L’Ambassade de la Grande-Bretagne en RD-Congo a organisé, mardi 20 novembre dernier en son siège à Gombe, une conférence au cours de laquelle la question liée à la participation politique de la femme était abordée. Dans son adresse à ses invités, John Murton, ambassadeur britannique en RD-Congo, a souligné que son pays soutient rigoureusement la participation des femmes à la politique. Il a, par ailleurs, déploré la sous-représentativité de la femme RD-congolaise et d’ailleurs, dans les postes électifs. John Morton a ainsi saisi cette occasion pour appeler les uns et les autres à participer à la lutte pour l’amélioration de l’égalité entre les genres en politique et dans tous les domaines de la société.
A en croire John Murton, la Grande-Bretagne soutient la présence des femmes dans la politique à travers son projet intitulé: «la participation politique inclusive aux élections». «Grace à ce projet, le Royaume-Uni met l’accent sur l’augmentation des possibilités pour avoir davantage des candidatures et nominations féminines. Nous travaillons en collaboration avec le National democratic instute-NDI-, qui à son tour travaille en partenariat avec les femmes politiques de toutes tendances confondues ainsi que celles de la société civile qui se sont constituées en Consortium composé des femmes politiques extra-parlementaires-FPEPA-, du Cartel des femmes politiques leaders actives-CFPLA- et du Mouvement rien sans les femmes-MRSF-», a-t-il indiqué.
Au cours de huit derniers mois, a précise l’ambassadeur britannique, ce programme a encouragé plus de 1.400 femmes respectivement à Kinshasa, dans le Haut Katanga et au Nord Kivu, à briguer un poste politique. Selon lui, le programme a également établi une longue liste dénommée «Malaika» de candidates aspirantes, listes largement partagée au sein des partis politiques. «Nous avons, avec le même programme, dispensé une formation pratique de campagne à plus de 160 candidates potentielles dont certaines prennent part à cette conférence et le programme a plaidé sans relâche pour une mise en œuvre significative de la loi sur la parité entre les genres», a-t-il confié en soulignant: «mais, ce projet n’est qu’un début. Je vous exhorte à participer à la lutte pour l’amélioration de l’égalité entre les genres en politique et comme dans tous les autres domaines de la société d’ailleurs. Pour ce faire, il faut commencer par reconnaitre que l’amélioration de l’égalité entre les genres ne peut être réalisée que si nous travaillons ensemble. Ce problème ne concerne pas uniquement les femmes ou les bailleurs de fonds, il implique tout le monde. Chacun de nous a un rôle à jouer pour éliminer les obstacles à la participation politique des femmes et pour apporter des changements».
Déplorant la faible participation politique de la femme, l’ambassadeur britannique a laissé entendre que la RD-Congo n’est pas le seul pays à faire face à ce défi car, a-t-il dit, il y a 100 ans, les femmes au Royaume-Uni étaient incapables de se présenter aux élections, de voter, ou encore de participer aux débats au sein du parlement. Mais, grâce aux efforts, aujourd’hui le chiffre indiquant la participation politique des femmes est parti de 3 à 32%. «En RD-Congo, comme dans d’autres parties du monde, les femmes sont systématiquement sous-représentées dans les postes électives. Dans l’actuelle Assemblée, les femmes sont représentées à 9% et pour les élections de décembre 2018, seuls 12% des femmes ont été retenues pour compétir à la députation provinciale parmi les 19643 candidats et 12% également à la députation nationale sur 15355 candidats, et ce chiffre tombe jusqu’à 7% dans certaines provinces. Alors que la loi de 2015 sur la parité entre les genres est un pas en avant, sa mise en œuvre a été faible. Les normes sociales, la façon dont les femmes sont perçues et traitées dans la société, ont également un impact nuisible à la capacité participative des femmes ou d’être considérées comme des dirigeants politiques», a fait savoir John Murton.
Cette activité a connue la présence participative de quelques femmes politiques et de la société civile RD-congolaise. Entre autres, Jeanine Mabunda, représentante du Chef de l’Etat en charge de lutte contre les violences sexuelles, Eve Bazaiba, secrétaire générale du MLC, Faida Mwangilwa, consultante en genre et candidate députée nationale et Joséphine Mbombo, représentatrice des organisations féminines.
Parousia MAKANZU
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