La ville de Kinshasa n’a pas de marché viable, répondant aux normes requises dans ce domaine. Il suffit de se soumettre à l’exercice d’inspection dans les différents marchés de la capitale pour s’en rendre compte. Ainsi, dès son avènement à la tête de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka a prévu, dans le cadre de son programme phare «Kinshasa bopeto», la modernisation de tous les lieux de négoce de la ville, afin d’offrir à la population kinoise des endroits dignes et viables où elle peut exercer ses activités mercantiles. Dans cette optique, profitant du confinement de la commune de la Gombe suite à la pandémie à Coronavirus, l’autorité urbaine a décidé de débuter les travaux d’assainissement puis de modernisation du Marché central de Kinshasa qui se trouve actuellement fermé. A l’Hôtel de ville de Kinshasa, on justifie le choix du Marché central par le fait que c’est le marché le plus prestigieux de la ville qui doit vite retrouver ses valeurs d’antan. Ensuite, c’est aussi le marché qui reçoit le plus de personnes dans la capitale RD-congolaise. Des travaux prévus pour ce lieu de négoce sont vastes dans la mesures où ils vont consister, d’une part, en la démolition des magasins construits par un sujet libanais du nom d’Hasan, pour non respect des clauses du contrat conclu depuis l’époque de l’ancien gouverneur Kimbembe Mazunga entre l’Hôtel de ville de Kinshasa et l’homme d’affaires Hasan. D’autre part, il sera question de construire des magasins pavillonnaires en étage, réhabiliter toutes les avenus qui traversent ce grand marché, ainsi que des installations hygiéniques. Selon un analyste politique très proche du dossier et ayant requis l’anonymat, le contrat avec Hasan n’a jamais profité à la ville de Kinshasa. A l’en croire, le prédécesseur de Gentiny Ngobila a accordé la gestion du Marché central de Kinshasa au Libanais Hasan pour une durée de 25 ans. En retour, l’homme d’affaires Hasan devait moderniser ce lieu de négoce dans tous ses aspects: construction des magasins pavillonnaires, des bureaux pour l’administration du marché, des latrines, la réhabilitation des avenues, l’alimentation en eau et électricité. Malheureusement, a renchéri notre source, et ce qui est visible d’ailleurs, ce partenaire de la ville ne s’était limité qu’à la construction de 104 magasins. Bien que certaines mauvaises langues estiment que l’actuel gouverneur s’attire la foudre en voulant remettre de l’ordre dans la boutique, tout bon observateur est en même de comprendre que, dans cette affaire, Gentiny Ngobila est en train de militer pour restituer à la population kinoise et pourquoi pas RD-congolaise, sa dignité. Loin de l’idée d’être xénophobe, il a toujours insisté sur le fait qu’un étranger ne peut pas se payer le luxe de venir dicter la loi aux RD-Congolais, dans leur propre pays.
Le sort des vendeurs du Marché central
Entre-temps, Gentiny Ngobila a prévu une solution palliative: réinstaller tous les vendeurs du Marché central vers d’autres marchés de la ville. Pour y arriver, le gouverneur de Kinshasa a financé quelques communes afin que ces dernières aménagent des espaces dans leurs différents marchés pour placer provisoirement ces commerçants. Cette démarche est déjà mise sur pied au niveau de la commune de Kinshasa, où le bourgmestre Rossy Kiwa a octroyé, samedi 16 mai à la maison communale, de manière symbolique, des tables aux représentants et syndicaux de ces vendeurs. Et, dans la commune voisine de Lingwala, des travaux de réhabilitation du marché Kalembelembe sont aussi en cours. Selon des sources concordantes, il est prévu d’y installer les vendeurs des bijoux. Les mêmes travaux seront bientôt observés dans d’autres marchés notamment à Gambela, Matete, Zigida, Kabambare, etc. En clair, tous les vendeurs du Marché central ont été identifiés et seront réinstallés sans exigences financières dans ce grand lieu de négoce, dès la fin des travaux qui pourraient prendre une année.
Olitho KAHUNGU