C’est un Richard Muyej détendu et serein qui s’est confié vendredi matin à AfricaNews pour confirmer son retrait politique momentané. «Après ma démission, j’ai également décidé de suspendre toute activité politique jusqu’à nouvel ordre. Mais je dois officiellement en parler à l’autorité morale de mon parti, le Président Joseph Kabila, à qui je tiens à exprimer toute ma reconnaissance», a précisé le désormais ancien gouverneur du Lualaba, retenu pendant deux ans à Kinshasa, loin de son poste.
Cette épreuve, a-t-il assuré, a suscité en lui un dégoût et une profonde frustration qui lui imposent un temps de réflexion. «Mais je ne ferai rien de manière brutale. J’ai besoin de me donner un peu plus de temps, de bien mesurer la responsabilité qui est la mienne dans les circonstances exceptionnelles où nous nous trouvons tant au niveau du pays que de ma province, le Lualaba», a martelé l’acteur politique qui a guidé les premiers pas de cette province issue du démembrement de l’ancien Katanga.
Sous son pilotage, Kolwezi, la capitale de Lualaba, a été couronnée à l’international comme nouvelle capitale mondiale du cobalt et du… cuivre. Il y a fait pousser de géants immeubles en acier et en verre à faire pâlir d’envie la capitale avant ce triste double épisode de maladie et d’ennuis avec l’Inspection générale des finances -IGF-, son vice et l’Assemblée provinciale ayant conduit à son interdiction de regagner son poste.
Sans vouloir polémiquer avec Jeune Afrique sur certains passages du récent article consacré à sa démission, Muyej a dit regretter que ses propos recueillis trois mois plus tôt soient publiés après l’officialisation sans le moindre effort de contextualisation. Ce n’est donc pas Gilbert Kankonde qui l’a retenu dans la capitale, a-t-il rectifié, convaincu que seuls la vérité, la justice, l’amour véritable du Congo aideront le pays et ses fils à façonner le rêve de liberté, de construction d’un état de droit et de prospérité.
En attendant cette nouvelle aube, sa priorité c’est, a-t-il fait savoir, «recouvrer ma liberté et restaurer mon honneur et ma dignité ternis en gérant en même temps le dossier judiciaire».
Ya Kakesa
