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Perquisitions non contradictoires chez Katumbi et Kalonda

La délégation militaire conduite par le général Ndaywel qui était à Lubumbashi, a atterri à Kinshasa à 19h42’ avec 2 gros cartons scotchés et un petit coffre-fort…

Climat délétère jeudi 8 juin à Kinshasa et Lubumbashi où plusieurs propriétés de Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, et de son conseiller spécial Salomon Kalonda, détenu depuis le 30 mai aux renseignements militaires, ont été perquisitionnés. La longue journée a débuté à la résidence de Moïse Katumbi Chapwe, dans la commune de Ngaliema à Kinshasa.

En l’absence du maître des lieux, les perquisiteurs de la DEMIAP ont investi les lieux, sans la famille du propriétaire, encore moins ses avocats. Selon des témoins, une voisine a été réquisitionnée pour servir de témoin à l’opération.

A en croire un tweet de Michael Tshibangu, collaborateur de Moïse Katumbi Chapwe, «rien n’a été trouvé» sur les lieux. Appelée à parapher le procès-verbal, la voisine-témoin a conditionné sa signature à l’obtention d’une copie du PV. A défaut d’avoir obtenu gain de cause, rapportent les mêmes sources, la voisine a finalement refusé d’apposer sa signature sur le document.

La «Katumbiphobie»

A quelques kilomètres de la maison de Katumbi, la résidence de Salomon Idi Kalonda sur l’avenue Nguma, quartier Joli parc, dans la même commune, a également été visitée par le commando de la DEMIAP afin de «chercher des preuves criminelles contre Katumbi». Un témoin sur place a dit craindre de voir une «fabrication de preuves en vue de coute que coute l’incrimination de Katumbi».

Au même moment à 2.000 kilomètres, d’autres agents ont perquisitionné une résidence de Salomon Kalonda, située au croisement des avenues Moero et Adoula, dans la commune de Lubumbashi. Aucun détail n’a encore filtré de cette opération.

La famille, assise sur les pavés, a été écartée, comme les avocats, pendant que les Renseignements militaires conduits par leur chef en personne, opéraient

Dans la soirée, des sources aéroportuaires ont rapporté à «AfricaNews» le retour de la délégation militaire conduite par le général Ndaywel de la DEMIAP en provenance de Lubumbashi, précisément à 19h42’, heure de Kinshasa. «Ils ont ramené 2 gros cartons scotchés et un petit coffre-fort», ont confié ces sources. Une autre source sécuritaire citée par le journaliste Stanis Bujakera a insisté sur la légalité de ces perquisitions, «menées dans le cadre de l’affaire Salomon Della».

Selon cette source, il s’agit ici «des faits qui touchent à la sécurité nationale» et les mandats ont été «dûment signés par l’autorité judiciaire de la République». Toutefois, cette version a du mal à passer au sein de l’opinion alors que plusieurs soupçonnent des «stratégies pour écarter Katumbi de la présidentielle». Plusieurs défenseurs des droits de l’Homme ont dénoncé une opération «irrégulière». 

«Les perquisitions que les agents des renseignements militaires conduisent actuellement dans les résidences de Moïse Katumbi -à Kinshasa-, et de Salomon Idi Kalonda -à Lubumbashi- en l’absence de ces derniers et de leurs mandataires spéciaux sont amplement irrégulières», a tweeté Georges Kapiamba, président de l’Association pour l’accès à la justice -ACAJ. Dans le même élan, Starmel Twite, entrepreneur et proche de Joseph Kabila Kabange, a dénoncé un «complot» contre Katumbi qui «fait trembler tout un régime» en devenant un «vrai cauchemar pour Tshisekedi». Déjà cauchemar de dernières années Kabila, Katumbi vit actuellement un air du déjà vécu.

«Il y avait Kasumbalesa sous Kabila, et il y a eu Kongo-Central sous Félix Tshisekedi. Il y avait 600 mercenaires sous Kabila, maintenant il y a M23 et Kigali sous Félix Tshisekedi», a ainsi fait remarqué un cadre d’Ensemble pour la République cité par le journaliste Stanys Bujakera, non sans regretter de voir Félix Tshisekedi «copier tous les mauvais actes de Kabila». Absent du dernier scrutin suite à une «machination politique», Moïse Katumbi semble demeurer l’épouvantail des régimes en RD-Congo.

Depuis 2021, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer des «matoiseries» pour écarter une nouvelle fois Katumbi des starting-blocks, notamment à travers la «loi ségrégationniste» initiée par Noël Tshiani, du reste accusé de détenir la nationalité américaine.

Natine K.

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