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Goma: le député Segihobe alerte sur le chaos humanitaire

En ce temps où l’attention des acteurs politique est focalisée sur les scrutins de décembre 2023, le député Jean-Paul Segihobe préfère lui enfiler le costume de défenseur de la cause des déplacés de guerre, installés dans différents camps à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Au cours d’un entretien avec «Ouraganfm.cd», l’élu de Rutshuru, un des territoires tombés entre les mains des rebelles du M23, auteurs de nombreuses exactions à la base des déplacements des populations, Segihobe a alerté au sujet du «chaos humanitaire» qui règne dans le Nord-Kivu.

«La situation actuelle des populations déplacées de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru est dramatique. A Kanyaruchinya -où est installé un des camps des déplacés, NDLR-, la vie est intenable. Des déplacés meurent chaque jour de choléra et de faim», a fait remarquer le député Segihobe, avant de déplorer «la multiplication de cas de viol sous l’œil impuissant du pouvoir public». La situation est telle que les déplacés de Kanyaruchinya se sentent être «bannis» de la vie de la République. «Les déplacés se sentent exclus de la société par le pouvoir de Kinshasa. Ils me disent que vous de Kinshasa vous vous moquez de nous. Au lieu de nous amener à manger, de nous soigner, vous nous amenez les machines pour nous faire enrôler», a relaté l’élu de Rutshuru, remonté face à l’incapacité du gouvernement à prendre soin de ces déplacés. Il a de ce fait appelé le gouvernement à considérer le drame humanitaire que traverse le Nord-Kivu comme une «priorité» de manière à sauver des milliers de vie en situation de détresse.

«Ce qui nous intéresse, c’est la vie de ces personnes. La vie des déplacés doit nous préoccuper tous en tant que nation», a-t-il dit en guise d’interpellation pour que l’Etat puisse «s’assumer» et ne pas reposer toute la charge sur les épaules des organisations humanitaires internationales. Ces organisations ne «peuvent pas remplacer l’Etat. Voilà que les déplacés sont devenus de mendiants dans la ville de Goma», a regretté Segihobe, non sans signifier que la «situation s’est aggravée parce que l’aide de l’exécutif central arrive au compte-gouttes».

Son plan, en tant qu’autorité budgétaire, est faire doter le ministère des Affaires sociales des ressources nécessaires pour une prise en charge optimale des déplacés. «On a un ministère des Affaires sociales et humanitaires qui doit jouer ce rôle. On n’a pas d’autres recours en dehors de l’Etat. Au cours de cette session, j’espère que le gouvernement va augmenter le budget du ministère des Affaires humanitaires. Sinon, nous, en tant qu’élus, nous devons accroître ce budget pour garantir les interventions humanitaires sur le terrain. J’attire l’attention des parlementaires sur le drame humanitaire qui se vit dans l’Est», a-t-il alerté. Aussi, le député Segihobe a préconisé la fin de la guerre tout en exigeant au gouvernement RD-congolais de reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire national.

Cela passe par la combinaison des «meilleurs moyens politiques, diplomatiques et militaires pour mettre fin à la guerre et permettre ainsi à ces populations de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo aujourd’hui en errance, de rentrer dans leurs milieux de vie». Après sa réactivation fin 2021, les rebelles du M23 ont entrepris de conquérir de nombreuses localités RD-congolaises. De Bunagana à Kiwanja, ces rebelles ont enchaîné des conquêtes, provoquant, par conséquent, des déplacements massifs de la population vers Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Ces populations ont pris d’assaut des camps des déplacés, vivant dans la précarité. Ces déplacés sont estimés à des milliers.

LOI

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