Confrontée à une dette de 70 millions de dollars dont 50 millions de dette sociale en plus de la vétusté de ses équipements et d’un déficit financier, la Congolaise des voies maritimes -CVM- joue sa survie. Après sa sortie de coma à la faveur de l’acquisition de «Mandjani», sa nouvelle drague achetée avec le concours du Président Félix Tshisekedi et arrivée le 25 novembre 2020 au quai de son chantier naval de Boma, cette entreprise publique de balisage et de dragage du bief maritime congolais s’impose un nouveau challenge. Sa Directrice générale, Marie Christine Tusse Dahumbo, a fait part de son rêve de lui donner un nouveau souffle en comptant sur les recettes issues de la nouvelle redevance négociée avec la Fédération des entreprises du Congo -FEC-, dédiée à financer le coût d’exploitation de la drague, constituer des provisions pour l’achat d’une nouvelle drague et à financer la formation du personnel.
Grâce à ce contrat, Mandjani a pu assurer deux campagnes de dragage et porté à 8 mètres la profondeur des eaux. Les fonds générés par cette redevance ont également permis le début de la formation du personnel et la constitution d’une provision de 1,5 million de dollars pour l’achat d’une deuxième nouvelle drague. La compagnie planifie, en outre, l’instauration de la navigation nocturne dans les prochains mois.
À ces défis, viennent s’ajouter le challenge lié à l’amélioration des recettes. Pour ce faire, Tusse entend tirer profit de la drague Mandjani pour perfectionner la calaison et récupérer une partie du trafic détournée par les pays voisins, notamment l’Angola et le Congo Brazzaville.
Alors que le renouvellement de l’outil de production exige des capitaux importants dont la CVM ne dispose pas, la Conférence d’Atlanta a constitué pour Tusse l’occasion tant rêvée pour exprimer le besoin d’autres investissements supplémentaires, essentiellement les daugues flottants, ceux en place étant centenaires, des études hydrographiques, des vedettes de balisage et des vedettes de pilotage.
Ce plaidoyer se justifie par le fait qu’actuellement, la CVM fonctionne dans un contexte de déficit financier qui ne lui permet pas de supporter les charges d’exploitation, de payer les salaires des agents et les enveloppes des employés éligibles à la retraite. Comparativement aux années 1990, les recettes sont en baisse.
Madame le manager de la CVM a insisté sur la mission de cette entreprise qui comporte beaucoup d’effets d’entraînement sur les sociétés publiques et privées opérant dans le secteur du commerce extérieur. Grâce à la CVM, le pays peut s’approvisionner par la voie Ouest à moindre coût. C’est aussi grâce à son apport que DGDA, OCC, OGEFREM et autres mobilisent les recettes en faveur de l’État.
«Les usagers de la route exigent au moins 8 mètres de profondeur. Au cours de ces quatre dernières années, la CVM a pu bien s’acquitter de ce devoir. En attendant le port en eau profonde, notre société demeure encore une actrice incontournable dans les domaines du commerce extérieur et de mobilisation des recettes publiques», a fait comprendre Mme Tusse, faisant appel à l’accompagnement des partenaires, soulignant qu’à travers la redevance née du contrat avec la FEC, la CVM dispose d’une garantie suffisante pour lever les fonds… même aux Etats Unis où son brillant oral a été salué.
AKM
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