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Impact de l’agression rwandaise en RDC: Patrick Muyaya et Modero Nsimba dénoncent l’indifférence de la Communauté internationale

«Si l’insécurité persiste dans l’Est, je proposerai au gouvernement que la gestion de nos aires protégées soit confiée à l’Administration militaire», c’est ainsi que s’est exprimé, mercredi 20 juillet, le ministre en charge du Tourisme, Modero Nsimba Matondo, lors d’un briefing qu’ils ont co-animé, avec son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, dans le cadre de l’exercice de redevabilité cher au porte-parole du gouvernement. Le débat principal se focalisait autour de «l’agression rwandaise, sous couvert des terroristes M23: impact sur les aires protégées de la RD-Congo, enjeux et perspectives».

Les deux membres du gouvernement des Warriors n’y sont pas allés avec le dos de la cuiller pour dénoncer l’indifférence de la Communauté internationale face au danger dans lequel se trouvent les aires protégées de la RD-Congo, à cause de la situation dramatique qui prévaut dans la partie Est de ce pays. «Bien que sur le plan géographique, ces aires protégées se trouvent en territoire RD-congolais, elles sont un patrimoine mondial», ont laissé entendre ces deux membres du gouvernement, comme pour appuyer la thèse de l’hypocrisie et /ou de l’inaction de la Communauté internationale face à ce drame.

«Le Virunga 1 est un patrimoine mondial. Nous avons vu au Mali, la mosquée de Tombouctou attaquée par les terroristes, comment la Communauté internationale s’était soulevée. Aujourd’hui, nous faisons face à l’hypocrisie de cette Communauté internationale», a souligné Modero Nsimba, avant de s’interroger sur le pourquoi de faire recours à la règle de deux poids deux mesures, quand il s’agit de la RD-Congo.

Dans le même temps, cette guerre cause d’énormes dégâts dans cet espace. Au moins 13 éco-gardes tués sur le Parc national de Virunga. A cela s’ajoutent la fermeture des activités touristiques, l’occupation des sites touristiques, le massacre des populations, la destruction des habitats, y compris celle des gorilles de montagnes et l’arrêt des projets de développement. Cela fait perdre à la RD-Congo plusieurs millions de dollars. Pour le ministre du Tourisme, «face à la guerre par procuration du M23 dans cette province sous état de siège, nous envisageons de proposer au gouvernement que même la gestion du Parc de Virunga passe prochainement sous la gestion militaire».

Et d’ajouter, «si l’UNESCO et l’ONU ne font rien pour les Virunga, nous sommes capables de proposer au Parlement RD-congolais une proposition pour le retrait de ce Parc de la liste du Patrimoine universel». Mais on ne souhaite pas y arriver, a martelé Patrick Muyaya, comme pour calmer le jeu.

Abordant à son tour ce chapitre, le ministre de la Communication et Médias a fait savoir que «l’essentiel de tout ce que nous vivons de dramatique dans la partie Est de la RD-Congo se déroule sur une zone protégée et classée dans le Patrimoine mondial de l’humanité qui s’appelle Virunga». Et de poursuivre: «qu’ils ne peuvent pas nous demander de préserver nos forêts, le climat et l’humanité et demeurer indifférents face au drame qui se passe sur ces aires protégées». En substance, «sans la sécurité, la RD-Congo ne peut pas remplir ce rôle-là».

La Communauté internationale doit faire davantage

La Communauté internationale doit faire davantage. Tel est le souhait émis par les deux membres du gouvernement qui, tout en reconnaissant le rôle joué par la MONUSCO, ont mentionné que les moyens de cette mission onusienne en RD-Congo sont limités.

Le porte-parole du gouvernement a par ailleurs souligné une attitude de duplicité affichée par la représentante spéciale de l’ONU en RD-Congo, Bintou Keita, qui a reconnu que pareille guerre ne peut être menée que par une armée, mais sans le moins du monde arriver à pointer le Rwanda du doigt. Cela vient encore à ce stade, étayer la thèse de l’indifférence de la Communauté internationale soutenue par le gouvernement.Il faudra, en tout cas, que la Communauté internationale aille au-delà de ce qu’elle fait présentement, au travers de la MONUSCO.

JeJe MBUYAMBA 

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