cause l’objectivité des inspecteurs des finances déployés à l’INPP…

Piège? Règlement des comptes ou sanctions méritées? Les conclusions «précipitées» de l’Inspection générale des finances -IGF- ont poussé Maurice Tshikuya Kayembe, Directeur général de l’Institut national de préparation professionnelle -INPP-, suspendu à titre conservatoire, à remettre en cause «le sens objectif» des enquêteurs envoyés en mission de contrôle de gestion par Jules Alingete au sein de cet établissement public.

Ces inspecteurs, alors qu’ils ont programmé une énième séance de travail avec l’équipe Tshikuya pour ce lundi 2 août 2021, ont conclu, de manière unilatérale, leur mission sans avoir pris possession de tous les documents nécessaires. «À quoi servirait la séance du lundi 2 août 2021 avec l’équipe de contrôle, s’il y a déjà des conclusions définitives?», s’est  interrogé Tshikuya dans sa correspondance du 29 juillet 2021 adressée à Jules Alingete, Inspecteur-chef de service à l’IGF.

Le manager a dénoncé, au travers de cette missive, la précipitation des inspecteurs de l’IGF au point de «douter du sens objectif» de leur rapport ayant servi de support à la ministre Claudine Ndusi M’kembe pour décider de la suspension du DG Maurice Tshikuya et du PCA Kidima. Il a de ce fait invité Jules Alingete à «faire une analyse exploratoire et comparative entre la Feuille d’observations provisoires et les conclusions définitives sur base des réponses de l’INPP» pour se rendre compte du manque d’objectivité de ses agents.

Dans cette même correspondance, le DG suspendu de l’INPP a dit être «surpris de réceptionner la synthèse qui ne reflète pas la réalité de ce qui a été discuté lors du débat contradictoire avec les membres de l’équipe de contrôle». Pourtant, a-t-il révélé, les inspecteurs de l’IGF avaient «accordé un délai de 6 jours à l’INPP pour compléter les pièces manquantes sur base du procès-verbal dressé à cet effet».

Auteur du redressement de l’INPP, avec à l’appui l’érection et la modernisation des bâtiments de cet établissement public à travers la République, Tshikuya est consterné par «cette façon de présenter un tableau sombre de gestion de l’INPP en s’appuyant sur les pièces jugées non probantes».

Voilà comment Maurice Tshikuya a brocardé le travail de l’Inspection générale des finances et recadré Jules Alingete ainsi ses enquêteurs, en réaction à la conclusion de leurs observations définitives relatives au contrôle de gestion de l’INPP. Mieux, Tshikuya a remis en cause l’objectivité de la mission d’inspection de l’IGF dans les entreprises et établissements publics. Laquelle mission est à l’origine des suspensions à titre conservatoire des mandataires dans les portefeuilles de l’Etat.

Tino MABADA

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