La deuxième édition de la Conférence dénommée «Le Congo d’aujourd’hui et de demain» a eu lieu le dimanche 30 juin 2024 dernier à l’Hôtel Béatrice, dans la commune de la Gombe. Ce panel a connu la participation de diverses personnalités de marque, parmi lesquelles Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement. L’on retiendra que cette rencontre qui s’est tenue à l’initiative de ‘’Congo, prospère et gagne’’ -CPG-, a retenu comme thème de l’année: «L’indépendance économique de la RDC: 64 ans après».
Aux côtés d’autres panelistes, le ministre de la Communication et Médias a exposé autour du sous-thème: «Amélioration de l’image de la RDC: Gage des investissements économiques étrangers». «J’ai apporté ma contribution au riche débat sur l’indépendance économique de notre pays organisé par Christian Mukendi et sa structure ‘’Congo, prospère et gagne’’, en marge de la célébration de 64 ans de notre indépendance», a déclaré le porte-parole du gouvernement. D’après lui, l’indépendance économique de la RD-Congo doit impérativement passer par un brisement mental de tous les RD-Congolais.
A l’en croire, chaque RD-Congolais a un rôle à jouer dans l’amélioration de l’image de marque du pays, d’abord à l’intérieur, puis à l’extérieur du pays. «Notre pays devrait être défini sous le prisme de la résilience et du talent de sa population et non pas sous celui de la violence et de la guerre comme ces dernières années», a souligné l’initiateur du nouveau narratif, avant de poursuivre: «aujourd’hui, avec le Président Félix-Antoine Tshisekedi, nous avons repris l’initiative sur le narratif de notre pays et nous travaillons quotidiennement à améliorer son image. Cela doit être compris et intériorisé par chacun d’entre nous».
«Pays de Lumumba, pays de grande culture, pays de tourisme et pays-solution pour le monde», a-t-il vanté le pays de Patrice-Emery Lumumba, soutenant que les RD-Congolais doivent se réapproprier de leur propre histoire et doivent s’impliquer quotidiennement dans son essor afin de bâtir un Congo plus beau qu’avant.
«Il ne faut pas considérer qu’un pays aussi immense que le Congo pour son développement n’a exclusivement besoin que des RD-Congolais. Je vous donne des exemples concrets. L’entrepreneuriat est une culture. Moi, qui vous parle, en 2014, j’avais organisé sur fonds propres un concours d’entreprenariat. Le projet qui gagnait devrait avoir 20 000 USD de la part d’Orange RDC et devait être incubé pendant six mois. Il y avait six ou sept jeunes dans le projet et ils avaient gagné. Mais ce projet n’avait pas vu le jour. Chacun d’entre eux revendiquait la paternité de ce projet et rien n’était fait. Lorsque nous pensions que nous devons nous réapproprier des banques, de l’agriculture, etc., il faut s’assurer que nous avons l’esprit qui va avec. Il ne faut pas se dire que je commence mon start-up. Je gagne mon premier 2000 USD et j’achète un iPhone ou j’achète un sac Louis Vuitton. C’est une culture. Donc, il ne faut pas considérer aujourd’hui que nous sommes face à une forme de fatalité. Les nations se construisent sur des centenaires et des millénaires», a-t-il indiqué.
Et d’ajouter: «notre génération ne sera utile que lorsque nous aurons identifié la mission qui est la nôtre et que nous la vivons pour voir dans quelle mesure, nous pouvons développer notre pays. Vous êtes un journaliste de premier plan. Dites-moi les hommes politiques RD-congolais lorsqu’ils passent sur vos plateaux, est-ce qu’ils discutent des sujets de fond ou les débats politiques ne portent que sur la polémique, le positionnement des individus, alors comment pensez-vous qu’on peut suffisamment développer d’intelligence? Le mobile qui nous pousse à aller au pouvoir c’est un mobile de ‘’ôtes-toi que je m’y mette’’. Vous savez la pire dictature au Congo, c’est la dictature de la routine. Vous arrivez ministre de la Communication. Il fait quoi. Il fait les comptes rendus du gouvernement. Le ministre de l’Industrie fait quoi. Le ministre de la Jeunesse. Nous tous, marchons sur des sentiers qui ont déjà été construits parce que, malheureusement, c’est aussi par-là que nous-mêmes peut-être je dirais peut-être l’influence du système. Si vous n’êtes pas en mesure de vous dédoubler pour briser ce système. On n’aurait pas pour mon cas les briefings et autres exercices permanents de redevabilité».
Patrick Muyaya pense en outre que chaque RD-Congolais doit avoir le courage de taper dans le système pour un changement de narratif réel. Il a pris l’exemple de la télévision nationale qui est sous sa tutelle et qui est le seul vecteur qui relie tous les RD-Congolais au pays en même temps dans un pays où les voies de communication sont presqu’inexistantes. Il souligne qu’il faut un brisement pour transmettre des bonnes connaissances et déclencher une révolution mentale.
«Tant que l’homme lui-même n’a pas compris son rôle et comment il se remet en question. Moi, je considère que la tâche principale revient à moi et à vous, nous approprier la qualité de ce que consomment les RD-Congolais, nous resterons dans les plaintes. Prenons le pari. C’est aussi là des objectifs, nous devons aller des brisements en brisements pour être sûrs que nous avons créé un système qui nous permettra de nous refaçonner mentalement», a-t-il conclu son intervention.
A savoir que le deuxième panel était composé du ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, du ministre honoraire de l’Industrie, Germain Kambinga, et du Professeur François Baleke. Comme tous les autres panelistes, le ministre Muyaya pense que la RD-Congo a des cerveaux capables de changer le cours de son histoire par rapport à son indépendance économique. Il pense aussi que la RD-Congo est sur la bonne voie et qu’elle est en plein processus de changement de narratif. Ce qui a rejoint les avis émis par les autres intervenants à ce panel.