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L’écologie ou l’anéantissement

L’année 2019 fut celle de l’écologie. La hantise du monde, le réchauffement climatique semble se dessiner comme un anéantissement à plus ou moins long terme de la planète. Car le réchauffement à venir pourrait atteindre des dimensions dramatiques selon les experts. Si le système de production moderne, avec l’exploitation des matières premières et de toute la biodiversité qu’offre la nature se déroule de manière soutenue, tour cela pourrait conduire à «l’augmentation de la température terrestre au niveau 7°C en l’an 2100 affirment les climatologues». Lorsqu’on a calculé qu’en trois ans la Chine a consommé autant de ciment que les USA en un siècle, c’est effrayant de penser que le monde s’emballe vers des changements futurs douloureux. Selon l’ONU, les quantités de matières extraites de la planète sont passées de 70 milliards de tonnes en 2010 pour monter à l’horizon 2050 à 180 milliards de tonnes. Les plus pessimistes sont persuadés que notre civilisation peur être frappée dans cinq, dix ou vingt ans dune énorme pénurie à des degrés divers et que demain tout peut s’arrêter. Est-il temps d’économiser chaque goutte d’eau et de commencer à planter des arbres, entreprendre la reforestation de l’Équateur, d’arrêter les incendies de l’Amazonie, les deux poumons du monde, pour préserver encore l’environnement et l’habitat de l’indigène? Devant de telles incertitudes, les gouvernements ne cessent de déployer, autant que faire se peut, des stratégies nouvelles, des diplomaties mettant en place des institutions ambitieuses afin de rassurer leurs peuples, par des dialogues et concertations entre nations respectives. Ainsi, de sommet en sommet, en Pologne en 2018 dans la ville de Katowice où s’est tenue la Copa24, l’adolescente de 16 ans, Greta Thunberg qui a entamé une grève scolaire devant le Parlement de son pays, la Suède le 20 août 20a8, l’héroïne de l’écologie a porté le mouvement citoyen pour le climat à une échelle jamais atteinte. En une année, dans les continents et particulièrement en Europe, plusieurs grèves d’élèves, de collégiens, voire des adultes, ont vu descendre des milliers de centaines de personnes dans les rues. Ces événements se déroulent en même temps qu’un voyage médiatisé de l’adolescente en bateau aux USA courant août. En bousculant les aînés et les adultes, sur la justice climatique et une planète vivante, la jeunesse fait, du coup, penser autrement l’enseignement des questions environnementales et climatiques dans l’éducation des adolescents. Surtout que le nombre d’élèves et collégiens sont épaulés par des chefs d’établissements et leurs professeurs. La colère des jeunes vient du fait de l’inaction des dirigeants du monde contre le changement climatique. Les partisans d’un cataclysme planétaire divisent le monde en une opposition «Nature et Humanité»: de sorte que les activités de l’humain ont transformé négativement l’écosystème par l’utilisation effrénée des ressources non renouvelables qui arrivent à leurs fins. La nature étant considérée comme un objet d’exploitation gratuite et illimitée. Et voilà, de sommet en sommet, nous atterrissons à Madrid à la tenue de la COP 25. Car pour les dirigeants du monde, le plus ur6 est la montée de la température planétaire telle que supportée par l’être humain. D’où la préoccupation d’enrayer la menace du CO2. Aussi  Madrid se fixera des objectifs y relatifs, à savoir l’encadrement du marché Carbone et l’objectif CO2 zéro en 2050 pour la communauté européenne: des changements majeurs sont à opérer dans le domaine de l’énergie, des transports et les modes de vie des citoyens. Le document est encore en ébauche mais Le Cap est très ambitieux, «celui d’une cité neutre en carbone, sans aucune émission entre de gaz à effet de serre notamment grâce à l’auto-partage le covoiturage et le télétravail». Le vélo et la marche à pied sont encouragés ainsi que les week-ends sans voiture… Le défi est grand «mais le chemin est long à parcourir pour que le citoyen voit enfin le monde en vert, le ciel bleu, probablement la vie en rose…». Faut-il rappeler que les marchés carbones fondés sous le protocole de Kyoto en 1997 visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre à travers un système de crédit entre pays dans le monde. Les experts nous fixeront sur les avancées accomplies à cet égard. Le Nucléaire, forme d’énergie avantageuse car peu émettrice du CO2 compte tenu du déficit climatique des temps présents. Il va sans dire que chaque énergie a son corollaire de problèmes… Demain où allons-nous stocker les déchets nucléaires? Quels sont les risques pour les générations futures? Certains pays ont la légitime ambition de sortir du nucléaire à l’horizon 2025. Cette échéance est-elle réaliste? A votre avis? Car Madrid, c’est aussi l’image du mauvais fonctionnement des engagements des États, le temps des corrections et du constat de tout ce qui reste à faire. Un appel urgent est lancé parmi les nations: la mobilisation pour enrayer les effets du réchauffement climatique, plus rapides et plus envahissants et dévastateurs que prévus. Er nouvelles ambitions? «Seuls 68 pays se sont engagés à revoir à la hausse leur engagement de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050». Or, selon les experts, ces pays ne représentent que 8% des émissions mondiales. Alors que de grands pollueurs comme la Chine ou les USA restent dans leur mutisme. L’on apprendra que les USA viennent de confirmer leur retrait de l’Accord de Paris. Mince consolation: une petite délégation des représentants démocrates est venue à cette cérémonie pour réaffirmer l’attachement de l’Amérique à l’Accord de Paris. La nouvelle génération à savoir les jeunes, tous, ils font la même demande à leurs gouvernements: respecter l’Accord de Paris de 2015 qui appelle à limiter le réchauffement climatique en deçà de 2°C et si possible 1,5°C. Ajouter à cela les requêtes selon les continents, en Argentine, en Amérique du sud, la déclaration d’un état d’urgence climatique, en Europe, en Autriche, l’amélioration de l’éducation sur la climatologie, au Royaume-Uni, l’intégration des jeunes dans l’élaboration des politiques sur le climat. Le déclic pour ces jeunes a été le rapport du Groupe intergouvernemental des experts sur le climat -GIEC- publié en 2018 qui explique clairement que «l’homme n’a plus que 12 ans pour limiter le réchauffement planétaire à un maximum de 1,5°C». Les jeunes leaders du mouvement actuel posent leur action en termes de clivage entre les anciennes générations jugées responsables de la situation climatique actuelle du fait de leur empreinte carbone et les nouvelles générations à qui incombe de développer des modes de vie raisonnables de façon à limiter cette empreinte. A l’instar des jeunes écolos britanniques, l’engagement est sans conteste lié à un environnement familial favorable. Les jeunes, souvent politisés par leurs parents, peuvent être demain les «héritiers d’un combat qu’ils vont incarner».

Paul Zanga, chercheur indépendant

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