Des voix se sont levées pour dénoncer une vaste tricherie aux scrutins combinés du 20 décembre dernier en RD-Congo. Pour plus de la lumière sur ces allégations, le président de la Commission nationale des droits de l’Homme -CNDH-, Paul Nsapu Mukulu, a déposé, le jeudi 4 janvier 2024, auprès du Procureur général près la Cour de cassation, un éventaire des cas de flagrance inouïe qui ont émaillé les élections combinées, à savoir: la présidentielle, les législatives nationales et provinciales ainsi que les municipales, organisées le 20 décembre dernier en RD-Congo par la Commission électorale nationale indépendante -CENI. Ce dépôt a eu lieu au cabinet de travail de ce haut magistrat, à Kinshasa/Gombe.
«Comme nous l’avons dit tout au début des élections du 20 décembre dernier, ces élections qui viennent d’être organisées dans notre pays sont historiques. Nous avions dit en tant que CNDH, nous devons suivre tout le processus électoral par rapport à notre travail de monitoring des droits de l’Homme, focus élections pour déceler le cas de flagrance des violations du droit de vote», a déclaré Paul Nsapu à l’issue de ce dépôt.
Et d’ajouter: «aujourd’hui, je viens de remettre auprès du Procureur général près la Cour de cassation ce recueil de ces cas de violations des droits de l’Homme, par rapport à tout ce qui a été décrié par la population, qui a marqué de son sceau avec l’engouement, la vigilance afin de décourager les fraudeurs, les auteurs des cas que nous avons estimés qu’ils sont poursuivables par la justice».
A en croire le président de cette institution d’appui à la démocratie, son rapport partiel constitue «un éventaire d’une trentaine de cas. Un document partiel, parce que d’autres enquêtes et poursuites vont être amorcées en l’endroit de toutes les personnes qui ont brillé par des comportement répréhensibles par la loi».
Selon ses propres dires, «ce sont des propos de haine qui ont conduit aux voies de fait». Et de souligner: «tout ce que nous avons déploré, l’exemple de ce qui s’était passé dans le territoire de Malemba-Nkulu, dans la province du Haut-Lomami, à Tshikapa, dans le Kasaï». Le souhait de la CNDH est de voir la justice faire son travail. «Tous les cas relevés dans ce recueil de la CNDH sont recensés et monitorés pour en faire des cas de poursuite et d’enquête judiciaire par l’organe habilité, c’est-à-dire la justice», a soutenu Paul Nsapu. Et de conclure: «aujourd’hui, la remise de ce recueil pour la poursuite au niveau de notre justice. C’est la première étape».
Bien avant, la CENI, dans un communiqué avait annoncé qu’elle a été saisie de cas de fraudes et a institué une commission d’enquête interne pour statuer sur lesdits cas. En attendant le verdict de la justice et le rapport de la commission ad hoc de la Centrale électorale, cette institution d’appui à la démocratie a reporté sine die la publication des résultats provisoires des élections législatives, provinciales et municipales. Elle a également renvoyé à une date ultérieure la convocation de l’électorat pour les candidats sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs de province.