Suppression de toutes les taxes à l’importation du maïs pendant six mois -mesure qui vaut seulement pour le maïs, la farine de maïs et les intrants concernant cette filière à l’instar des engrais chimiques. Création des conditions de concurrence favorables à la RDC. Suppression d’autres facteurs toxiques empêchant les opérateurs économiques de bien travailler. Autant de mesures à court terme annoncées ce lundi par le VPM et ministre de l’Economie, Vital Kamerhe et son collègue en charge de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe lors du briefing du lundi 15 mai dédié au plan de guerre du gouvernement face à la crise du maïs.
Kamerhe a également annoncé le contrôle motorisé, en vue de s’assurer de la bonne exécution de ces mesures. «Cette fois-ci, on va frapper», a martelé le vice-premier ministre en charge de l’Economie,!non sans envisager à long terme des mesures destinées à stimuler la production locale qui, aujourd’hui, ne couvre que 29%.
Muyaya a salué l’arrivée,’pour la toute première fois du vice-premier ministre Vital Kamerhe, à cet exercice de redevabilité instauré par le gouvernement afin de rendre compte à la population de ce qu’il fait. Il a ensuite annoncé le thème du jour soulignant qu’il a été parmi les points traités au dernier Conseil des ministres présidé par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Il s’agit de la réponse du gouvernement à la crise du maïs dans l’espace du Grand Kasaï et celui du Grand Katanga.
Kamerhe a fait la restitution de la mission gouvernementale effectuée en Zambie, en Afrique du Sud et dans le Haut-Katanga. Partout, les envoyés de l’Exécutif ont eu des échanges avec des opérateurs économiques. Question de s’enquérir des contours de cette rareté du maïs. Selon le VPM, il y avait bel et bien interdiction de vendre du maïs à la RDC. «Nous étions étouffés», a-t-il dit. En Afrique du Sud, par exemple, le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, le Botswana, le Malawi…ont tout acheté et que par conséquent, «il n’y avait rien pour nous», a dit le ministre de l’Economie.
Pour Kamerhe et Muyaya, le gouvernement s’emploie à répondre aux attentes des Congolais par rapport à la crise du maïs survenue au Kasaï et dans le Grand Katanga.
«Cette crise ne date pas de ce gouvernement mais nous devons, avec les potentialités qui sont les nôtres, arriver à ne plus importer le maïs», a martelé Kamerhe, citant en exemple certains pays qui sont passés par là avant de devenir aujourd’hui émergents.
Le ministre chargé de l’Economie est d’avis qu’il n’y a pas de honte pour le gouvernement à importer les produits pour nourrir sa population, car cela est une tâche qui lui incombe. Et de s’indigner que certains compatriotes considèrent l’achat du maïs en Zambie ou en Afrique du Sud, comme un signe de lâcheté ou de faiblesse. Loin de là. Dans la mesure où même les grands pays comme la Chine et le Brésil ont importé les produits dans le passé avant de sortir de cette situation de dépendance.
Kamerhe et Muyaya ont également prôné la production locale comme voie de sortie totale et définitive de cette crise, d’autant plus que ce n’est ni la terre, ni de l’eau qui manquent à la RDC. Le premier a surtout affiché son optimisme, évoquant notamment la diversification de l’économie du pays comme réponse structurelle par une série de mesures. «Soyez rassurés que la République Démocratique du Congo va se lever et reprendre sa vocation de producteur du maïs», a rassuré le VPM.