Le débat autour de la loi électorale, cadre légal devant organiser les élections de 2023, continue d’alimenter le débat dans le ghota sociopolitique national. Alors que le FCC de Joseph Kabila a posé des conditions pour participer à l’examen de cette loi à l’Assemblée nationale, l’ECT, Parti politique membre de cette plateforme, dénonce plusieurs manœuvres orchestrées par l’Union sacrée “pour tricher à travers ce texte”.
Dans une matinée politique ce samedi 16 avril à son siège à Kinshasa, le parti politique “Éveil de la Conscience pour le Travail et le Développement” -ECT- a indiqué qu’il est bien disposé à participer aux élections transparentes, crédibles, inclusives et organisées dans le délai constitutionnel. Une position qui va dans le même sens que celle de sa famille politique, le FCC: “Pas d’élections sans consensus, avec une Ceni politisée et une cour constitutionnelle aux ordres”.
Pour participer aux élections, ECT pose les mêmes préalables que le FCC en les résumant essentiellement en deux points : une CENI véritablement indépendante dans laquelle l’Opposition est représentée, et la nomination des juges constitutionnels, dont certains sont déjà en dépassement de mandat, conformément à la Constitution.
Vent debout
“Les élections sont une matière citoyenne. Depuis 2006, elles ont toujours fait l’objet d’un large consensus entre l’Opposition, la Majorité et la Société civile. Et les options sont généralement levées, après débat général dans la plénière, dans une commission paritaire”, a lâché le député national Boniface Balamage, Président National de l’ECT.
La loi qui sera discutée au Parlement a été présentée par un groupe informel dit G13 mais d’après l’ECT, l’Union Sacrée a déjà travaillé un texte taillé sur mesure qui planifie la tricherie aux élections de 2023.
Par une malice délibérée, la première disposition viserait à exclure un grand nombre de partis et regroupements politiques. “Le fait de vouloir que les partis ou regroupements présentent au moins 60% de candidats pour que leurs listes soient acceptées, est une grande tricherie car eux vont utiliser les moyens de l’Etat et ils savent bien que les autres ne volent pas comme eux”, a murmuré un cadre de l’ECT prenant part à la matinée politique.
En outre, ce Parti Kabiliste est aussi vent debout contre l’augmentation de la caution électorale qui passerait de 1000 USD, en 2018, à 2000 USD voire 3000 USD par candidat pour les élections de 2023. ECT propose plutôt que la caution de 2018 soit divisée par 4, soit 250 USD par candidat, pour donner à tout Congolais la chance de postuler.
En ce qui concerne le seuil électoral, ECT accuse l’Union Sacrée de vouloir ramener le seuil à 5% aux législatives provinciales et nationales de 2023 alors qu’il était à 3% pour la députation provinciale et à 1% pour la nationale, en 2018. ECT exige la suppression du seuil ou à défaut de garder carrément celui de 2018.
Dans la série de dénonciations, l’ECT décrie la tentative de changement du mode de scrutin pour les élection des gouverneurs et des sénateurs. “Cette modification est un piège pour pousser à la révision voir au changement de la Constitution”, dit-on dans ce parti. Dans le même cadre, l’interdiction de la suppléance par les membres des familles des candidats sonne comme une discrimination négative aux oreilles des cadres de l’ECT. “Tout Congolais peut être suppléant, qu’il soit proche parent ou pas”, défend cette formation politique.
ECT accuse aussi l’Union sacrée de concocter l’exclusion des élections dans les territoires à conflit et l’exclusion de certains partis politiques en se basant sur la durée de leur existence. D’après ce parti, les députés de l’Union Sacrée veulent insérer ces mauvaises dispositions dans la loi électorale pendant les travaux de la commission PAJ en évitant le débat dans la plénière.
Pour barrer la route à cette tricherie, d’après eux, l’ECT appelle la population à la vigilance, et le cas échéant, à assiéger le Palais du Peuple s’il le faut!
Avec Agences