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Matata Ponyo: la première affaire pénale de la Cour constitutionnelle mal partie

C’est un procès concernant un ancien Premier ministre, un sénateur en plein mandat. Initialement entendu par le Procureur près la Cour constitutionnelle dans le dossier de “zaïrianisation” autorisé par le Sénat mais dont le fond s’est avéré vide, à en croire ses avocats, mais poursuivi par le même Procureur dans le dossier Bukanga-Lonzo, cette fois-là sans l’aval de la chambre haute du Parlement, inculpé et contraint de se présenter le 25 octobre 2021 devant des juges, pas les siens, la toute première affaire pénale de la Cour constitutionnelle fait jaser.

“Matata Ponyo, malade, empoisonné selon ses médecins, affaibli et recommandé pour un suivi médical approprié à l’étranger mais bloqué au pays, dans une espèce de prison dorée, après son refus d’accepter d’échanger sa visite médicale à l’étranger contre l’engagement d’être auditionné dans le dossier Bukanga-Lonzo par le Procureur général près la Cour constitutionnelle,
devrait logiquement être jugé par la Cour de Cassation”, s’est lamenté un proche, convaincu que ce procès est mal parti.

Selon certaines sources judiciaires étonnées, l’ancien ministre délégué des Finances, Patrice Kitebi, un des prévenus dans cette affaire, justiciable devant la Cour d’appel, est traîné, lui aussi, devant la Cour constitutionnelle, pour y être jugé sans possibilité d’appel.

Les mêmes sources judiciaires ont rapporté ces derniers jours que le troisième prévenu, le sujet sud-africain Christo Grobler, responsable d’Africom, la société chargée d’exécution du projet Bukanga-Lonzo, n’a jamais été atteint par les huissiers de la Cour constitutionnelle. “L’adresse sur le boulevard du 30 juin indiquée dans l’exploit lui destiné étant inexacte, un voisin sorti de nulle part s’est finalement présenté par devant les huissiers et a reçu le fameux courrier”, ont-elles précisé. Voici que la procédure veut que la la Cour atteigne le prévenu Grobler dans son pays de résidence dans un délai de trois mois.

Malgré les irrégularités soulevées, l’affaire est tout de même fixée et appelée le 25 octobre prochain. Encore une fois, le monde entier observe la République Démocratique du Congo. Il attend voir comment la Cour constitutionnelle va devoir gérer ce tout premier dossier pénal préparé après des semaines de bras de fer judiciaire entre le Procureur et le principal accusé, Matata Ponyo, présenté par l’Inspection générale des finances -IGF- comme “l’auteur intellectuel” du détournement de 205 millions de dollars sur les 285 millions alloués à ce projet agricole dans le Kwango.

Tino MABADA

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