Dans une déclaration rendue publique mercredi 4 septembre 2024, la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO-, via son président, le Cardinal Fulgence Muteba Mugalu, Archevêque de Lubumbashi, a fermement condamné les récents événements survenus à la Prison centrale de Makala, à Kinshasa, où 129 personnes ont trouvé la mort, dont certaines par balles, lors d’une tentative d’évasion survenue dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 septembre 2024. A cet effet, les évêques RD-congolais ont dénoncé la «banalisation de la vie humaine» en RD-Congo et ont appelé à une justice ferme et équitable pour les victimes.
Le respect de la dignité humaine
Les prélats catholiques ont exprimé leur profonde indignation face à ce qu’ils qualifient de «massacre» à la Prison centrale de Makala, tout en évoquant d’autres tragédies récentes, comme les tueries de Goma et Kilwa, ainsi que le naufrage sur la rivière Lukeni. Ils ont également dénoncé «la négligence des services de l’État» et ont exhorté les autorités à mener des enquêtes sérieuses pour établir les responsabilités.
«Nous, Cardinaux, Archevêques et Évêques membres de la CENCO, ne nous tairons jamais tant que le peuple RD-congolais ne jouira pas pleinement du droit à la vie et du respect de sa dignité», ont-ils affirmé. Ils ont également insisté sur le caractère sacré de la vie humaine, rappelant que «tout homme, y compris le prisonnier, créé à l’image de Dieu, doit être promu et respecté».
Selon la CENCO, ces phénomènes sont malheureusement la pointe de l’iceberg qui cache un drame plus profond: la négligence coupable, la légèreté et la corruption dans le système judiciaire, le non-respect de la vie humaine, la mauvaise gouvernance, etc. Cependant, ils ont appelé le gouvernement de la République à honorer ses engagements, notamment en ce qui concerne la construction des nouvelles prisons pour éviter des incarcérations clandestines et désengorger les établissements pénitentiaires existants. La CENCO a également exhorté les autorités judiciaires à engager des poursuites contre les auteurs des violations des droits humains et à les traduire devant les tribunaux compétents.
Promouvoir la culture de la non-violence
A en croire les annonceurs de la bonne nouvelle du Royaume des cieux, les faits évoqués, ci-dessus, et tant d’autres qui sont dénoncés constamment par les Organisations de la Société civile ternissent l’image de la marque RD-Congo. «Cela étant, il importe que les forces de l’ordre de sécurité, censées protéger la population se ressaisissent et ne soient pas ses propres bourreaux», ont-ils suggéré.
Par ailleurs, les Évêques membres de la CENCO ont invité tous les fidèles catholiques et les personnes de bonne volonté à promouvoir la culture de la non-violence, le respect de la vie humaine, et à travailler pour l’unité et la cohésion sociale en vue de la restauration d’une paix durable en RD-Congo.
Hénoc AKANO