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Nangaa et Badibanga face à la société civile pour évaluer les préparatifs du scrutin 23 décembre

Le Centre d’études et promotion pour l’assistance sociale -CEPAS- a, mardi 20 novembre 2018, servi de cadre pour abriter le débat public sur les éléments de consensus avant la tenue des élections du 23 décembre 2018. Organisé par l’Association congolaise pour l’accès à la justice -ACAJ-, ce débat a connu la participation du président de la CENI Corneille Nangaa et de l’ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle, Samy Badibanga, hormis tant d’autres personnalités de la société civile RD-congolaise.
Selon Me Georges Kapiamba, président national d’ACAJ, cette activité a été organisée dans l’optique d’évaluer le processus électoral ainsi que les dispositions prises ou à prendre pour assurer la transparence de ce processus.
Premier des intervenants, le président de la CENI, Corneille Nanga Yobeluo, a brossé un état des lieux du processus électoral qui se rapproche davantage vers son premier point d’achèvement. D’un ton ferme et rassurant, Nangaa a lâché: «au 23 décembre, les élections auront bel et bien lieu». Confiant dans le travail qu’abat les équipes sous sa direction, le président de la CENI a rassuré: «les activités préparatoires au scrutin évoluent telles que planifiées dans notre chronogramme».
Et de signifier: «Nous avons lancé la cascade de formations: 511.000 agents doivent être formés, près de 76.000 bureaux de vote seront ouverts au niveau de 20.000 sites de vote. La cascade de formation a commencé à Kinshasa au niveau 0. Au niveau 1, c’est la formation des formateurs qui sont déployés dans les 26 provinces. La formation au niveau des provinces touchent déjà à leur fin».
Avec tous les détails possibles, le président de la Centrale électorale a rendu compte de l’évolution du déploiement des matériels électoraux. «Tous les matériels sont à 80% déjà au pays au niveau des points frontaliers», a affirmé Nangaa non sans préciser que certaines provinces, notamment celles issues de l’espace Equateur à l’exception de quelques territoires, le Kwango et le Kwilu, sont totalement couvertes. Dans d’autres provinces, les opérations sont en cours. C’est le cas des provinces du Grand Kasaï dont les matériels, venus de Kinshasa, se trouvent présentement à Ilebo et attendent prendre un train pour Mwene-Ditu.
«Pour la partie Est, les matériels sont partis de Mombasa et de Dar-es-Salam pour entrer par les frontières de Mahagi, Aru, Beni, Kasindi et Goma. Les matériels de Kisangani passent par Bunia», a laissé entendre Nangaa.
 
Noël au rythme de premières tendances des résultats
A en croire les chiffres avancés par Nangaa, près de 40 millions électeurs sont attendus dans les bureaux de vote le 23 décembre 2018 afin d’opérer leur choix sur l’un des 21 candidats Présidents de la République, l’un des 16.300 candidats députés nationaux et l’un des près de 20.000 candidats députés provinciaux. 48 heures après le vote, les premières tendances des résultats seront annoncées par la CENI. C’est l’une de plus grande annonce faite par Corneille Nangaa lors de ces assises du CEPAS. «Nous ferons en sorte qu’au soir du Noël, nous annoncions les résultats», a-t-il annoncé. A la Noël, un coin de la voile sera levé sur l’identité du successeur de Joseph Kabila Kabange à la tête de la RD-Congo. Pour y arriver, la CENI a mis en place certaines stratégies estimées efficaces par son président.
«Au soir du 23 décembre 2018, à partir de 19h, seront ouverts tous les centres locaux de compilation des résultats au niveau de chaque circonscription. Dès ce jour-là, les résultats vont commencer à être collectés dans les plis. Ces plis seront ensuite envoyés aux centres nationaux de compilation. Les résultats seront comptés manuellement et la transmission se fera comme en 2006 et 2011», a expliqué Nangaa, reconnaissant tout de même qu’il reste des défis à relever avant d’en arriver au vote. Il a ainsi demandé aux RD-Congolais «d’être humbles». «Nous sommes sur terre, les élections parfaites n’existent pas partout au monde. L’essentiel est de sauvegarder la valeur intrinsèque d’un vote et que la vérité des urnes soit garantie. Cela passe par plusieurs mécanismes, entre autres la transparence et la surveillance du vote», a signifié Nangaa. Et de rassurer: «la CENI n’a rien à cacher et veut faire les choses comme dans un verre. Les portes de la CENI sont grandement ouvertes à tous ceux qui veulent obtenir des informations sur le mécanisme de vote»
Blockchain, la recette de Badibanga pour le consensus
A la faveur de ce débat public, l’ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle, Samy Badibanga a présenté sa recette afin d’aboutir à un consensus pour baliser la voie aux élections apaisées dont les résultats seront acceptés par une large majorité.
Sa recette est l’intégration de la Blockchain, une nouvelle technologie qui, selon Badibanga, a fait ses preuves dans d’autres pays en Afrique comme en Europe. «C’est une technologie qui permet à ce que l’architecture informatique de la CENI puisse être mieux sécurisée, transparente et crédible aux yeux de différentes parties prenantes», a fait savoir l’ancien PM non sans signifier que la machine à voter demeure une boite noire pour ceux qui ne sont pas informaticiens. «Nous ne savons pas de quoi elle est composée», a-t-il lancé.
Se montrant plus dévoué pour la cause des élections  devant permettre le pays à relever sa tête, le candidat des Progressistes, Samy Badibanga, reste convaincu que la Blockchain est également un outil efficace pour l’authentification des électeurs dans les bureaux de vote. «Avec la Blockchain, on peut procéder à l’installation, dans chaque bureau de vote, d’une petite machine à même d’authentifier tous les électeurs. Cela va facilement élaguer les soupçons sur les électeurs fictifs», a-t-il expliqué. Puis: «Au lieu d’avoir un contrôle physique par les agents de la CENI, cet appareil pourra authentifier la présence de chaque électeur qui effectuera le déplacement du bureau de vote. Cela nous permettra aussi d’avoir le nombre précis des votants dans chaque bureau».
Les préoccupations de la Société civile
Conviée à ce débat public et républicain, la Société civile de la RD-Congo a, par l’entremise de Gérard Bisambu, secrétaire exécutif de l’AETA, exposé ses différentes préoccupations majeures par rapport au déroulement du processus électoral. Pluridimensionnelles, ces préoccupations ont été axées sur la sécurité, le calcul du seuil, le doute de la fiabilité des résultats des élections, l’appropriation de la machine à voter, etc. Chargée de plaidoyer de l’ACAJ, Me Joséphine Mbela a rappelé l’urgence d’appliquer les mesures de décrispation politique de l’Accord de la Saint-Sylvestre.
Face à la préoccupation liée à la sécurité, Nangaa a laissé entendre: «Si l’insécurité persiste, nous irons aux élections sans les coins de la République en proie à l’insécurité. Mais, nous travaillons pour que cela n’arrive pas».
Laurent OMBA

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