Mercredi 27 août 2018 à la Cour de cassation, le procès sur l’affaire de recrutement présumé des mercenaires par Moïse Katumbi Chapwe a été ouvert. Au finish, ce procès a été renvoyé au 10 octobre 2018 pour des irrégularités dans la procédure. «L’affaire n’était pas en état d’être instruite au fond», a dit Me Barthelemy, cité par Jeune Afrique, signifiant que la défense a relevé plusieurs irrégularités dans la saisine des personnes poursuivies qui n’ont pas toutes été saisies.
Deux faits ont été avancés par la défense pour démontrer cette irrégularité. Le premier concerne la personne de Moïse Katumbi Chapwe qui, en exil depuis deux ans, n’aurait jamais reçu la citation de comparaitre, lui transmise par le canal du bourgmestre de la commune de Lubumbashi, à sa nouvelle adresse. Le second fait renvoie au délai. «La Cour n’a pas observé les trois mois nécessaires entre le jour d’affichage de la date d’audience, soit le 27 avril, et le jour de l’ouverture du procès ce 27 juin», a expliqué à Jeune Afrique Me Mumba Gama.
Ces deux principaux arguments soulevés par les avocats de Moïse Katumbi ont amené les juges de la Haute cour à renvoyer l’affaire au mois d’octobre prochain. Une décision vivement saluée par Moïse Katumbi, principal prévenu dans cette affaire et candidat déclaré à l’élection présidentielle de décembre 2018 pour le compte de la plate-forme Ensemble pour le changement. «Je salue la décision de la CSJ de reporter ce procès de la honte. Cette décision nous permet d’espérer une vraie justice en RD-Congo», a tweeté Katumbi, non sans remercier tous les militants de l’Ensemble qui, comme un seul homme, se sont fortement mobilisés en prenant d’assaut la Cour de cassation en signe de soutien à leur leader. «Merci aux nombreux compatriotes et militants, Bana Kin venus à la Cour m’apporter leur soutien et aux jeunes de Goma qui se sont mobilisés», a posté Katumbi qui, la veille de l’ouverture de ce procès, a annoncé son retour entre le 24 juillet et le 8 août 2018 afin de s’enrôler et de déposer sa candidature. «En renvoyant l’audience après avoir constaté ces irrégularités, les juges de la Cour ont agi en toute responsabilité», a, pour son compte, salué Me Mumba Gama.
Pas de visa pour Daryl Lewis
Un des co-prévenus dans cette affaire de recrutement des présumés mercenaires, Daryl Lewis a vu sa demande de visa être rejetée par l’ambassade RD-congolaise à Washington alors qu’il est cité à comparaitre. Il a fait cette révélation via une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. «Comment peut-on convoquer une personne à se présenter devant la plus haute instance judiciaire du pays et lui refuser en même temps le droit d’entrer dans le territoire?», a fustigé Lewis sur un ton interrogatif.
Au travers d’un communiqué de presse, le mouvement Ensemble pour le changement a estimé: «ce refus de visa démontre une nouvelle fois l’instrumentalisation de la justice. Daryl Lewis, en tant qu’acteur clé, aurait pu témoigner de son réel rôle auprès de Moïse Katumbi et démontrer la vaste supercherie de ce procès». Et de dénoncer: «la volonté du gouvernement congolais est claire. Faire condamner le plus vite possible et sans moyen de recours Moïse Katumbi. Rappelons que ce procès devrait se tenir au Tribunal de grande instance de Lubumbashi et non à la Cour suprême de justice. Ce choix illégal d’amener un simple citoyen congolais à la Cour suprême a été fait pour lui enlever toute possibilité de recours».
Laurent OMBA
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