Contrairement à ce que raconte l’intersyndicale de l’ONATRA, aucun licenciement massif n’est à l’ordre du jour à l’Office national de transport -ONATRA. Des sources internes évoquent plutôt un engagement de tous ceux qui travaillent au port. Alors qu’il distille cette rumeur, allant jusqu’à avance un chiffre total de 5.000 agents qui seraient visés par ce «licenciement massif», le même intersyndicale refuse tout dialogue, notamment avec la forte délégation du concessionnaire déjà à Kinshasa . Cette posture de l’intersyndicale laisse plusieurs observateurs perplexes, dénotant une probable «main noire» déterminer à torpiller un projet entrant dans la droite ligne de la vision du président de la République. Dans cette forfaiture, l’intersyndicale semble avoir perdu toute crédibilité auprès des agents qui refusent de perdurer dans des mauvaises pratiques. Consciente d’avoir perdu cette confiance, l’Intersyndicale se serait tourner, depuis peu, vers des jeunes désœuvrés n’ayant aucune information sur la concession.
Malgré ces couacs, le début des travaux de modernisation du port de Matadi est imminent. En interne, cette modernisation a rencontré la résistance des agents de l’ONATRA, manipulés, pour les uns, et décidés à faire perdurer l’ancien système, pour les autres. «Ce sont surtout des RD-Congolais habitués à vivre de l’enrichissement facile au détriment de l’Etat», se convainc un fervent défenseur de la mutation, décidé à tourner la page des ports illégaux qui ont fait perdre, depuis 2016, à l’ONATRA plus de 75% de ses volumes de conteneurs traités au profit d’autres ports. «Cette baisse d’activités a entraîné une diminution importante des revenus et a entraîné un manque d’investissements dans les infrastructures et les équipements, affectant considérablement la productivité et les performances du terminal», poursuit cet agent.
C’est dans le souci de redonner à cette entreprise publique ses lettres de noblesse que la concession des activités conteneurs au port de Matadi a été décidée, conclue entre le gouvernement RD-congolais et le consortium comprenant le géant mondial de l’armement MSC Mediterranean Shipping Company -MSC. A terme, cet accord devrait déboucher à la réduction significative des coûts d’importation et d’exportation.
Vers un atterrissage en douceur
A Kinshasa, une réunion technique a été organisée entre le ministère du Portefeuille, l’ONATRA et le concessionnaire Matadi Corridor Terminaux à Conteneurs afin de partager la bonne information mais aussi rassurer les agents, exposés à longueur de journées à des rumeurs infondées. Pour Matadi Corridor terminaux à conteneurs, pas question de reculer dans la détermination de transformer le terminal du port maritime international de Matadi de fond en comble et en faire un modèle de partenariat gagnant-gagnant entre la RD-Congo et le Qatar. Le projet étant l’émanation des discussions entre l’Emir du Qatar et le président Félix Tshisekedi.
Pour sa part, LCT, leader mondial du transport maritime avec une forte connaissance dans la gestion des terminaux à conteneurs, voudrait transposer son expérience de longue durée et partager ses connaissances aux usagers de grand pool économique de la ville portuaire de Matadi. Ce groupe, avec plus de 800 bateaux dans le monde, assure le transport des milliers des conteneurs. En RD-Congo, le groupe ambitionne de connecter le pays aux autres parties de la planète pour faire l’import et l’export. Ce projet de modernisation du port de Matadi est estimé à plus de 300 millions de dollars échelonnés en deux étapes. La première de 180 millions va s’étendre sur trois à quatre ans. Elle va consister à rénover et à moderniser le port de Matadi. La 2ème de 120 millions de dollars, va servir à rénover et à moderniser les équipements afin de permettre aux conteneurs grues de faire les mouvements sans incidents. «Nous sommes là pour travailler main dans la main. C’est un investissement conséquent de près de 300 millions de dollars sur toute la durée de la concession. Nous sommes déterminés à améliorer la qualité des services des armateurs, moderniser les infrastructures, apporter des équipements neufs, permettre aux agents de l’ONATRA qui vont travailler dans le terminal d’être dans les meilleures conditions possibles avec la sécurité au maximum, parce que la priorité du groupe, c’est toujours la sécurité», a expliqué Thibault Chaudet-Filmont, Manager Terminal Investments.
Du côté de l’ONATRA, deux sortes des retombées sont attendues. D’abord la redevance fixe annuelle, puis la redevance variable qui sera fonction du nombre des conteneurs. «Nous sommes toujours à la recherche du développement intégral de notre pays et les infrastructures comme les ports et les aéroports en font parties. Et que tous les partenariats qui peuvent encourager ce développement sont les bienvenus à conditions que ça soit du gagnant-gagnant. Nous sommes en train de travailler avec le partenaire pour que nous puissions atteindre ce niveau-là du gagnant-gagnant et rassurer les RD-Congolais, surtout les travailleurs de l’ONATRA que la direction générale et le conseil d’administration sont à pied d’œuvre pour finaliser ce travaille dans la vision fixée clairement par l’autorité du pays», a-t-on rapporté au sein du Conseil d’administration.
Sans l’ombre d’un doute, MCTC parait déterminé à renforcer les capacités des RD-Congolais, comptant sur la main d’œuvre locale dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant. La concession permettra de sécuriser et de pérenniser les emplois des travailleurs de l’ONATRA. L’État et MCTC ont prévu, dans le cadre de cette concession, une structuration qui assurerait la mise en place par l’État d’un fond social afin de régler durablement le passif social de l’ONATRA.
Natine K.