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Présidence : Les 23 journalistes licenciés sollicitent leur réintégration

«Dès lors que la compétence et l’expertise des agents concernés sont reconnues dans la lettre de licenciement, rien ne peut justifier un nouveau recrutement pour des nouveaux agents qui feront le même travail que ceux qui sont remerciés», confie-t-on à «AfricaNews»

Depuis le 04 mai, le Directeur de cabinet du Président de la République, Guylain Nyembo, a mis fin à la prestation de 23 journalistes au sein de la cellule de Communication comme en témoigne sa lettre de notification adressée aux concernés. Se confiant au trihebdomadaire «AfricaNews», ces agents crient à une injustifiée et tentent de se justifier. Sur le plan administratif, ils notent que la lettre de licenciement signée par le Dircab se limite à évoquer comme motif du licenciement «des nouvelles dispositions prises», sans aucun autre détail.

Etant remerciés «pour avoir accompli avec succès les tâches qui leur ont été confiées à la Cellule de communication du Président de la République et du fait d’avoir appris dans la même lettre la disponibilité du cabinet à recourir en cas de nécessité à leur expertise», ces agents en viennent à déduire une injustice pratiquée à leur égard. Ont-ils raison ou tort de le dire? C’est leur appréciation de cette action. Les mêmes agents sont d’avis qu’au plan politique, social, la Présidence de la République est le cabinet de la Première institution du pays, en l’occurrence le Président de la République.

«De ce fait, la gestion de l’emploi doit se faire différemment des autres institutions en ce que la hiérarchie est censée savoir que lorsqu’on quitte une telle institution même avec ou sans félicitation, on n’a peu de chances, voire aucune de trouver rapidement un emploi ailleurs. A la base: les couleurs politiques dont on devient forcément porteur», argumentent-ils.

Puis: «Parti présidentiel, l’UDPS promeut le progrès social dans sa dénomination et dans son projet de société. Il va de soi que tout licenciement, qui ne peut que l’engager directement ou indirectement, doit obéir à certaines règles de bienséance. Par exemple: aviser six ou trois mois avant l’agent à mettre en congé, de façon à le préparer à une sortie honorable». Puis encore: «Or, là, on vient d’assister à un licenciement brusque et brutal ne reflétant nullement le contenu de la lettre de Son Excellence le Directeur de cabinet mettant en évidence les bons et loyaux services rendus ainsi que la promesse de recourir à l’expertise des agents concernés en cas de nécessité».

Aspect budgétaire

Ces agents indiquent que faute de connaître les raisons véritables de leur licenciement, ils se contentent des rumeurs pouvant se référer fondées, rumeurs selon lesquelles il est question de restrictions budgétaires. «A supposer qu’il en soit ainsi, il est indiqué de révéler que, pour 23 agents avec une moyenne d’USD 1.250 le mois, l’enjeu budgétaire susceptible d’être évoqué est de USD 28.750», soulignent-ils, précisant qu’avec «des indemnités de sortie représentant six mois de salaire, l’enjeu budgétaire est de USD 28.750  x 6, soit USD 172.500».

Selon eux, ces six mois correspondent au laps de temps séparant la date de licenciement de la date de lancement de la campagne électorale pour un scrutin prévu le 20 décembre 2023. «En d’autres termes, on aurait pu garder les agents concernés jusqu’aux échéances électorales que ça n’affecterait aucunement l’enveloppe budgétaire de la direction de la Cellule de communication, ni du  cabinet», estiment-ils. Et ils en font la démonstration avec un calcul simple: «Un décompte final de USD 172.500 pour les 23 agents représente à peine 2 véhicules Toyota land cruiser 5p 2023 dont le coût varie entre 60 et 85.000 euros l’unité». C’est un exemple qui pourrait choquer mais qui, du moins, reflétait la réalité. «Nous doutons fort que ces agents aient été sacrifiés pour si peu. D’où l’alternative d’un nouveau recrutement au sein de la direction de la Cellule de communication», regrettent-ils.

Et de poursuivre: «Dès lors que la compétence et  l’expertise de ces agents sont reconnues dans la lettre de licenciement, rien ne peut justifier un nouveau recrutement pour des nouveaux agents qui feront le même travail que ceux qui sont remerciés». Par conséquent, les agents licenciés se disent en droit de faire valoir leurs revendications auprès de la très haute hiérarchie et espèrent être entendus et compris, car leurs collègues restés ne doivent pas se sentir en insécurité. «Il est juste question d’éviter tout précédent pouvant faire jurisprudence», concluent-ils.

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