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RDC : La veuve Chebeya reçue par Sama Lukonde

«Malgré les témoignages des gens, nous voulons connaitre exactement ce qui s’est passé. Que les véritables assassins soient arrêtés, jugés, selon la loi et la justice. Que la justice fasse vraiment son travail», a confié Annie Chebeya à l’issue de l’audience

La bataille judiciaire dans l’affaire du double assassinat de Floribert Chebeya, défenseur des droits de l’homme et ancien patron de l’ONG la «Voix de sans voix» et son chauffeur Fidèle Bazana, est toujours d’actualité. Les familles des victimes tiennent coûte que coûte au rétablissement de la vérité dans cette affaire rocambolesque. C’est dans cette recherche de dire le droit, rien que le droit, que le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a échangé, le samedi 3 juillet à la Primature, avec Annie Chebeya, veuve du feu  Floribert Chebeya, qui était accompagnée de Joseph Godé Kayembe, président de la Ligue de la zone Afrique de défense de droits des enfants et élèves -LIZADEEL- et de Paul Nsapu, vice-président de la Fédération internationale de droits de l’homme -FIDH- et président de la Ligue des électeurs. Une rencontre très saluée par ces derniers qui ont apprécié le sens de l’écoute du chef du gouvernement face à ce dossier judiciaire.

Joseph Godé Kayembe de la LIZADEEL l’a bien souligné. «Nous sommes venus voir le Premier ministre. D’abord, pour le féliciter de sa nomination aussi le remercier pour sa particulière attention qu’il a manifestée à pouvoir recevoir Madame Chebeya. Ce n’est pas facile, dans ce pays de voir le Premier ministre réserver de son temps pour recevoir des personnes vulnérables. C’est pour la première fois que nous avons demandé l’audience. Et nous l’avons obtenue pour que madame puisse lui présenter la situation sociale qu’elle traverse avec les enfants orphelins abandonnés et aussi la situation de l’évolution du dossier judiciaire de son mari, qui est apparemment bloqué», a déclaré JG Kayembe.

Selon lui, il faut que ce dossier se débloque pour que l’État RD-congolais indemnise les enfants et les familles afin de leur permettre de vivre. «Nous avons trouvé que, du côté du Premier ministre, il y avait un sentiment d’accompagnement, un sentiment d’une personne réceptive qui doit prendre des dispositions utiles en tant qu’autorité», a-t-il précisé après les entretiens avec Sama Lukonde.

Les victimes sollicitent la réouverture des procès

A cette occasion, la veuve Annie Chebeya a, devant la presse, imploré la justice de faire son travail par la réouverture des procès pour les deux familles, Chebeya et Bazana, au niveau des instances judiciaires. «J’ai trouvé le Premier ministre serein, attentionné. Il est à l’écoute de tout le monde», a noté, pour sa part, Annie Chebeya. Et de souligner: «je lui ai présenté ma situation et notre vœu de deux familles, Bazana Fidèle et Chebeya Floribert, pour la réouverture du procès».

Puis: «Pour nous, certes il y a des assassins qui ont fait des révélations mais, jusque-là, on voit que tout est bloqué au lieu que le procès reprenne. On nous prend encore beaucoup de temps alors que nous continuons à souffrir». Puis encore: «Nous sommes toujours endeuillés parce que jusqu’aujourd’hui, nous ne savons pas ce qui s’est passé réellement. Malgré les témoignages des gens, nous voulons connaitre exactement ce qui s’est passé. Que les véritables assassins soient arrêtés, jugés, selon la loi et la justice. Que la justice fasse vraiment son travail». Secrétaire exécutif de l’ONG de défense des droits de l’homme VSV, Floribert Chebeya avait été assassiné le 2 juin 2010 à Kinshasa avec son chauffeur et beau-frère Fidèle Bazana alors qu’il avait rendez-vous avec l’Inspecteur général de la Police nationale congolaise -PNC-, John Numbi.

Octave MUKENDI

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