Le 11 septembre 2021, Adèle Kahinda Mahina a exactement totalisé 137 jours à la tête du ministère du Portefeuille. Après plus de 100 jours, il a été temps pour la ministre d’Etat de faire son bilan d’entame, marqué par 12 actions phares accomplies, à l’instar des 12 travaux d’Hercules, avec bravoure et brio et en conformité avec les missions lui confiées par le Président Félix Tshisekedi et le Premier ministre Sama Lukonde envers qui elle a «renouvelé mes sentiments de profonde gratitude». Devoir de redevabilité oblige, Kahinda, qui fait du vert sa couleur de prédilection pour exprimer son «sens élevé du travail conformément au texte de Genèse 1,11», a tenu, le même samedi 11 septembre en son cabinet, une conférence de presse pour rendre compte de ses actions.
Devant les chevaliers de la plume et du micro, la min’Etat Kahinda, gonflée à bloc, a fait preuve de maitrise de son secteur, mieux de la situation qui prévaut dans chaque entreprise de l’Etat, décelant leurs besoins, problèmes et dégageant des solutions idoines pour leur redressement. Sans nul doute, ceci est le résultat de la revue du portefeuille réalisée avec le concours du Comité de pilotage des entreprises du portefeuille -COPIREP. Laquelle revue a débouché sur ces quatre constats majeurs: «Outil de production insuffisant, obsolète et souvent totalement amorti et dépassé; effectifs vieillissants, pléthoriques, en inadéquation avec le niveau d’activités; charges sociales lourdes, car le personnel accuse de nombreux mois d’arriérés des salaires aggravées par les avantages reconnus par les conventions collectives inadaptées; quasiment toutes en faillite non déclarée suite au lourd endettement et à l’ébranlement du crédit». «Les stratégies ont été arrêtées et les objectifs fixés pour la relance des entreprises encore viables», a rassuré Adèle Kahinda, avant d’évoquer la somme d’USD 8 milliards nécessaires pour la relance de la réforme des entreprises publiques dans son second volet qui consiste à «la restructuration profonde» desdites entreprises.
Confiante au rythme de travail imposé dans son cabinet et services de son ministère, Adèle Kahinda Mahina, qui défend avec succès la gente féminine au sein de l’Exécutif national avec par exemple son habitude d’arriver au bureau chaque jour à 5h11’ pour commencer le travail à temps, s’est dite «optimiste pour tailler ce chemin rocailleux» et a laissé le soin aux uns et aux autres de coter son parcours initial à la tête du ministère du Portefeuille. Toutefois, elle est «satisfaite de mon bilan basé sur le concret avec des données chiffrées». Ci-après, les «12 principales actions» déjà accomplies par la ministre d’Etat au Portefeuille, Adèle Kahinda, extraites de son exposé lors de la conférence de presse.
1. La recherche de la cohésion au sein du ministère du Portefeuille et de l’efficacité. A cet effet, dans la première semaine de ma prise des fonctions, j’ai établi un calendrier de prise de contact avec le Secrétariat général et les services techniques de mon ministère -CSP, COPIREP- afin de m’enquérir des missions dévolues à chaque organe, des difficultés rencontrées dans leur fonctionnement et les perspectives d’avenir pour trouver les solutions idoines aux problèmes auxquels ils font face;
2. Les échanges avec les mandataires des entreprises publiques afin de leur présenter ma vision du ministère du Portefeuille et les principes qui devraient nous guider pour la réussite de la lourde mission qui venait de m’être confiée par le Chef de l’Etat et le gouvernement;
3. La rencontre avec les mandataires des Sociétés d’économies mixte à qui j’ai donné des instructions strictes afin qu’elles puissent défendre aux mieux les intérêts de l’actionnaire Etat qui leur a fait confiance;
4. La désignation urgente des nouveaux censeurs faisant partie de membres du Cabinet du ministère du Portefeuille dans les Conseils d’administration des entreprises publiques pour me permettre de suivre leur marche et les Assemblées générales. Cette décision s’explique par le fait que la plupart d’anciens nommés par mes prédécesseurs ne faisaient aucun rapport. Ce qui excluait tout suivi et donc aucun contrôle n’était possible;
5. La revue du Portefeuille de l’Etat à travers les états des lieux des entreprises publiques, initiée par le Chef de l’Etat et réalisé grâce à l’expertise du COPIREP. Ce travail a pratiquement pris deux mois et permis de connaitre les tristes réalités qui se résument comme suit:
-Outil de production insuffisant, obsolète et souvent totalement amorti et dépassé;
-Effectifs vieillissants, pléthoriques, en inadéquation avec le niveau d’activités;
-Charges sociales lourdes, car le personnel accuse de nombreux mois d’arriérés des salaires aggravées par les avantages reconnus par les conventions collectives inadaptées;
-Quasiment toutes en faillite non déclarée suite au lourd endettement et à l’ébranlement du crédit.
Les stratégies ont été arrêtées et les objectifs fixés pour la relance des entreprises encore viables;
6. La relance de la réforme des entreprises publiques qui, faute de volonté politique et de moyens, s’était pratiquement arrêté au premier volet à savoir: la transformation en sociétés commerciales mais qui continuent à être gérées comme les entreprises publiques. La relance consiste à matérialiser le second volet qui est la restructuration profonde dont le coût des investissements sera autour d’USD 8 milliards;
7. La reprise et la redynamisation du projet de la Société de fibre optique -SOCOF- qui s’est achevé le 30 juin 2021 et qui consiste au déploiement du réseau de fibre optique sur la partie Ouest du pays…
8. La finalisation du processus de la mise en application de la Convention de collaboration portant sur la mise en concession des infrastructures ferroviaires en RD-Congo… Sa mission sera d’assurer la conception, les financements, la modernisation, la construction, l’exploitation et la maintenance d’un réseau ferroviaire intégré de 10.000 Km de chemin de fer. Son coût est estimé à USD 24 milliards;
9. La mise en place d’une Commission de titrisation du patrimoine immobilier des entreprises du portefeuille et ce, avec le concours du ministre des Affaires foncières pour les identifier, les sauvegarder et les protéger contre les spoliateurs;
10. La prise des mesures conservatoires à l’encontre de certains Présidents des Conseils d’administration, des Directeurs généraux et des Directeurs généraux adjoints de deux entreprises -SCTP et Congo Airways- sur base des recommandations de l’IGF et la nomination des intérimaires fils maison et répondant aux critères de compétence, moralité et ancienneté;
11. Le rappel incessant de la mise en place dans leurs structures respectives de la Cellule de gestion des projets et des marchés publics ainsi que le respect des procédures y relatives pour éviter les recours au gré à gré;
12. La visite de travail à Kamoa Copper sur invitation de son staff dirigeant en vue de palper du doigt ce fleuron de l’industrie minière. Située dans le territoire de Mutshatsha à 30Km de la ville de Kolwezi, Kamoa Copper est une joint-venture constituée de 4 partenaires: Ivanhoe mining 39,6%, Zijing mining group 39,6%, Crystal river global limited 0,8% et RD-Congo 20%… La société réalise de grands projets sociétaux pour l’amélioration des conditions de vie des populations locales: la pisciculture, la couture, la relocalisation dans les maisons construites en matériaux durables et la fabrique des blocs ciment ainsi que des pavés.
Laurent OMBA