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Kamerhe: la thèse du complot se confirme

Un haut cadre de l’UNC interpelle Félix Tshisekedi au sujet de l’élimination politique de ses collaborateurs, notamment Vital Kamerhe et Jean-Marc Kabund, pendant qu’aux proches de Kabila, entre autres Tunda et Sayiba, l’on réserve un tout autre traitement. «Aux uns, c’est le bâton et aux autres, la carotte», fustige-t-il

C’est la foi d’un haut cadre de l’Union pour la nation congolaise -UNC-: Vital Kamerhe a été victime d’une «machination politique». Le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, reconnu coupable des faits de corruption et de détournement des deniers publics et condamné par conséquent à 20 ans de travaux forcés par le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, fait le frais d’une «justice à double vitesse».

Pour ce cadre de l’UNC, le plan anti-Kamerhe, mûri de longue date, saute aux yeux après les déclarations de Célestin Tunda Ya Kasende et Ramazani Shadary, quelques instants seulement après la brève interpellation du premier par le Procureur général près la Cour de cassation. Ce samedi-là, au siège du PPRD, pris d’assaut par cadres et militants venus témoigner leur soutien au vice-Premier ministre de la Justice, le secrétaire permanent du PPRD, Shadary, a déclaré: «Nous soutenons l’Etat de droit. Le mérite de l’amélioration de la justice dans le pays revient à Tunda Ya Kasende du Front commun pour le Congo -FCC. C’est lui qui a instruit le Parquet à enquêter sur l’affaire de détournement des deniers publics qui a abouti au procès 100 jours à l’issue duquel Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Chef de l’Etat, a été condamné à 20 ans de travaux forcés».

Selon ce haut-cadre de l’UNC, la sortie du secrétaire permanent du PPRD n’est ni plus ni moins «la preuve d’une justice aux ordres et orientée». Les propos de VPM Tunda en rajoute une couche, surtout quand, pour s’assurer une «immunité contre toutes poursuites judiciaires», il a révélé avoir recouru à «Yemeyi» -entendez, lui-même-, décrypté dans l’opinion par «Joseph Kabila». «Malgré qu’ils -les policiers, NDLR- avaient déjà encerclé la parcelle, Yemeyi m’avait dit de n’avoir peur de rien», a laissé entendre Tunda ya Kasende, au sortir de plusieurs heures d’audition au cabinet du Procureur général près la Cour de cassation.

«L’arrogance affichée par le vice-Premier ministre de la Justice Tunda ya Kasende, quand il se targue d’un bilan positif après une année passée à la tête du ministère, confirme la thèse d’une justice orientée. Le garde des Sceaux affirme avoir instruit le Parquet pour enquêter sur le dossier 100 jours. Le succès du procès 100 jours qui a abouti à la condamnation de Kamerhe lui revient de droit», décrypte ce kamhériste qui trouve en cette posture une «drôle de manière de revendiquer les dividendes politiques sur un dossier qui a fragilisé le Chef de l’Etat en écartant son plus proche collaborateur».

Pas besoin d’un schéma, à l’en croire, pour comprendre que les instructions ont été données pour arrêter le premier des collaborateurs et partenaire politique du Chef de l’Etat, condamné «sans preuves» au terme d’un «procès politique». Pas non plus besoin d’être fin fouineur pour déceler que «le meilleur élu de la République aux législatives nationales de 2018 -Vital Kamerhe, NDLR- a été victime d’une cabale montée par des officines politiques pour le clouer. Le Dircab de Fatshi a trop gêné». Il y a de quoi, de son avis, de confirmer la thèse du complot.

Ce cadre du parti kamhériste semble avoir mieux compris les propos de son leader qui, pendant le procès, n’a cessé de répéter que l’attaque était dirigée contre le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi et non contre la personne de Kamerhe. «Aujourd’hui, les faits lui donnent raison. Les déclarations de Shadary démontrent que l’élimination politique de Kamerhe a été savamment boutiquée», soutient-il non sans interpeller Félix Tshisekedi et l’inviter à «ouvrir l’œil et le bon et de tirer les conséquences».

Son interpellation envers le Président de la République est surtout motivée par le constat d’une «justice à double vitesse» qui consacre «l’élimination politique» de ses collaborateurs et fidèles lieutenants à l’instar entre autre de Jean-Marc Kabund, récemment déchu du poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale.

«Quand il s’agit des proches du Chef de l’Etat, ses alliés politiques, on les arrête. Le cas Kamerhe, Mukuna ou Kabund en sont des parfaites illustrations. Mais pour la famille politique de Joseph Kabila, le traitement est tout autre malgré la clameur publique. Tunda libéré après le faux en écriture, Sayiba de l’OGEFREM défie la justice sans que la force de loi s’applique. Aux uns, c’est le bâton et aux autres, la carotte», fait remarquer ce kamhériste remonté qui demande au Président Tshisekedi de «s’assumer pour sauver son pouvoir de cette emprise d’un partenaire qui le ronge».

Laurent OMBA

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