La motion de défiance initiée contre le gouverneur de la province du Kwango, Jean-Marie Peti-Peti, a été rejetée par la plénière de l’Assemblée provinciale, faute de quorum. En fait, sur les 21 députés que compte cet organe délibérant, 9 seulement étaient présents pour examiner les griefs mis à la charge du numéro un de l’Exécutif provincial. Pourquoi alors les élus provinciaux ont-ils brillé par leur absence à cette plénière de grands enjeux? La réponse des plus avertis du microcosme politique n’a pas tardé.
Les députés provinciaux absents l’ont été par leur refus de répondre au diktat, à la politique d’instrumentalisation et de loyauté imposée par certains caciques du Kwango résidant à Kinshasa. Parce que les 9 élus provinciaux ont été instrumentalisés pour déchoir le gouverneur Peti-Peti, acte que bon nombre n’avait pas apprécié. L’Assemblée provinciale du Kwango a rejeté, samedi 13 novembre 2021, la motion de défiance initiée contre le gouverneur Jean-Marie Peti-Peti.
La plénière a pris cette décision parce que le quorum de décision n’était pas atteint et ce, après les explications fournies par le chef de l’exécutif provincial. Sur 21 députés, 9 seulement -les députés au centre de la manœuvre du départ du gouv- étaient présents dans la salle. Conséquence: la motion a été, sans aucune forme de procès, rejetée. Les députés hyper motivés par leurs maîtres à penser de Kinshasa ne peuvent plus revenir sur cette question au cours de cette même session. Qu’est-ce qui a justifié l’absence de plus de la moitié des élus provinciaux à cette plénière prévue pour l’examen de la motion de défiance contre le gouv’ Peti-Peti?
Dans les salons huppés de la ville basse de Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, les réponses sont monodirectionnelles. «Nous sommes fatigués avec le diktat de nos vieux politiciens de Kinshasa. Nos 9 collègues étaient invités à Kinshasa où ils ont été instruits et motivés pour déchoir le gouverneur au motif très bénin et égoïste. Nous avons boycotté la plénière justement pour ne pas vouloir répondre à cette imposition basée sur le tribalisme de vouloir que le Kwango ne soit dirigé que par les peuples Yaka, Pelende ou Suku. Cette politique de minoriser les autres tribus, comme celle de Kolokoso à laquelle appartient Jean-Marie Peti-Peti, nous n’en voulons plus et il en sera ainsi parce que le Kwango est un tout», a expliqué un député provincial qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter: «en réalité, nos vieux politiciens agissent comme s’il y avait un parti politique qui avait une majorité au sein de l’Assemblée provinciale. Nous avions refusé de répondre à un leadership égoïste et tribal».
Selon le même élu joint au téléphone samedi dans la soirée, les 9 députés provinciaux, super-motivés et instrumentalisés par les caciques de Kinshasa, ont accusé le gouverneur d’une gestion opaque et d’outrage à l’Assemblée provinciale. «Si la gestion était opaque, il fallait simplement diligenter une mission d’enquête parlementaire en lieu et place d’une motion de défiance. Et nous savons bien que les rapports sont au beau fixe entre le gouvernement et l’Assemblée provinciale. Mais nous savons simplement que le problème est ailleurs. Les vieux acteurs politiques estiment que le gouv’ n’obéit pas à leurs injonctions», a-t-il fustigé.