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RDC – FNPSS: La Société civile dénonce une guerre personnelle et exige l’annulation de l’Arrêté de Rose Boyata

Le torchon brûle au Ministère des Affaires sociales. A la base, plusieurs décisions polémiques de la ministre Rose Boyata. La dernière en date est la suspension de la DG du Fonds national de promotion et de service social -FNPSS- par la ministre des Affaires sociales. Dans un mémo adressé au Premier ministre avec copie au Président de la République, 16 organisations de la Société civile dénoncent «une guerre personnelle». Dans sa démarche ayant débouché à la suspension de la DG Alice Mirimo, la ministre aurait «excellé dans des actes irréguliers». Ces organisations accusent la patronne des Affaires sociales d’oublier la mission assignée à son département et de briller par des «actes et gestes qui gênent l’unité au sein du gouvernement» en piétinant des platebandes dévolues aux autres ministères.

Parmi les agissements pointés du doigt par ces organisations de la Société civile figure notamment la signature d’un contrat d’assurances «irrégulier» avec la Société Rawsur le 22 février 2020. Cet accord n’a pas été préalablement précédé du consentement, ni de l’implication de la Fonction publique. Vingt-quatre plus tard, elle suspendait la DG Alice Mirimo du FNPSS après «une guerre acharnée» débutée au lendemain de l’entrée en fonction de la ministre Boyata. «Le résultat de cette guerre, aux motivations obscures, contribue à ternir l’image de la République auprès de ses partenaires», regrettent ces organisations de la Société civile dans leur mémo alors que les établissements publics sont régis par une loi qui préconise les modalités pouvant aboutir à une suspension, lesquelles comprennent une demande d’explication et l’ouverture d’une procédure disciplinaire. Etrangement, ces étapes n’ont pas été respectées. Elles rappellent l’insolite mission de contrôle, initiée au FNPSS par la ministre Boyata en décembre 2019, conduite étrangement par un Conseiller financier. «Et pourtant, l’audit des Etablissements publics est soumis à des normes édictées dans la loi des finances publiques. Un conseiller financier n’a pas qualité, ni compétence pour effectuer l’audit d’un Etablissement public», poursuivent-elles. De quoi leur pousser à s’interroger sur les véritables motivations réelles de ces pressions qui mettent en péril l’exécution des fonds destinés à financer des projets sociaux notamment le PABEA-COBALT et le PAT-PUIDC, deux projets du FNPSS financés par la Banque africaine de développement -BAD.

Aussi, déplore le mémo de la Société civile, la ministre Boyata est passée outre les recommandations du Conseil des ministres. Ainsi, les 16 organisations de la Société civile sollicitent du Premier ministre Ilunkamba, l’annulation de l’Arrêté n°30 du 23 mars suspendant la DG Alice Mirimo. «Nous vous demandons de la ramener à l’ordre par rapport à ses attributions, surtout au cours de cette période où la stabilité des institutions de la République est voulue par l’Etat RD-congolais et est prônée par le Chef de l’Etat, nous tous étant mobilisés particulièrement pour mettre fin aux effets négatifs de cette pandémie du Coronavirus», conclut le mémo.

Même son de cloche de la part de la diaspora RD-congolaise. Dans un communiqué rendu public ce lundi 30 mars, elle s’est dit “fortement indignée par la décision unilatérale, autoritaire, contre-productive et dégradante de madame la ministre des affaires sociales, portant suspension de Mme Alice Mirimo”. Selon cette frange des RD-Congolais, cette décision, au cas où elle est maintenue, pourrait porter un coup fatal aux avancées significatives déjà enregistrées et aux efforts en cours entre la diaspora et le FNPSS.

Tino MABADA

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