«Je viens de vivre une haine viscérale et barbare, une destruction méchante entretenue et encouragée, une indifférence de ceux qui doivent sécuriser les personnes et leurs biens pour répondre à la volonté du parti de celui qui devait garantir à tous le droit de cité, mais hélas!», s’est indigné l’ex-gouverneur
Mercredi 24 juin, la ville de Kinshasa a vibré au rythme d’un débordement des frondeurs se réclamant de l’UDPS, qui manifestaient contre le projet de loi des députés nationaux Minaku et Sakata. Ces militants, pour la plupart des motocyclistes communément appelés «Wewa» que la Police n’a pas pu contenir, se sont attaqués à des biens des particuliers dans la commune de Lingwala notamment à la résidence du patron de Télé 50, Jean-Marie Kasamba, la salle de fête de la femme de l’ancien gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta Yango, ainsi que l’immeuble de l’ancien gouverneur du Kasaï Oriental, Ngoyi Kasanji. D’ailleurs, ce dernier semble visiblement être la cible de ces actes ignobles, dans la mesure où, pas plus tard que hier jeudi 25 juin, des inciviques s’identifiant également comme membres du parti au pouvoir ont saccagé, à Mbuji-Mayi, la résidence de la défunte mère de Ngoyi Kasanji. Selon un témoignage à la presse de Vincent Ngoyi, ancien conseiller en communication de Ngoyi Kasanji, ces inciviques se sont rendus vers 6 heures du matin au quartier Nkashama, dans la commune de Diulu, pour s’attaquer à cette ancienne résidence de l’ex-gouverneur laissée à sa défunte maman qui y est même décédée et qui est actuellement habitée par les membres de sa famille. A l’en croire, non seulement qu’ils ont démoli la maison, mais ils ont aussi emporté tous les effets y compris un colis de diamant, et une somme importante d’argent. «Ces inciviques qui se dirigeaient vers le siège de la RTPO, chaîne de télévision de Ngokas, et à sa résidence du quartier Monaco, ont été empêchés par la Police. Mais ils ont promis d’y revenir», a fait savoir Vincent Ngoyi. Et de renseigner que plusieurs de plus proches de Ngoyi Kasanji ont également été visités par ces inciviques. Il a cité, entre autres Asser Lumbaya, la petite sœur de la mère de Ngokas, Alidor Numbi, Jean Claude Kazadi, Ananias Kabeya…
Indigné, Alphonse Ngoyi Kasanji a déclaré via un tweet: «je viens de vivre une haine viscérale et barbare, une destruction méchante entretenue et encouragée, une indifférence de ceux qui doivent sécuriser les personnes et leurs biens pour répondre à la volonté du parti de celui qui devait garantir à tous le droit de cité, mais hélas!».
Pour rappel, Alphonse Ngoyi Kasanji surnommée «Tshiobesha», entendez «buteur», a dirigé la province du Kasaï oriental dans son ancienne configuration et après le démembrement des provinces, soit de 2007 à janvier 2019. De l’avis de beaucoup d’observateurs, il n’est pas aisé, pour un régime dont le parti politique a prôné depuis longtemps la démocratie et la non-violence, de laisser ses pseudo-militants attaquer et détruire méchamment une résidence d’un citoyen, quelqu’en soient ses opinions et son appartenance politique.
Tino MABADA