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RDC: Pius Muabilu dévoile les coulisses d'un hold-up perpétré sur 1360 maisons de l'État depuis 3 décennies à Maluku

«Des individus empochent indûment l’argent de 1.360 maisons appartenant à l’État. Nous allons tout faire pour que ces recettes profitent au Trésor public», a-t-il posté samedi sur son compte Twitter le ministre d’État en charge de l’Urbanisme et Habitat…

C’est un sujet à la fois complexe et délicat, a fait constater le confrère en ligne «Cas-info.ca». Le ministre d’État en charge de l’Urbanisme et Habitat, Pius Muabilu Mbayo, a décidé de dévoiler les coulisses d’un hold-up perpétré depuis plus de trois décennies. À la faveur d’un tour du propriétaire effectué le samedi 22 février dans la banlieue Est de Kinshasa, le ministre a visité quatre sites contenant des maisons du domaine privé de l’État, illégalement occupées depuis des années. Dans la commune rurale de Maluku, les chiffres font frémir: 1.360 maisons y compris des villas bien construites et en parfait état, réparties sur 4 sites sont squattées depuis plus de 30 ans par des personnes sans qualité, a rapporté «Cas-info.ca». «Certains ont même tenté d’obtenir les certificats d’enregistrement pour en devenir propriétaires», a déclaré le ministre cité par le site. Des maisons bâties sur financement de deux entreprises publiques à savoir la Société nationale d’électricité -SNEL- et la Regideso mais dont la gestion a été confiée par le Maréchal Mobutu au ministère de l’Habitat. Les occupants paient entre 20 et 260 dollars selon la capacité de chaque logement. Ils verseraient cependant les loyers auprès d’une nébuleuse dénommée «Comité de suivi», une structure totalement inconnue des services de l’État. «Trop c’est trop, il faut que ça s’arrête», a tonné Pius Muabilu, sans doute révolté par cette situation. Dans le secteur, le bordel s’est enraciné. Et Maluku n’est qu’un cas parmi tant d’autres. Non loin de là, à Kibomango, commune de la Nsele, un autre site visité par la délégation ministérielle, le constat appelle à une réaction urgente. Des maisons et terrains de l’État y sont impunément occupés sans que les spoliateurs ne soient inquiétés. Situation alarmante également à la cité Plaza au quartier Kinkole, dans la commune de la Nsele. Ici, 16 nouvelles maisons de l’État et d’autres encore en construction ont été quasiment vendues alors qu’elles devraient servir à autre chose. Le site, jamais désaffecté, est lui-même envahi par des constructions anarchiques, symboles de la magouille qui a élu domicile dans le secteur. Se revendiquant ministre de terrain, Muabilu a juré de faire rentrer l’État dans ses droits. «Des individus empochent indûment l’argent de 1.360 maisons appartenant à l’État. Nous allons tout faire pour que ces recettes profitent au Trésor public», a-t-il posté samedi sur son compte Twitter. À en croire «Cas-info.ca»,  les prédécesseurs de l’actuel patron de l’Urbanisme et Habitat ont échoué… d’extirper la pieuvre. Mais, Muabilu, réputé fonceur, a annoncé les premières actions fortes pour pouvoir rétablir la République dans ses droits, dès cette semaine. À l’en croire, aucune exception ne sera faite. «Nous avons des assignations à atteindre, le Président de la République attend des résultats et nous n’avons pas droit à l’erreur», a-t-il menacé, promettant l’enfer à tous les prédateurs.

Natine K

Avec Cas-info.ca

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