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Guerre entre l’Église et le Régime: les évêques sortent la carte du défi frontal au Pouvoir

Les évêques RD-congolais ont eu des mots durs vis-à-vis du Pouvoir de Félix Tshisekedi dans leur déclaration rendue le vendredi 23 juin 2023 à l’issue de la 60ème Assemblée plénière de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO.

Par cette déclaration, les prélats catholiques, en plus d’appeler les RD-Congolais à «se réveiller pour des élections crédibles», ont sorti la carte du défi frontal au Pouvoir, dénonçant «la répression violente des manifestations de l’Opposition, la restriction de la liberté de mouvement des opposants, des tentatives des projets de lois discriminatoires, l’instrumentalisation de la justice et les arrestations arbitraires».

«L’intolérance politique s’observe aussi dans la sphère des fanatiques violents qui s’attaquent au grand jour aux adversaires politiques et à ceux qu’ils accusent d’être proches d’eux», ont déploré les évêques, révélant avoir été victimes des «actes de violence et d’intimidation» de la part des militants pro Pouvoir lors de leur visite pastorale à Kasumbalesa le dimanche 18 juin 2023.

Des «pratiques inacceptables» contre lesquelles les évêques ont haussé le ton, non sans prévenir le régime Tshisekedi que «le peuple n’acceptera pas un empêchement purement politique de qui que ce soit de se présenter comme candidat aux élections». Allusion faite, à n’en point douter, à Moïse Katumbi, qui a quitté le navire Union sacrée en décembre dernier pour se porter candidat à la prochaine présidentielle. Des initiatives, à l’instar de la Loi dite de père et mère, ont été menées, selon l’opinion, dans l’optique d’écarter le leader d’Ensemble pour la République de la course à la magistrature suprême.

La sommation de ces facteurs a poussé les évêques à redouter la répétition du scénario de 2018 marqué par un processus électoral peu transparent et ne reflétant pas la volonté du souverain primaire, à en croire certaines personnes.

«A six mois des échéances électorales, nous nous invitons tous à la vigilance sur le processus électoral. Ayant été abusés aux élections de 2018, nous devons en tirer des enseignements et nous comporter de façon conséquente pour que désormais, les Institutions à mandats électifs de notre pays soient dirigées par des personnes réellement élues», ont alerté les évêques catholiques, soucieux de garantir aux RD-Congolais un processus électoral crédible, inclusif, transparent, condition pour retrouver «la stabilité et le bien-être de la population».

Au regard de cet enjeu majeur, les hommes d’église ont demandé aux populations de «prendre conscience de notre responsabilité en tant que souverain primaire en disant non aux opportunistes qui changent de camps à la recherche des intérêts personnels, non à ceux qui prennent comme suppléants les membres de leurs familles, non à ceux qui postulent à tous les niveaux, non aux tribalistes et népotistes ainsi que non l’achat de conscience».

«Que personne n’achète ni ne corrompe notre conscience», ont-ils martelé, non sans demander les populations de faire preuve de vigilance au jour du vote en les conseillant de «ne pas quitter les bureaux de vote tant qu’on n’aura pas affiché les résultats».

«Avec l’affichage des résultats au niveau des bureaux de vote, nous aurons déjà une idée claire des gagnants. La CENI n’aura d’autres choix que de les confirmer. Au cas contraire, ce serait une haute trahison et n’attendons pas une autre instance pour nous remettre dans nos droits. Nous avons le pouvoir constitutionnel -article 64- nous permettant d’imposer pacifiquement la vérité des urnes».

Déterminés à obtenir de la CENI des élections réellement démocratiques, les évêques ont appelé la centrale électorale à «garantir la transparence des opérations de vote et de dépouillement par le respect des dispositions légales concernant la cartographie des centres et bureaux de vote, l’accréditation des observateurs électoraux, des témoins des partis politiques et des journalistes, la publication des listes électorales définitives, la publication des résultats provisoires des scrutins par Bureau de vote».

De cours et tribunaux, ils ont «exigé le respect de l’innovation introduite dans la Loi électorale qui dispose que les juges recourent aux procès-verbaux et fiches des résultats des bureaux de vote et de dépouillement, mis à leur disposition par la CENI pour départager les candidats lors d’éventuels contentieux électoraux».

Quant aux partis et regroupements politiques, les évêques leur ont rappelé l’obligation de «préparer correctement leurs témoins et de les déployer dans les bureaux de vote et de dépouillement afin de ne pas se présenter aux contentieux électoraux avec des résultats sans soubassements».

LOI

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