Le cabinet du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo vient d’instruire le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde de rapporter la décision de suspension du Directeur général de l’ANAPEX, Mike Tambwe Lubemba. Ceux des RD-Congolais qui affirment chaque jour que le Chef de l’Etat est mal entouré n’ont pas tort. Parmi les personnes les plus nuisibles figure certainement le ministre du Commerce extérieur. Jean-Lucien Bussa Tongba s’est encore illustré par un de ces coups dont il a seul le secret.
Alors même que l’intéressé n’était pas encore notifié de sa suspension, le ministre avait déjà saisi les médias de son propre arrêté signé le 30 novembre, suspendant de ses fonctions le Directeur général de l’ANAPEX, Mike Tambwe Lubemba. Une stratégie de fuite en avant souvent utilisée par des personnes qui redoutent que leur décision ne soit contestée. C’est le cas dans le dossier sous examens. Car, les raisons évoquées dans son arrêté sont qualifiées de fallacieuses et parfois ridicules. Mais, plus grave, on soupçonne le ministre du Commerce extérieur d’avoir fait usage de faux.
En effet, alors que l’arrêté du ministre JL Bussa enjoint le Secrétaire général de suivre l’application de sa décision, celui-ci est malade. Et, selon des témoignages concordants, le cabinet du ministre demande alors à un certain Jules Muilu Mbo, Directeur au Secrétariat général, de signer les notifications des concernés. Ce dernier ne s’exécutera que pour notifier le DGA désigné pour faire l’intérim de son titulaire.
La note est signée le 1er décembre. L’autre lettre de notification, faite la même date dans les mêmes conditions, porte le nom du Secrétaire général, lui-même, et une signature, qui ressemble à la sienne est apposée au bas de la page. Seulement voilà, un examen minutieux de cette signature, comparée à celle d’une correspondance antérieure, montre quelques écarts visibles à l’œil nu. Et ensuite, on a annoncé le décès, le même jour, du Secrétaire général. Ce qui installe le doute sur l’authenticité de cette signature. Soit que, effectivement malade, feu le SG José Maboya Nzalingo a signé dans son état de fébrilité. Ce qui serait moralement inacceptable. Soit que ce n’est pas lui qui a signé. Dans tous les cas, l’incohérence du cabinet est patente parce qu’elle avait la possibilité de reprendre les deux documents et les faire signer par la même personne. Sinon, le doute est épais et discrédite le cabinet. Et on va parler d’incompétence des autres? De quoi faire rire les vaches de Budjala.