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Kin-kiey auréolé du soutien de Moka

A la bataille présidentielle, Tryphon Kin-kiey Mulumba sera soutenu par Jean-Paul Moka, invalidé d’abord par la CENI puis par la Cour constitutionnelle pour paiement des frais de dépôt de candidature non rétractable et non confirmé par la DGRAD.
Pourtant, Jean-Paul Moka affirme avoir bel et bien payé les 100.000 exigés par la loi pour être candidat Président de la République via une banque étrangère.
«On n’a jamais reçu le code swift de la DGRAD, celle-ci croyant que tous les payements sont effectués à partir des banques locales. Quand une banque étrangère effectue un transfert, il n’y a pas de code swift. Il fallait à la DGRAD de faire des recherches et cela prend plus de temps. Il y a eu erreur administrative au niveau de la DGRAD. Or, la seule institution habileté à régler les erreurs administratives c’est le Conseil d’Etat», a expliqué Moka. Et de poursuivre: «Je me suis présenté au Conseil d’Etat avec les preuves du transfert de l’argent. Le problème est qu’actuellement, il existe un Conseil d’Etat dépourvu de greffier et des magistrats».
En attendant la mise en place des magistrats et greffiers devant statuer sur les différents dossiers en veille dont le sien, Moka, refusant d’aller «pleurnicher en Belgique ou ailleurs», a résolu de poser un acte qui, davantage, le fait entrer dans l’histoire de la RD-Congo. «Ce jour est important parce que c’est la première dans l’histoire de la RD-Congo qu’un candidat Président puisse dire publiquement que sur base de certains facteurs, je demande à mes partisans et ceux qui partagent mes convictions de soutenir un autre candidat», a déclaré Moka avant de révéler son choix: Tryphon Kin-kiey Mulumba, candidat numéro 7. Alors que dans l’opinion, Jean-Paul Moka est perçu comme un parvenu ou un néophyte dans la sphère politique, son passé démontre tout le contraire.
«J’ai été le premier RD-Congolais à avoir demandé, en 2001, un procès pour l’assassinat de Patrice Emery Lumumba qui a contraint la Belgique à demander pardon au peuple RD-congolais pour sa responsabilité morale dans l’assassinat de Lumumba par le biais de Louis-Michel, alors VPM aux Affaires étrangères», a évoqué Moka. Bien avant le procès Lumumba, Moka a dit être à l’origine du pré-dialogue inter-congolais au moment où M’zee Laurent Kabila «s’embrouillait» avec Ketumile Masire.
Dans sa jeunesse, Jean-Paul a fait preuve de bravoure dans sa carrière académique. A son admission dans une université américaine en 1987, Jean-Paul Moka, grâce à son impulsion, a réussi à contrer la visite Dr. Banda, ancien dictateur malawite. «En 1987, les étudiants du Malawi ne voulaient pas de la visite de Dr. Banda dans l’université. J’ai mobilisé toute l’université pour l’organisation d’une grève de la faim en dépit du désistement des étudiants malawites eux-mêmes et nous avons empêché la visite de ce dictateur», a-t-il raconté avant de signifier qu’il a été président d’une structure des étudiants de la prestigieuse université de Harvard originaires d’Afrique au sein de laquelle il a fait connaissance de Barack Obama, qui en était le trésorier.
Tel est le personnage qui se cache en Jean-Paul Moka qui a rallié Kin-kiey, estimant que le crabe de Masimanimba a le profil et la carrure pour défendre sa cause politique: l’éradication totale de la pauvreté. «Je ne fais pas la politique pour avoir nécessairement le pouvoir. Je suis en politique pour une cause qui me motive. Aujourd’hui, ma cause est l’éradication totale de la pauvreté. Pour cette cause, j’ai travaillé pendant 17 ans pour le plan Moka», a-t-il souligné. Et de faire remarquer: «Je ne suis pas un prostitué de la politique. Si j’étais en politique pour des postes, je serai plusieurs fois ministres. Mon épouse est la nièce de Laurent Kabila et je suis beau-frère de Joseph Kabila. Mon appartenance à la famille présidentielle ne m’a pas empêché de critiquer l’action de Joseph Kabila, ni d’aller en exil pour faire de l’opposition radicale contre lui entre 2004 et 2010».
Jean-Paul Moka croit dur comme fer que le changement de système ne peut s’obtenir en menant une lutte à 8.000 km2 de la RD-Congo. «On change le système lorsqu’on est si pas totalement dedans mais quand on est proche du système. En ce moment, on peut s’assurer une forme de loyauté de la part d’une partie des membres du système», a-t-il avancé. Kin-kiey, selon lui, incarne le profil de ce personnage dont la RD-Congo a besoin pour la création d’un «environnement où nous augmentons le bien-être qui est une responsabilité commune». Et Moka d’expliquer: «J’ai choisi un candidat qui est expérimenté, a été plusieurs fois ministre sous différents régimes, député très bien élu plus d’une fois, a des entrées au niveau du pouvoir et de l’opposition, on ne lui connait pas de grand scandale côté corruption».   Il reconnait en Kin-kiey les capacités de lutter contre la corruption, d’endosser le plan Moka, en œuvre depuis 2001, d’attirer la sympathie sinon la loyauté des services de sécurité, puis les qualités de rassembleur, d’expérimenté et académiquement qualifié. «On ne va pas donner le titanic Congo a quelqu’un qui n’a jamais même pas pirogué», a-t-il commenté avant de lancer un coup ce gueule: «21 candidats sont en course mais en réalité, il n’y en a que 5: Emmanuel Ramazani Shadary, Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Vital Kamerhe et Tryphon Kin-kiey».
Laurent OMBA

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