La communauté Teke Humbu est mécontente. Très déçue parce qu’elle n’a aucun représentant dans l’actuel gouvernement. Dans un mémorandum adressé au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, le 29 août 2019, les chefs coutumiers Teke Humbu demandent la représentativité des originaires de la ville-province de Kinshasa dans la gestion de la chose publique, conformément à l’article 90 alinéa 3 de la Constitution. Faute de quoi, ils disent recourir aux forces de leurs ancêtres pour être rétablis dans leur droit le plus légitime.
Les victimes de la non représentativité au premier gouvernement du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, se font signaler dans la ville-province de Kinshasa. Les Teke Humbu qui sont les populations autochtones de la capitale sont en colère. En furie parce qu’ils ne sont pas représentés dans la toute première équipe gouvernementale qui résulte de l’alternance pacifique au sommet de l’Etat. Dans un mémorandum envoyé le 29 août dernier au Chef de l’Etat, les chefs coutumiers Teke Humbu de tous les groupements de la ville-province de Kinshasa ont clairement exprimé leurs doléances. Au Président de la République, ils ont demandé de corriger l’erreur matérielle intervenue dans la formation du gouvernement où leur communauté n’est pas représentée. «Dans notre mémorandum, nous avons demandé au Chef de l’Etat de corriger cette erreur matérielle en tenant compte de la représentativité des originaires de la ville-province de Kinshasa dans la gestion de la chose publique, conformément à l’article 90 alinéa 3 de la Constitution de la République. C’est tout ce que nous, les chefs coutumiers des originaires de cette terre qui abrite la capitale, avons demandé. Rien d’autres», ont expliqué certains chefs traditionnels Teke Humbu rencontrés dimanche dans la soirée au quartier Bibwa dans la commune de la N’Sele. En fait, les prescrits de l’article 90 alinéa 3 de la Constitution dont question consacrent la représentativité nationale comme mode de la composition du gouvernement central. «Franchement, le peuple Teke Humbu, autochtone de la ville-province de Kinshasa, a appris avec un grand regret la publication de l’équipe du Premier ministre Sylvestre Ilunga où l’on ne trouve aucun représentant de la ville-province de Kinshasa», ont déploré les mêmes chefs coutumiers. Et de continuer: «alors que les dispositions constitutionnelles des articles 11, 12 et 13 stipulent qu’aucun Congolais ne peut en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques ni en aucune autre matière faire l’objet d’une mesure discriminatoire qu’elle résulte de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions ou des convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à une minorité culturelle ou linguistique». Dans leurs argumentations, les autorités coutumières Teke Humbu disent ne pas comprendre pourquoi les instructions du Président de la République relative à la représentativité dans la formation du gouvernement n’ont pas été respectées. «La mouture du gouvernement Ilunkamba avait connu beaucoup de navettes. Le Président de la République avait instruit le Premier ministre de tenir compte de l’équilibre géopolitique comme l’un des critères clés de la mise en place du nouveau gouvernement. Et vous le savez bien que moi parce que c’était médiatisé tambour battant. Alors, nous nous posons la question de savoir où sont les représentants de la ville-province de Kinshasa? Voilà pourquoi nous demandons à notre Chef de l’Etat de prendre en compte la représentativité des originaires de la ville-province de Kinshasa que sont les Teke Humbu», ont-ils renchéri. A la question de savoir comment le Président de la République va-t-il corriger cette erreur maintenant que le gouvernement est déjà au travail, les chefs des groupements des autochtones de Kinshasa ont été très directs: «dans notre mémorandum, nous lui avons donné des pistes de solutions. Nous avons sollicité à son autorité une correction à travers les nominations des nos dignes fils et filles dans les autres instances de prise des décisions. Les Portefeuilles de l’Etat et la diplomatie ne sont pas encore touchés. C’est là que nous attendons de lui une correction. Parce qu’agir ainsi sera une manière de pallier la frustration et la marginalisation dont les Teke Humbu sont victimes». Et de poursuivre: «ne pas penser à corriger ce que nous qualifions d’erreur matérielle, nous poussera à recourir à nos ancêtres pour faire entendre. Vous me demandez comment? Ah Bon. Vous avez des chantiers à Kinshasa oui ou non. Et ça ne te dit rien? Quand le chef coutumier est mécontent plus rien ne marche dans ce domaine. Mais nous avons besoin de bloquer quoi que ce soit».
Dorian KISIMBA