Antoine-Gabriel Kyungu Wa Kumwanga, un des notables du coin, qui a rencontré le gouverneur Jacques Kyabula Kitwe, jeudi 5 mars, a invité la population non seulement au calme mais également à faire confiance dans les autorités établies
La situation sécuritaire dans la province du Haut-Katanga et plus particulièrement dans la ville de Lubumbashi est chaotique. Il ne se passe pas une nuit sans que les bandits armés ne commettent des forfaits dans tel ou tel autre quartier de la ville cuprifère. «S’ils entrent chez-vous la nuit, ils emportent tout sur leur passage et vous tirent dessus. Soit c’est l’homme qui est assassiné, soit un membre de sa famille. Nous en avons marre. Car c’est comme s’il n’y a pas de corps de sécurité pour les contrer», s’est plaint un habitant de la ville jeudi 5 mars dès qu’il a appris la rencontre de Kyungu avec le gouverneur Kyabula. Le mercredi 4 mars, les combattants de l’UDPS ont marché pour réclamer la démission du gouverneur et de son ministre de l’Intérieur et Sécurité à cause de l’insécurité grandissante dans la ville. Le jour suivant, Antoine-Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, ancien président de l’Assemblée provinciale de l’ex-Katanga, a appelé la population au calme.
L’ex-Grand-Katanga a été et reste encore le poumon économique de la RD-Congo, depuis l’époque coloniale à la faveur de la Générale des carrières et des mines -GECAMINES-, en dépit du découpage territoriale intervenu en 2015 pour rapprocher les gouvernants de gouvernés. Ce que d’aucuns qualifient de l’administration à la base censé booster le développement des entités territoriales décentralisées. Cependant, depuis le découpage, la ville de Lubumbashi, qui est restée toujours comme chef-lieu de la province démembrée de la province du Haut-Katanga, qui connaissait une accalmie, est aujourd’hui confrontée à une insécurité grandissante. C’est dans cette ville cuprifère que le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a tenu sa première réunion du Conseil de sécurité ayant débouché sur les mesures de relever tous les militaires et policiers dans les carrières minières. Des forces de défenses et sécurités ont été accusées d’être à la solde non seulement des propriétaires de ces mines mais également elles-mêmes étaient plongées dans l’exploitation illégale et commercialisation illicite des minerais. Question de les occuper uniquement de la sécurisation et défense de la patrie. Selon un expert, la sécurité a 4 dimensions, à savoir: prévoir le danger, mettre de l’ordre, garantir la paix et assurer la tranquillité. «L’objectif étant d’éliminer totalement ou diminuer le danger et ce, dans les degrés public et privé de cette sécurité», a-t-il noté, déplorant ce qui se passe actuellement dans la ville de Lubumbashi. Ici, l’insécurité bat son plein. Il ne se passe pas une nuit sans que les morts dues aux actes de banditisme soient enregistrés. La population vit dans la torpeur. Des bandits armés visitent nuitamment plusieurs familles et commettent des forfaits, non seulement ils emportent tout sur leur passage, ils tuent les occupants de la maison. Des actes tant décriés qui n’ont pas laissé la population indifférente. Cette dernière a besoin d’être sécurisée et se dit abandonnée à son triste sort, à la merci de ses bourreaux. D’aucuns voient dans ces actes d’insécurité grandissante, une main noire pour saboter les actions des institutions nationales et provinciales et discréditer leurs animateurs. C’est dans ce climat de peur sur fond de méfiance à l’égard des autorités provinciales qu’Antoine Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, l’un des leaders de l’ex-Katanga, a eu un tête-à-tête avec le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, jeudi 5 mars à Lubumbashi. Au sortir de cette rencontrer, l’ancien président de l’Assemblée provinciale qui a eu des entretiens avec Jacques Kabula Katwe pour parler de la situation sécuritaire, a fait savoir que le climat que traverse la province du Haut-Katanga est similaire au pays. Selon ses dires, «il est nécessaire de conjuguer les efforts ensemble avec les autorités actuelles du pays pour trouver des solutions aux problèmes de la population». Puis: «Nous traversons un moment difficile partout, ce n’est pas seulement ici au Katanga. Nos responsables à tous les niveaux sont aux commandes, nous leur faisons confiance parce que ce n’est pas facile», a indiqué Antoine-Gabriel Kyungu, appelant les ethnies habitant le Haut-Katanga à l’unité. Le média en ligne «election-net.com» a rapporté mot à mot la pensée et l’appel de Kyungu à ses concitoyens: «Nous pensons que ce que nous devons éviter c’est la division, les troubles, des mots blessants, des initiatives qui peuvent à la longue handicaper le bon déroulement du travail des institutions». Les propos de «Baba wa Katanga» sont révélateurs d’un plan caché mieux du démon katangais ayant conduit à la sécession katangaise et à l’épuration ethnique des Kasaïens sous la deuxième République. Tout devrait être mis en branle par les autorités compétentes pour prévenir les troubles, mettre de l’ordre, maintenir la paix et assurer la sécurité de toutes les communautés. A en croire le média en ligne «election-net.com», le mercredi 4 mars, les combattants de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- ont pris d’assaut les artères de la ville cuprifère pour dénoncer l’insécurité qui bat son plein. «Ces derniers ont exigé la démission du gouverneur Kyabula et de son ministre de l’Intérieur pour leur incompétence à régler la situation sécuritaire dans la ville de Lubumbashi», a précisé ce média dans son site web, soulignant que ces manifestants scandaient: «Nous en avons marre de l’insécurité, il faut que ça finisse». Outre la ville de Lubumbashi, d’autres grandes villes du pays dont la capitale Kinshasa fait également face à une insécurité grandissante où les gangsters communément appelés «Kuluna» insécurisent la population même en pleine journée. Le commandant de la ville de Kinshasa, le Général Sylvano Kasongo, avait dernièrement présenté un groupe de personnes présumées auteurs des actes d’extorsions, de meurtres et d’enlèvements dans la ville de Kinshasa. Il avait dit clairement que 80% de ces gens étaient des militaires et policiers. Les forces de défense et sécurité sont appelées à redoubler de vigilance pour mettre hors d’état de nuire tous ces malfrats.
Octave MUKENDI