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Kalonda, Kabund, Mukebayi: six ONG appellent à un compromis politique

Des organisations non gouvernementales ont décidé de prendre le taureau par les cornes en saisissant la Commission nationale des droits de l’homme en RD-Congo -CNDH- au sujet de la situation carcérale de certains citoyens RD-congolais, parmi lesquels des acteurs politiques issus des rangs de l’opposition et de la présidence de la République. Ces ONG, dans un mémorandum du 14 juillet 2023 adressé au président de la CNDH, Paul Nsapu, ont partagé, à son attention et à celle des autorités du pays, leurs «préoccupations relatives à des violations des droits humains, notamment celles liées au processus électoral». Lesquelles violations ont caractérisé les arrestations de certains acteurs politiques, notamment Salomon Kalonda et Mike Mukebayi d’Ensemble pour la République, Jean-Marc Kabund d’Alliance pour le changement, Franck Diongo du MLP, Lens Omelonga d’Envol, etc.

Selon ces organisations de défense des droits humains, ces différentes personnalités ont été arrêtées par les services de sécurité et détenues en prison en violation de la procédure et de leurs droits. Elles ont, dans ce mémorandum signé par l’ACAJ Georges Kapiamba, l’IRDH Hubert Tshiswaka, l’ASADHO Jean-Claude Katende, l’ANMDH Robert Ilunga, le Justicia Asbl Timothée Mbuya et le VSV Rostin Manketa, soutenu que la CNDH, dans le cadre de son mandat, a l’obligation de veiller à la bonne application des normes juridiques nationales et internationales relatives aux droits humains et de susciter le sens du devoir indispensable à leur promotion.

Sur base de cette obligation, Kapiamba et ses compères ont invité la CNDH à «considérer des voies et moyens politiques pouvant contribuer à la résolution des cas emblématiques concernant» Salomon Kalonda, Franck Diongo et Fortunat Bisele.

A ce jour, les deux derniers ont déjà quitté les geôles pour avoir été bénéficiaire d’une liberté conditionnelle. Le premier cité, bras droit de l’opposant Moïse Katumbi, a franchi, depuis le 24 juillet dernier, le seuil de 55 jours en détention d’abord dans les locaux des renseignements militaires puis dans la prison militaire de Ndolo.

Salomon Kalonda, conseiller spécial de Katumbi, arrêté le 30 mai dernier sur le tarmac de l’aéroport de N’Djili par une cohorte des éléments des FARDC alors qu’il s’apprêtait à prendre son vol pour Lubumbashi, est accusé de préparer un coup d’Etat devant profiter à un «katangais» comme son leader qui est annoncé pourtant candidat à la présidentielle de décembre 2023. La situation carcérale de Kalonda, couplée à celle de Jean-Marc Kabund, Mike Mukebayi et autres, contribue à rendre délétère le climat politique à l’approche des élections quasi-générales de décembre 2023. Le décor semble être planté pour une situation implosive que les 6 ONG veulent à tout prix éviter au pays, déjà miné par les violences des groupes armés à l’Est, dans le Nord-Kivu et l’Ituri, ainsi qu’à l’Ouest, dans le Maï-Ndombe avec l’activisme des Mobondo. Ces organisations de défense des droits humains ont la conviction qu’une solution urgente aux cas exposés dans leur mémorandum «participerait à l’apaisement du climat politique, préalable à la tenue des élections».

Une dizaine de jours après avoir été saisi par mémorandum de la part de Kapiamba et ses amis, le président de la CNDH, Paul Nsapu, a, le mardi 25 juillet 2023, fait le déplacement des maisons carcérales de Kinshasa pour s’enquérir de la situation de ces acteurs politiques. Nsapu a notamment été à Ndolo et à Makala où il a rencontré Mwangashushu, Salomon Kalonda, Jean-Marc Kabund, Mike Mukebayi et Emile Kaseka.

«Ces visites ont permis de comprendre leur situation carcérale», a-t-il dit à la faveur d’une sortie médiatique le même mardi. Et d’ajouter: «Nous avons échangé avec eux, nous avons décidé de suivre leurs procès, du jour au jour, pour contribuer à l’éclatement des vérités dans toutes ces affaires».

Par ailleurs, le mémorandum transmis à la CNDH répertorie aussi 19 cas illustratifs d’arrestation et détention opérées par l’ANR et l’ex-Demiap. Il s’agit de 10 cas pour l’ANR et 9 pour l’ex-Demiap.

Natine K.

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