Des associations des sportifs, des journalistes voire le grand public sont dans une colère noire contre les méthodes qui ont élu domicile à la Fédération congolaise de football Association -FECOFA. Alors qu’à travers le monde, des Chefs d’Etat auteurs des Constitutions taillées sur mesure pour s’éterniser au pouvoir ont été destitués par la pression de la rue, en RD-Congo, ces associations remontées veulent s’en servir cette fois pour descendre un dirigeant sportif malgré les dispositions verrouillées du Règlement intérieur de la FECOFA. Une marche de colère est en gestation contre Constant Omari Selemani. La demande en a été faite aux autorités de la ville de Kinshasa, samedi 27 juillet dernier. Selon des informations glanées auprès des organisateurs, plusieurs griefs sont mis à charge du tout récent 1er vice-président de la CAF: l’opacité dans la gestion des fonds publics mis à la disposition de la fédération; l’occultation des recettes générées par les contrats publicitaires -Vodacom, Orange-, ainsi que le manque de projets et de visions viables tant pour l’équipe nationale que pour les clubs.
Constant Omari est visiblement sur une chaise éjectable. La pression se multiplie pour réclamer, sinon exiger, sa démission de la présidence de la Fédération congolaise de football Association -FECOFA. Hormis les associations des sportifs voire des journalistes, des jeunes réunis au sein du Rassemblement pour l’orientation de nouveaux jeunes majeurs -RONJEMAC- ainsi que des collectifs d’activistes appellent, à leur tour, à la démission de Constant Omari et de ses collaborateurs. Dans une correspondance, samedi 27 juillet 2019, au gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, ils sollicitent l’accompagnement et l’encadrement par la police de leur marche pacifique prévue le mercredi 31 juillet prochain dans la capitale. Objectif: pousser Omari à la démission. Cette marche pacifique partira du Rond-point Huileries à Lingwala pour chuter au siège de la FECOFA, dans la commune de la Gombe, où les manifestants déposeront leur mémorandum. Après, ils lanceront une pétition appelant les RD-Congolais à décider de l’avenir de la FECOFA. En clair, RONJEMAC et les collectifs d’activistes évoquent entre autres un caractère immuable de la FECOFA dirigée par Constant Omari depuis 2003 et qui, selon eux, n’a jamais connu de gestion rotative et impartiale.
«Depuis que Constant Omari commande la Fédération congolaise de football Association, à part les deux titres gagnés au CHAN, une compétition de seconde zone, grâce aux talents de joueurs et non grâce à un quelconque planning de la fédération, rien de consistant n’a été gagné par les Léopards séniors», a fulminé un analyste sportif. Et de poursuivre : «côté clubs, TP Mazembe et V.Club doivent respectivement leurs titres continentaux et leur bon comportement aux stratégies mises en place par leurs staffs dirigeants respectifs et à l’apport financier du gouvernement de la République».
Selon un journaliste sportif ayant requis l’anonymat, sous Constant Omari, la FECOFA n’a exécuté aucun projet sérieux en faveur du développement du football féminin, moins encore masculin, alors que ces deux filières sportives bénéficient du soutien financier de la part de la FIFA. Il sied de noter que les accusations de cette nature contre le président de la FECOFA sont récurrentes. En avril 2018, la justice RD-congolaise avait mis aux arrêts Constant Omari Selemani et trois autres hauts cadres de la Fédé, accusés de détournement des fonds publics alloués pour l’organisation des rencontres sportives des équipes nationales.
Tino MABADA