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Samuel Masambukidi prend acte des excuses du Roi Philippe aux RD-Congolais

A considérer les Saintes écritures, le pardon libère. Il accorde un grand soulagement dans les esprits des victimes. Se disant gardienne des valeurs ancestrales, l’Église lumière du Christ au Congo -ELUCCO- par l’entremise de son chef spirituel et représentant légal, son éminence Samuel Masambukidi prend acte des regrets exprimés par le petit fils du Roi Léopold II, à savoir: le Roi Philippe de la Belgique à l’occasion du 60ème anniversaire de l’accession de la RD-Congo à la souveraineté nationale et internationale. Le leader de l’ELUCCO évite de sous-estimer ce geste du descendant de Léopold II adressé au Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en reconnaissance des atrocités et cruautés commises en RD-Congo depuis l’époque de l’Etat independent du Congo -EIC- en passant par la période coloniale. C’est ainsi qu’à travers une lettre adressée au Royaume belge à via son ambassadeur en à Kinshasa, Samuel Masambukidi exige mieux qu’un simple regret. «Le Roi Philippe doit aller au-delà des regrets en présentant au pays de Lumumba, Kimbangu, Masambukidi et Kimpavita des excuses sincères et publiques sur place en RD-Congo où ont été commises ces atrocités», écrit-il. Puis: «Le monarque belge doit donc se déplacer en RD-Congo pour présenter ses excuses dans un lieu stratégique et historique du pays conformément à nos coutumes». Ici, le chef spirituel de l’ELUCCO insiste sur la dépolitisation de ce pardon belge. Selon lui, cela doit se faire au tour des chefs spirituels des Confessions religieuses défendant les valeurs ancestrales, lesquelles confessions ont subi les atrocités de part des Belges au point de perdre même leurs leaders engagés dans le combat de lutte contre la colonisation au prix du sang. De manière symbolique, il propose, entre autres le dépôt des gerbes des fleurs sur les tombes ou monuments des victimes. Et ce, en présence des autorités politico-religieuses du pays. «Conformément aux coutumes africaines en générale et RD-congolaises en particulier, ce pardon et réparations attendues ne doivent pas se faire selon le bon vouloir des Belges encore moins leurs orientations mais plutôt selon les us et coutumes RD-congolaise», précise-t-il. Et d’ajouter: «si chaque pays a ses coutumes, valeurs, principes fondamentaux et pensées généralement protégés par ses anciens et autorités ancestrales, la Belgique ne peut en aucun cas se référer à ses valeurs pour réparer les préjudices de la colonisation vécus et subis par les RD-Congolais sur leur sol». A l’en croire, le pardon et les réparations des actes ayant causé mort d’hommes ne se font pas de bouche à l’oreille comme l’a fait le Roi belge par une simple correspondance adressée au Chef de l’Etat RD-congolais. «Cela requiert certaines exigences coutumières préalablement établies», dit-il. Il estime qu’au-delà de tout, le pardon et les réparations doivent être proportionnels aux préjudices causés conformément aux valeurs RD-congolaises et pour les cas des atrocités de la colonisations, la Belgique doit se référer aux ancêtres représentés à ces jours par leurs arrières-fils qui veuillent sur la pérennisation des valeurs, culturelles, des us et coutumes du pays. «Pour le sang des RD-Congolais versé durant plus de 52 ans par les belges, il faut des cérémonies pouvant  reconnaitre de la part de la Belgique le mal  commis ainsi que la valeur de nos aïeuls abattus et peut-être enterrés comme des vulgaires gens sur leur propre sol alors qu’ils défendaient et protégeaient leurs valeurs», martèle Masambukidi. Selon lui, ces initiatives seront suivies par d’autres exprimant le pardon belge pour permettre aux âmes de nos aïeuls de se reposer dans la quiétude et favoriser ainsi un nouveau départ des relations bilatérales pour le bonheur de tous et de RD-Congolais en particulier. Le représentant légal de l’ELUCCO adopte ici une attitude réconciliante et ses dires l’attestent. «Sans imposer une quelque exigence, la RD-Congo ne doit pas se contenter d’un simple regret de surcroit motivé selon la volonté belge alors que ce sont les RD-Congolais qui ont péri. Aussi longtemps que ces exigences ne seront pas prises en compte et appliquées, la Belgique restera à jamais coupable de ces atrocités dont la cruauté crie réparation plus de 60 ans après l’indépendance de la RD-Congo», déclare-t-il. Ce n’est pas tout. Le radier de l’ELUCCO exige en plus la restitution des biens volés pendant la colonisation exportée vers la Belgique comme une autre preuve du pardon du Roi Philippe. «Des biens de valeurs représentant les richesses culturelles ancestrales, scientifiques et religieuses de la RD-Congo sont gardés à ces jours dans les musées belges et d’ailleurs», souligne-t-il. Sur cette liste non exhaustive, Samuel Masambukidi cite la dent d’Emery Patrice Lumumba et tant d’autres biens de valeurs. Le leader masumbukidiste salue le courage du Roi Philippe. «Reconnaissant la nécessité de renforcement des liens entre les deux peuples dans sa lettre adressée au Président Tshisekedi, le Roi belge doit poser des actions concrètes pour rétablir la confiance perdue après plus de 52 ans des atrocités. Pour ce faire, le gardien des acquis ancestraux attend du Roi belge la restitution exacte des faits, la révélation de la vraie version des faits et l’historique jusque-là gardées secret, c’est-à-dire expliquer aux progénitures des victimes directes des atrocités de l’époque coloniale et de l’État indépendant du Congo, les méthodes sournoises utilisées pour obtenir la signature des autorités coutumières permettant la déportation de leurs enfants», dit-il, insistant sur le fait que «des regrets exprimés sur le sol belge à plus de dizaine de milliers de kilomètres ne suffisent pas». Pour ce leader religieux, si la Communauté internationale est aujourd’hui unanime sur le caractère cruel des atrocités des actes du colonisateur en RD-Congo 60 ans après au point d’obtenir la destruction des statues du Roi Léopold II, son descendant peut le remplacer valablement s’il réussit ce pari en réparant ces blessures par des actions concrètes, sincères. Aux yeux de l’ELUCCO, les regrets du Roi des Belges constitue une preuve irréfutable du combat de son leader car l’homme noir doit retrouver son indépendance sur tous les plans. «Le climat de méfiance qui caractérise les deux États et le rétablissement des liens bilatéraux peuvent être possibles à la seule condition que la mémoire de victimes soit honorée et leurs sacrifices reconnus», conclut Samuel Masambukidi.

Octave MUKENDI

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