Grave dysfonctionnement au Palais de la nation et au Mont-Ngaliema où les collaborateurs du Président de la République passent de durs moments d’impécuniosité. Et pour cause? Ils sont impayés depuis bientôt 3 mois.
A l’origine de cette rocambolesque affaire, la guerre d’intérêts que se livrent trois banques de la place en quête d’accaparement d’une large part de marché. BGFI, Equity Bank et Sofi Bank, échaudées par certaines passes d’armes mouchetées à l’intérieur du cabinet présidentiel, veulent chacune obtenir le marché de la paie des agents commis au service du Chef de l’Etat.
Sous le mandat de l’ancien Président Joseph Kabila Kabange, BGFI avait le monopole de la paie du personnel de la présidence de la République. Avec l’avènement du Président Félix Tshisekedi Tshilombo, certains de ses collaborateurs, pour des mobiles difficiles à cerner, tiennent mordicus à retirer le pain de la bouche de BGFI pour le confier à une autre institution financière. Inadmissible pour la BGFI, qui, face à cette rude concurrence, se bat bec et ongles pour conserver ce contrat sans nul doute juteux grâce aux avantages plantureux qu’elle en tire.
Voici qu’une rude bataille a éclaté entre les différentes banques qui se disputent ce contrat. Comme c’est le cas dans ce genre d’épreuves musclées, les dégâts collatéraux ne manquent pas et retombent malheureusement sur les collaborateurs du Président de la République, contraints de ne pas toucher à leurs salaires depuis pratiquement trois mois. Difficile d’imaginer les monts et vallées qu’ils doivent surmonter pour répondre à leurs besoins vitaux ainsi qu’à ceux de leurs familles. La situation est encore plus dramatique pour certains collaborateurs du Président de la République venus de l’étranger et communément appelés «diassa-diassa» avec des budgets familiaux déjà déficitaires. Bien que la présidence supporte les frais liés à leur hébergement dans des hôtels de Kinshasa, ils éprouvent d’énormes difficultés pour trouver les liquidités nécessaires à leurs besoins vitaux ainsi qu’à leurs dépendances.
L’homme devant gagner son pain à la sueur de son front, tout travail mérite salaire, stipule un dicton. Plus tôt ces formalités administratives seront réglées, mieux cela vaudra pour les collaborateurs du Chef de l’Etat dont le volume du travail et les responsabilités ne sont pas à démontrer afin qu’ils soient suffisamment motivés et donnent le meilleur d’eux-mêmes dans l’accomplissement de leurs tâches.
Natine K.