Dans l’interview qu’il a accordée, le weekend dernier à la presse présidentielle, le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi s’est exprimé sur plusieurs sujets qui préoccupent l’opinion. La justice, les infrastructures, la diplomatie, les accusations portées contre sa gestion, la situation à l’Est du pays, les relations avec le Rwanda, bref: rien n’a été laissé au hasard.
S’agissant principalement du tribalisme comme fléau à éradiquer dans la lutte contre les antivaleurs qui plombent l’action gouvernementale, nul doute que celui-ci prend de plus en plus de l’ampleur au point de gangrener la société tout entière. Surtout à la veille des élections où les états-majors politiques du camp de l’Opposition sont de plus en plus critiques à l’égard de certaines institutions de la République.
Le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi a pris la mesure de ce fléau, d’autant plus que le tribalisme divise et sépare, mettant en mal l’unité et la cohésion nationale chères à feu le Maréchal Mobutu. Abordant ce sujet, le Président Fatshi a d’emblée accusé l’actuelle Constitution d’être à la base de ce système pourtant éradiqué autrefois ou presque, tout au long de la deuxième République et ce, grâce au slogan «Tata bo? Moko! Maman bo? Moko! Ekolo bo? Moko! Mokonzi bo? Moko! A cette époque-là, a-t-il souligné, il n’était pas question d’élire les gouverneurs de provinces comme c’est le cas aujourd’hui tel que stipulé par la Constitution du pays.
En clair, c’était plutôt la territoriale des non-originaires qui a permis à Mobutu de bien bétonner la cohésion nationale. Le Président-fondateur procédait à la nomination pure et simple des commissaires de régions et les affectait, chacun dans la province de sa convenance, sans même demander son avis. Pourvu que personne ne se trouve affectée dans sa province d’origine.
A cela, il faut ajouter tous les autres grades au niveau de la chaîne de commandement tant régional que sous régional où prévalait le même mode d’affection. Ce qui faisait que quelqu’un de l’Equateur pouvait se voir affecté au Kasaï, celui du Kasaï au Kongo Central et celui du Kongo Central au Kasaï, et ainsi de suite. Il n’y avait pas de plaintes concernant les ethnies mieux servies que les autres, ainsi que l’a souligné le Président Fatshi, lui-même, en donnant l’exemple de sa propre province à savoir: le Kasaï Oriental.
A en croire le Président de la République, une fois réélu pour un second mandat à la tête du pays, il pourra instruire le Parlement en vue d’initier une loi allant dans ce sens. C’est-à-dire, le retour à la territoriale des non-originaires. Car, pour lui, la réussite de la lutte contre le tribalisme pour une cohésion nationale efficiente passe entre autres par là.