ActualitésSports

Léopards: Makelele victime d’une guerre de leadership

Claude Makelele devra patienter avant que son rêve de diriger les Léopards ne se concrétise. Annoncé comme le premier choix du Président de la République, Félix Tshisekedi, pour prendre la suite de Florent Ibenge, probablement sur le départ, l’ancien tricolore n’a pas encore obtenu un avis favorable de la Fédération congolaise de football -FECOFA-, organe technique. Et pourtant, au sortir de sa rencontre avec le Président Tshisekedi, des médias ont envoyé Claude Makelele à la tête de la sélection RD-congolaise de football. Après avoir fait la une des médias aussi bien nationaux qu’internationaux, cette nouvelle a vite été démentie par le président de la Fédé.

Contacté par le journal «l’Equipe», Constant Omari s’est opposé à toute ingérence gouvernementale. «Le cas Ibenge n’est pas encore scellé. Je le rencontre prochainement. Le choix du nouveau sélectionneur, s’il y aura, revient à la FECOFA. Celle-ci place les compétences avant les noms», a-t-il réagi face à la recrudescence des rumeurs. Des déclarations diversement commentées dans l’opinion. Certaine personnes trouvent en cette sortie médiatique un recadrage «nécessaire» face à la prétention affichée par des proches de la haute hiérarchie du pays. Plusieurs autres personnes déplorent cependant des arguments de façade. Selon elles, à maintes reprises, le Président de la République s’est immiscé dans le choix du sélectionneur national. En RD-Congo, le foot n’est pas seulement un sport, c’est aussi une religion avec des répercussions sur la politique voire la vie nationale. «Mobutu est allé jusqu’à racheter des contrats des joueurs dits belgicains pour leur permettre de jouer la CAN 1974. Pire, Joseph Kabila s’est lui-même impliqué pour le retour de Claude Leroy», a rappelé un analyste sportif. «L’Etat qui paye le sélectionneur et finance la sélection est en droit de donner des orientations», soutient un autre.  Pour ces analystes, le cas Leroy est encore frais dans la mémoire. Revenu sur le banc des Léopards en 2016, à la veille de la CAN, le «sorcier blanc» a directement été placé sous la tutelle de la présidence. A quelques jours de la CAN, alors que la préparation est bâclée, Leroy a adressé sa lettre de démission à… Joseph Kabila. Qu’est-ce qui a changé depuis?

Une guerre d’égo en filigrane

Dans cette partie de ping-pong, la vraie cause de la rupture entre l’avenue de la Justice et la Cité de l’OUA serait, de l’avis de quelques bouches indiscrètes, la guerre de leadership. A la fédé, on verrait d’un très mauvais œil la marche de protestation prévue le 30 juillet prochain pour réclamer la tête d’Omari.

Initialement prévue le 23 juillet, cette procession, organisée par l’ASBL Tshilombo toutes tendances -3T-, a été reportée sur décision de l’autorité urbaine sursoyant d’une semaine toute activité publique.  Dans les couloirs de la FECOFA, l’on accuse Vidiye Tshimanga d’être derrière cette démarche car très proche des cadres de l’ASBL 3T. On ne digère pas les ambitions du nouveau président du DCMP de diriger la FECOFA. A la Fédé, on n’écarte pas l’idée de faire payer au DCMP le prix fort. «Cette ASBL et sa marche mettront DCMP en difficulté», a notamment réagi un conseiller de la FECOFA qui a requis l’anonymat. Comme qui dirait un dicton: «lorsque les éléphants se battent, c’est l’herbe qui en pâtit». Aujourd’hui, c’est Makelele, demain ce sera DCMP. Qui sera donc la prochaine victime de ce combat des gladiateurs? Est-il que Makelele ou pas, Ibenge n’a pas atteint les objectifs de son contrat et se retrouve donc sur une chaise éjectable, il en va de la survie d’Omari.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page