Alors que son entreprise de panification «Pain Victoire» situé dans la commune de Lingwala à Kinshasa est accusée de pollution par ses riverains, Saleh Assi défie le pouvoir public.
Approché par les services de l’Environnement pour un contrôle de routine à la suite des plaintes des riverains, l’homme fort libanais a réservé une fin de non-recevoir à la mission de contrôle du ministère de l’Environnement et développement durable. Aussi curieux que cela puisse paraître, ce sujet libanais n’a pas fléchi même 1u coup de fil du VPM Eve Bazayiba. La première équipe qui est arrivée dans les installations de Pain Victoire n’a même pas pu franchir le portail de cette usine. Elle a été reçue à l’extérieur, avec un refus catégorique de faire quoique ce soit. La même scène s’est reproduite le lundi 25 avril 2022.
«Nous avions demandé une revue documentaire de cette usine, malheureusement nous ne l’avons pas reçue. Et il était maintenant question de procéder à la vérification des installations de cette usine pour vérifier la conformité environnementale de ses activités. Mais nous n’avons pas pu y accéder. Et l’Administration publique et les fonctionnaires de l’Etat n’ont pas su procéder à la vérification de ces installations pour mettre à l’abri la population qui se plaint de la pollution produite par cette boulangerie», a expliqué Jules Ngondili, conseiller en charge de l’assainissement.
Selon les plaintes des voisins, depuis un bon moment, l’usine de panification Pain Victoire pollue les quartiers environnants par ses activités. La boulangerie Pain Victoire est la première productrice de pains en RD-Congo.
Par ses activités, elle constitue un danger pour l’environnement et surtout pour la santé humaine. Tout bon observateur peut constater qu’à l’approche de ses installations, l’on vit la nuisance sonore, une fumée noirâtre qui s’y échappe, et des eaux usées non recyclées et non canalisées. Les victimes de cette pollution disent avoir vu la boulangerie Pain Victoire venir installer une machine avec un tuyau qui dégage de la fumée noire qui pique les yeux et le nez.
A les en croire, il y a eu même certaines personnes qui sont tombés pendant le culte à cause de cette fumée.
«Nous les avions interpelés, introduit les dossiers au parquet sans solution et nous avons compris qu’ils étaient corrompues», explique Robert Bunda, pasteur du Centre Evangélique Parole du Salut.
L’Agence congolaise de l’environnement est restée sous sa soif de mener des enquêtes approfondies. Pour le conseiller en charge de l’assainissement, plusieurs sanctions seront appliquées à cette entreprise en cas de détection des indices de pollution. Par ailleurs, des informations à notre possession renseignent que le libanais Saleh Assi évolue comme un intouchable en RD-Congo.
Alors sanctionné par le Trésor américain en décembre 2019, à la suite d’un conseil des ministres dirigé par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, le gouvernement RD-congolais a annoncé que la Banque centrale du Congo a écrit à l’Union congolaise de banques pour que les avoirs de Saleh Assi et de toutes ses entreprises soient gelés, ainsi que le gel de toutes les transactions à partir de ses comptes. On l’accusait d’être le principal financier du Hezbollah. Quelque temps après, le même conseil de ministres a décidé de l’ouverture de nouveaux comptes en faveur de la boulangerie et à ce roi du pain à Kinshasa; «lesquels sont placés désormais sous la gestion d’une nouvelle administration» nommée par l’État. Visiblement, l’Etat RD-congolais est presque impuissant face à ce Libanais Saleh Assi.
Le poids de cette boulangerie est telle à Kinshasa et dans la région que le gouvernement ne peut s’en passer. Fin mars 2018, Assi avait été entendu par la justice RD-congolaise qui l’accusait d’avoir, sans autorisation et sans raison, augmenté le prix, avec, selon les autorités, le risque de mettre en danger la stabilité du pays. Toutes ces observations formulées à l’endroit de ce Libanais n’ont produit aucun résultat. La preuve est là, la baguette du «Pain Kanga journée» est passée de 300 Fc à 500 Fc; la baguette de 200 Fc n’existe plus; les petits gâteaux passent de 100 à 200Fc alors que le pain carré, lui, se négocie désormais à 700 Fc alors qu’il coûtait, il y a quelques jours, 400 Fc.
Malgré cette augmentation injustifiée, aucun service de l’Etat n’ose lever le petit doigt de protestation ou demander des comptes à ce roi du pain à Kinshasa. Avec le dernier cas en date, c’est quand même grave que ce Libanais tienne tête à la VPM en charge de l’Environnement et plus de 72 heures, rien ne se décide contre Saleh Assi, alors que nous sommes en plein Etat de droit prôné par le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi.