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RDC: Jeanine Mabunda, une nouvelle voix qui dérange les extrémistes toutes tendances confondues

“Il faut garder les choses dans leur proportion et apprécier plutôt l’intelligente réponse de J. Mabunda à la sortie britannique du Président de la République. Rappeler le prescrit de la Constitution ne constitue aucune faute. Aux thuriféraires et opportunistes de tous bords de savoir que dans la République, il n’y a pas de monarque de droit divin”. L’argument est du député national Ensemble Sam Bokolombe. Il est adressé à tous ceux qui font un procès à la speakerine de l’Assemblée nationale, accusée d’avoir outragé le Président de la République. Passée au peigne fin, cette réflexion de l’élu de Basankusu charrie deux enseignements.

Primo: il ne faut pas faire de Félix Tshisekedi un nouveau dictateur, l’UDPS n’ayant pas lutté pendant près de quatre décennies pour espérer à une élue, une intellectuelle, une compatriote sa liberté d’expression, sa contribution au débat démocratique.

Secundo: il ne faut pas confondre toute sortie du Président de la République à son adresse au Parlement réuni en Congrès, la seule qui n’appelle aucun débat, conformément à la Constitution.

D’où vient alors le problème? Pourquoi cette bronca dont Mabunda est victime? Un député national FCC et un jeune membre du mouvement citoyen ECCHA estiment avoir des explications.

Selon le premier, la polémique créée autour de la sortie médiatique de Jeanine Mabunda, lors de la cérémonie traditionnelle d’échanges de vœux organisée par le Bureau de l’Assemblée nationale avec la presse, au sujet de la prétendue dissolution de la Chambre basse par le Président de la République, dénote simplement d’une volonté de nuire à sa personne, surtout que cette dernière est en train de marquer positivement son début de mandat à la tête de cette institution.

“En effet, lors de son élection à la tête de la chambre basse du parlement de la République Démocratique du Congo, beaucoup ne pouvaient s’attendre de voir une femme forte de conviction et intelligente assumer ses fonctions avec abnégation et rigueur”, argumente cet élu du peuple.

Plusieurs médias ont eu à reconnaitre en sa personne, un combat et un engagement politique ferme dans l’exercice de ses fonctions et pour ce, elle a été plébiscitée la femme d’influence politique 2019, soutient-il.

Le député affirme aussi que les valeurs éthiques, politiques et démocratiques qui guident le leadership de la speakerine de l’Assemblée nationale ont été reconnues par le Chef de l’État lors de son discours sur l’État de la nation devant le Congrès en ces termes: “je réitère mes vives félicitations à Jeanine Mabunda qui est une femme non seulement forte et dynamique mais aussi intelligente; elle incarne le visage de l’alternance et est parmi les femmes qui font la fierté de la nation”.

Cette reconnaissance ne pouvait, à l’en croire, plaire à certains acteurs politiques au sein de la Coalition. “Politiquement, la personne de Mabunda gène et ses dernières sorties publiques à côté du Chef de l’Etat notamment lors de l’inauguration du Musée national ainsi que sa gestion du bureau de l’Assemblée nationale déjouent tous les pronostics négatifs de ses adversaires politiques”.

Le député FCC croit dur comme fer que le leadership de Mabunda commence à déranger au point où ses détracteurs ont commencé à mener une campagne de diabolisation au sein de l’opinion l’accusant d’avoir dépouillé son vice-président, l’UDPS/CACH Jean Marc Kabund, de certaines de ses attributions en les confiant au 2ème vice-président Balamage, membre du FCC. N’ayant pas fait échos au sein de l’opinion nationale qu’internationale, les ennemis de Mabunda vont trouver l’occasion, d’utiliser une presse et des réseaux acquis à une certaine sensibilité politique pour déformer ses propos tenus, les sortir de leur contexte et ce, dans le but de nuire à sa personne et l’opposer au Chef de l’État, avec qui ils entretiennent de relations institutionnelles harmonieuses.

Il sied de rappeler que dans son adresse à la presse, Madame Mabunda a rappelé l’importance de répondre aux besoins prioritaires des populations dont les élus sont les représentants à l’Assemblée nationale.

Pour le député en effet, en tant que citoyenne et, de surcroît responsable d’une institution citée dans une adresse du Chef de l’État aux compatriotes de la diaspora à Londres, la Constitution de la République ne lui interdit pas de donner un avis sur des questions d’actualité. Ensuite, le cadre dans lequel s’inscrit son intervention était une cérémonie d’échange des vœux au cours de laquelle elle a répondu aux questions de la presse.

Ce faisant, en tant qu’élue du peuple et présidente de la chambre législative, Madame Mabunda a rappelé simplement à tous l’importance de poser tous les actes en ne s’appuyant que sur la Constitution afin d’éviter toute forme de piège qui pourrait se refermer sur la première institution du pays. Faisant partie de la coalition, elle tient à ce que la paix règne et que les extrémistes trouvent des raisons de créer des crises ailleurs.

C’est ainsi qu’en cette qualité, “elle a rappelé à l’assistance et non au Chef de l’Etat, les conditionnalités pour arriver à la dissolution de la Chambre basse en appuyant son argumentaire sur les dispositions de l’article 148 de la Constitution. Elle a rappelé, outre les conditions, la procédure à suivre pour y parvenir. A cela, elle a signifié que toute autorité assumant les hautes fonctions ne peut déroger aux prescrits de la Constitution de peur de se voir sous le coup des dispositions de l’article 165 de la Loi mère”.

Démarche pédagogique

Analysée sous cet angle, la démarche de Jeanine Mabunda était plus pédagogique à l’endroit de l’assistance afin d’éviter au Chef de l’Etat de tomber dans le cas de violation intentionnelle de la Constitution, car dans toute démocratie, le principe veut que le pouvoir arrête le pouvoir et qu’en sa qualité de garant de la Constitution, le Chef de l’Etat doit veiller à ne pas suivre des personnes mal intentionnées autour de lui, qui veulent s’arroger ce droit de marcher sur les dispositions constitutionnelles. Ce qui justifie sa phrase “n’est juriste qui veut” adressée en réalité à toutes ces personnes qui s’improvisent en juriste autour des uns et des autres.

Il importe de savoir que le travail d’un député est de veiller à l’amélioration des conditions de vie de la population notamment à travers le contrôle de l’action gouvernementale.
Ainsi, au cours de cet échange, Mabunda a tenu à rappeler à la presse l’importance d’accompagner les institutions de la République de manière objective en jouant pleinement son rôle de 4ème pouvoir.

“Les prophètes de malheur ne réussiront pas à créer des lignes rouges imaginaires”, estime un jeune compatriote membre du mouvement citoyen ECCHA. Il appelle, du reste, tous les acteurs politiques à privilégier l’intérêt supérieur de la nation en épargnant le peuple de leur guéguerre qui n’avance en rien le pays et qui risque de compromettre les acquis démocratiques obtenus au prix d’énormes sacrifices, en replongeant le pays dans le chaos.

“Ne nous reposons pas sur nos acquis, mais efforçons-nous de construire la paix, de vouloir que la paix soit dans le cœur et dans l’esprit de chaque congolais”, conseille-t-il.
En conclusion, il y a lieu de retenir que seule la Constitution prévaut comme mécanisme de résolution des conflits sur les compétences des institutions.

Gattuso

Libre penseur congolais

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